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Après 18 mois de gouvernance libérale, les membres du Réseau de Vigilance considèrent que le Québec et la démocratie sont en danger

Le Réseau de Vigilance

lundi 13 décembre 2004

Québec, le 13 décembre 2004 - Après 18 mois de gouvernance libérale, les membres du Réseau de Vigilance considèrent que le Québec et la démocratie sont en danger. À quelques jours de la fin de la session parlementaire, les groupes syndicaux, communautaires, environnementalistes, féministes et étudiants sont à nouveau réunis sur la colline parlementaire pour dénoncer l’utilisation et l’adoption à toute vapeur de projet de loi sous le bâillon. Aux yeux des porte-parole du Réseau, il est clair qu’en dépit des amendements apportés, le projet de loi 61 sur l’Agence des partenariats public-privé est totalement inacceptable, car il a pour effet de précariser des emplois.

D’autre part, les membres du Réseau de Vigilance questionnent les intentions du gouvernement en ce qui a trait au projet de loi 57 sur l’aide sociale et qui vise à appauvrir les plus démunis de notre société. Qu’entend-il faire avec ce projet de loi contesté par une très grande majorité de groupes de la société ? Le Réseau de Vigilance lance un ultime appel au premier ministre pour qu’il retire ses projets de loi du bâillon et renonce à l’adoption du projet de loi 57.

Québec doit ouvrir un vaste débat public sur les PPP
Les organisations syndicales et les différents groupes sociaux présents devant l’Assemblée nationale considèrent, qu’avec son projet de loi 61 sur l’Agence des partenariats public-privé, le gouvernement persévère dans sa volonté d’imposer les PPP. « Même si, pour l’instant, la présidente du Conseil du trésor, Monique Jérôme-Forget, dit vouloir limiter le recours aux PPP aux seuls projets d’infrastructures, la loi inclut les services publics. La ministre a d’ailleurs elle-même mentionné que les services auxiliaires, la cuisine et la conciergerie dans les hôpitaux pourraient être confiés au secteur privé. D’autre part, elle souhaite que les deux hôpitaux universitaires de Montréal soient construits en formule PPP. Le projet de prison privée est pour le moins inquiétant, tout autant que celui visant à privatiser les infrastructures servant au transport de l’eau potable », ont expliqué les porte-parole du Réseau de Vigilance.

Une question de tactique

Selon les membres du Réseau, le débat sur l’Agence aura permis au gouvernement d’éviter un débat de fond public sur les PPP. « Il y a là une tactique que nous devons dénoncer. Parler de l’Agence avant de poser le problème des PPP, c’est mettre la charrue avant les bœufs. À la suite du tollé soulevé par son projet de loi, la ministre a reculé pour mieux avancer. Les amendements apportés au projet de loi ont un double objectif : d’une part montrer à la population que les visées du gouvernement sont limpides et sans reproche ; d’autre part, limiter et déplacer le débat sur les PPP au sein des seules institutions publiques (organismes gouvernementaux et ministères), loin des groupes intermédiaires et de la population, là où le gouvernement aura beau jeu de convaincre les administrateurs et les fonctionnaires de la nécessité et du bien-fondé des partenariats public-privé par la persuasion ou par des moyens de pression de toutes sortes », ont poursuivi les porte-parole.

Le projet de loi 57 : une trahison

En dépit des quelques amendements, le projet de loi 57 demeure totalement inacceptable aux yeux des membres du Réseau de Vigilance, et ce, parce qu’il ne respecte toujours pas l’esprit et la lettre de la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale qui a deux ans aujourd’hui. Selon eux, la position du gouvernement va dans le sens des préjugés, de l’appauvrissement des plus pauvres et du retour à des régimes fragmentés comme ce qui existait avant la première loi sur l’aide sociale de 1969.

Le Réseau de Vigilance rappelle que le gouvernement s’entête à rejeter la pleine indexation pour tous comme il s’y était pourtant engagé en campagne électorale. « Pourtant, la vaste majorité des organismes qui ont présenté des mémoires en commission parlementaire ont réclamé la pleine indexation de tous les prestataires, peu importe leur statut. Ils se sont tous prononcés en faveur d’une couverture des besoins essentiels, dans la dignité, sur une base de droits et sur le principe qu’il n’y a pas deux sortes d’humains. Devant la forte majorité qui s’est exprimée, le ministre doit prendre acte de ce qui lui a été dit. Il doit reculer et installer les conditions qui permettront d’en arriver à une meilleure loi. Persister serait hautement antidémocratique. Il doit retirer ce projet de loi », ont conclu les porte-parole du Réseau de Vigilance.

Le Réseau de Vigilance est un regroupement d’une soixantaine d’organisations issues des milieux syndicaux, communautaires, environnementalistes, féministes et étudiants.

Vous trouverez la liste des membres sur le site Web : www.vigilance.cam.org .
Source : Réseau de vigilance