Accueil > Notre dossier de l’heure > NON à la guerre de l’empire ! > Arrêtons cette guerre impérialiste !

Irak

Arrêtons cette guerre impérialiste !

mercredi 25 décembre 2002

Pourquoi cette brochure ? Cette brochure est éditée par les militant-e-s des Jeunesses Communistes Révolutionnaires. Il s’agit d’un outil d’explication sur les causes réelles de la prochaine guerre en Irak. Car nous pensons que cette situation doit être une étape pour mieux comprendre et combattre la barbarie moderne. Cette brochure se veut aussi un outil de construction du mouvement contre la guerre. N’hésitez pas à la diffuser autour de vous...

1. Intro

Le 11 septembre 1990, le président Georges Bush (le père de l’actuel président américain) annonçait dans un discours au Congrès : « Nous nous trouvons aujourd’hui à un moment unique et extraordinaire. (…) De ces temps troublés, (…) un nouvel ordre mondial peut émerger : une nouvelle ère - plus libre de la menace de la terreur, plus forte dans la poursuite de la justice, et plus sûre dans la quête de la paix ». Quelques mois plus tard, c’était l’opération « Tempête du désert ». Une coalition internationale sous l’égide des Etats Unis et qui réunissait la France, la Grande-Bretagne et l’Arabie Saoudite, l’Allemagne, la Russie, le Japon… envahissait l’Irak. Selon Bush senior, il s’agissait de « ramener l’Irak à l’âge de pierre ». Mais elle laissait le peuple irakien qui s’était soulevé contre la dictature d’Hussein se faire massacrer par les troupes d’élite du pouvoir. Pour les impérialistes, maintenir Saddam au pouvoir était préférable à un vide politique, qui aurait pu amener le peuple irakien à se mobiliser pour ses propres intérêts. Puis pendant 10 ans, les USA et la Grande-Bretagne ont continué à bombarder le pays, faisant des milliers de victimes dans la population. En 1999, les autorités US confiaient au Wall Street Journal que les cibles étaient en train de s’épuiser : « Il ne reste plus un seul appentis à frapper ». Pourtant, les bombardements se sont poursuivis. Aujourd’hui, le bombardement de l’Irak a duré plus longtemps que l’invasion US du Viêt-Nam. Et le blocus économique du pays est directement responsable de la mort de près d’un million d’êtres humains, dont au moins 500 000 enfants. C’est là l’un des plus grands massacres du 20e siècle ! Un massacre qui s’accomplit avec la complicité de tous les pays occidentaux ! L’Irak est au bord du chaos : son économie est ravagée, la population appauvrie, affamée... Pour le peuple irakien, la « nouvelle ère » de justice et de paix dont parlait Bush père n’est jamais venue. Bien au contraire, tout comme le peuple palestinien massacré par Sharon, il ne connaît que la famine, les épidémies et les bombes made in USA !

2. Deux poids, deux mesures !

Aujourd’hui, Bush junior veut remettre ça avec ses petits copains Blair et Chirac ! Depuis quelques mois, ils ont lancé une vaste campagne de propagande pour convaincre les populations d’accepter une nouvelle agression criminelle contre l’Irak et sa population. Chirac se démène comme un forcené pour faire croire qu’il s’opposerait à Georges Bush. En fait, il s’oppose surtout à une intervention « unilatérale » des USA. Pour le gouvernement français, l’important, c’est de participer ! Et c’est surtout important pour les entreprises comme TotalFinaElf qui veulent préserver leurs contrats dans la région. Même le chef du gouvernement allemand, Schröder, qui a fait sa campagne sur sa soi-disant « opposition à la guerre », a affirmé, juste après avoir été réélu, que l’Allemagne ne serait pas absente d’une guerre contre l’Irak ! En demandant que l’ONU soit le cadre d’organisation de l’offensive contre l’Irak, les Etats européens ne font qu’essayer d’obliger les Etats-Unis à leur laisser une part du g‰teau. Comme elle l’a prouvé par le passé, par exemple en Yougoslavie ou au Rwanda, l’ONU n’est pas faite pour défendre des intérêts plus justes ou plus progressistes. C’est simplement un cadre de régulation des désaccords entre des puissances qui ne cherchent qu’à se partager le monde. Trois arguments sont mis en avant par l’administration US et par la quasi-totalité des médias. Ce ne sont que des prétextes que l’on retrouve systématiquement dans la propagande pour la guerre :

1. Le régime irakien serait en train de développer des armes de destruction massive et soutiendrait des réseaux terroristes. 2. Saddam Hussein serait un danger pour la stabilité de la région. 3. Saddam Hussein serait un dictateur assoiffé de sang, l’incarnation du Mal Absolu sur la Terre.

1- La question du développement d’armes de destruction massive ne tient pas debout. Lorsque l’Irak et son dictateur Saddam Hussein comptaient parmi les meilleurs amis de l’Occident, personne ne trouvait rien à redire aux efforts d’armement. Saddam y était même encouragé. Pendant qu’il liquidait les opposants à l’intérieur, les USA l’encourageait et l’aidait à attaquer l’Iran. A cette occasion, les Etats impérialistes lui ont même filé un sacré coup de main. La France par exemple a prêté à l’armée irakienne des avions de combat. Et durant cette période, personne n’a réellement critiqué l’usage d’armes chimiques contre la population kurde. Des autorisations d’exportation ont même été accordées. Quant à la question de la bombe nucléaire, les experts sont obligés de reconnaître qu’après les bombardements, tout le système est démantelé. A l’heure actuelle, l’Irak ne dispose d’aucune possibilité de développer un arsenal nucléaire. Par contre, des Etats comme Israël ou le Pakistan dispose de cet armement. Mais ces Etats sont de très bons amis des impérialistes américains et européens : ils ne risquent donc pas d’être bombardés. Or, aujourd’hui le pays qui consacre le plus de moyens pour mettre au point des armes chimiques est l’Etat américain ! Le « démocrate » Clinton s’était d’ailleurs opposé en 1999 à toute visite d’inspecteurs sur les sites de l’industrie pharmaceutique américaine, qui travaillent sur ces questions. Enfin, en ce qui concerne les réseaux terroristes, aucune preuve sérieuse n’a pu être avancée. Conclusion : En fait c’est quand un pays est soutenu par les grandes puissances impérialistes, qu’il se retrouve en capacité de se procurer des armes de destruction massive ! Car pour les Etats-Unis, ce n’est pas la question de l’armement qui pose problème. Ils le savent trop bien, eux qui ont un budget militaire supérieur à l’ensemble des budgets additionnés des autres puissances. Le problème, c’est qu’un Etat qui ne sert pas les intérêts des capitalistes occidentaux puisse s’armer. Israël sert ces intérêts, tout comme le Pakistan, il n’y a donc rien à redire !

2- La question des risques pour la région est un prétexte grossier. L’occupation répétée des territoires palestiniens par Israël est soutenue depuis 1967 par les démocraties occidentales. Et cet Etat a régulièrement agressé ses voisins : l’Egypte, le Liban, la Syrie, la Jordanie… Et menace toujours de le faire. Aujourd’hui, la politique menée par Sharon et ses alliés travaillistes au gouvernement représente le plus grand danger pour tous les peuples du Moyen-Orient, peuple israélien compris. Pourtant, les USA continuent à soutenir, à financer et à armer cet Etat. Sans protestation des Etats membres de l’Union Européenne. Conclusion : ce n’est pas le fait d’annexer un territoire par la violence qui pose un problème. Ce qui pose problème c’est que ces annexions ne se fassent pas dans l’intérêt des grandes puissances. Dans le cas du Koweït, cette annexion pouvait mettre en danger les intérêts des bourgeoisies occidentales dans la région. C’est pour cela que les Etats-Unis et l’Europe sont intervenus. Mais quand une annexion sert les intérêts occidentaux, personne n’y trouve à redire. Sauf peut-être sur la forme : la politique israélienne, et le soutien officiel dont elle bénéficie, le démontre tous les jours.

3- Bien sûr, le régime irakien est une dictature sanguinaire. Mais en faire le pire régime de la planète, dirigé par ce qui serait l’équivalent arabe de Hitler est une absurdité. Il existe bien d’autres régimes réactionnaires et dictatoriaux sur le globe. Parmi eux, l’Arabie Saoudite : il s’agit d’une monarchie de droit divin, dont la famille royale se vautre dans le luxe quand une partie de la population crève de faim ; les femmes n’y disposent d’aucun droit, doivent sortir complètement voilées, ont interdiction de conduire, peuvent être lapidées ; les ch‰timents corporels et la peine de mort par décapitation sur la place publique sont toujours en vigueur... Mais il s’agit d’un des meilleurs alliés des Etats-Unis. Les USA, tout comme la France, n’ont jamais rechigné à soutenir les pires dictateurs quand ceux-ci servent leurs intérêts : Suharto en Indonésie, Pinochet au Chili, les différents juntes militaires en Amérique Latine, Mobutu au Congo, etc. En Irak, c’est un régime militaire que les Etats Unis comptent installer. La 1ère t‰che de ce régime sera de réprimer toute mobilisation populaire que la chute de Saddam pourrait entraîner... Et, comme par le passé, il ne permettra aucune véritable autodétermination du peuple kurde ! Conclusion : Avec les Etats occidentaux, le problème n’est pas d’être un dictateur. Le fait de massacrer tout un peuple comme peuvent le faire Sharon en Palestine ou Eçevit au Kurdistan n’est jamais un obstacle à des relations amicales et chaleureuses avec l’Occident. Le problème, c’est d’être un dictateur qui refuse de servir les intérêts des capitalistes des USA ou de la France !

3. Les vraies causes de la guerre : le fric et le pétrole !

1. Derrière les prétextes humanitaires : la dictature du profit ! Les grandes puissances impérialistes ont toujours cherché à masquer derrière des prétextes humanitaires ou progressistes leurs opérations militaires. La mondialisation capitaliste s’est accompagnée d’une recrudescence de ces opérations. Elles sont indispensables pour garantir le fonctionnement du système. Pour Thomas Friedman, journaliste du New York Times, c’est quelque chose qui tombe sous le sens : « En vérité, Mac Donald ne peut prospérer sans Mac Donnell Douglas, l’entreprise qui a conçu l’avion de combat F-15 de l’armée de l’air car le marché ne fonctionne et ne s’épanouit qu’à la condition que les droits de propriété soient garantis et protégés, ce qui exige un cadre politique lui même adossé à la force militaire. » Voilà qui a le mérite d’être clair ! La guerre pour les capitalistes est un moyen de garantir les profits et de maintenir le « libre échange ». En pleine guerre du Viêt-Nam, 15 experts américains ont préparé un rapport affirmant que la guerre était essentielle à l’économie américaine : « il est impossible d’imaginer pour l’économie un substitut à la guerre. Aucune technique n’a été essayée qui soit de loin comparable en terme d’efficacité pour maintenir un contrôle sur l’emploi, la production et la consommation ». Le rapport défend « le gâchis des dépenses militaires » parce que « la guerre, et la guerre seule, est capable de résoudre le problème des stocks ». C’est exactement la même logique qui est à l’oeuvre aujourd’hui pour expliquer la nouvelle guerre contre l’Irak ! Le secteur militaire est un des secteurs cruciaux de la mondialisation capitaliste, bien plus que les start-up ! Aux Etats Unis, les fonds de pension et le capital financier ont joué un rôle très actif dans la restructuration de l’industrie de l’armement. Trois groupes géants ont émergé de ce mouvement de fusion et de concentration du capital (Lockheed Martin, Boeing et Raytheon). Ils bénéficient d’énormes commandes de l’Etat. Ce sont des milliards de profits que l’Etat garantit pour les constructeurs de mines anti personnel et d’engins de mort. Et chaque guerre, c’est la certitude de pouvoir « consommer » à l’infini et d’écouler des marchandises sans limite. C’est une question vitale pour le système capitaliste !

2. Contrôler les ressources de pétrole ! Dans l’économie capitaliste, l’énergie a une importance stratégique. Et notamment l’énergie fossile : le charbon, et surtout aujourd’hui, le pétrole. Pourtant, les experts économiques savent aujourd’hui que nous entrons dans le deuxième et dernier siècle pétrolier de l’humanité. On sait déjà que d’ici 10 ans, il n’y aura plus de pétrole aux Etats-Unis. C’est ce qui pousse le gouvernement états-unien à autoriser les forages en Alaska par exemple. En fait, il y a bien une alternative : le choix le plus raisonnable serait de rompre avec la logique marchande en prenant sur les profits pour investir massivement dans la recherche sur les énergies renouvelables par exemple. Ce n’est qu’une question de choix politique : privilégier les intérêts de la majorité de la population ! Mais le choix des Etats capitalistes comme la France ou les Etats-Unis va dans l’autre sens. Ils sont soumis aux intérêts des marchés et à la dictature du profit. Et le marché et les actionnaires réclament toujours plus de fric. Pas question donc de changer d’organisation sociale et encore moins d’abandonner l’économie de marché. C’est là la logique du système capitaliste : il réclame toujours plus de profits, donc toujours plus de marchandises, donc toujours plus de matières premières au coût le plus bas possible. Il faut donc s’assurer le contrôle de l’approvisionnement en énergie. Car si nous continuons à consommer l’énergie à ce rythme, la plupart des experts pensent qu’il n’y aura plus une goutte de pétrole sur la planète d’ici 2060 ! Il y a donc un véritable enjeu : le contrôle de la production et de l’acheminement du pétrole. C’est là l’enjeu stratégique du 21e siècle pour les pays capitalistes ! Et ce pour plusieurs raisons : 1. Le tarissement des ressources pose un problème pour les prix : plus une matières première devient rare et plus les prix grimpent. Il y a donc urgence à faire baisser les prix ! Pour cela, il faut relancer la production à plein rendement, notamment celle de l’Irak, bloquée du fait du blocus économique.

3. Dans la compétition entre les Etats capitalistes, l’Etat qui contrôle les ressources peut dicter ses conditions aux autres Etats. Pour les Etats-Unis, c’est un double enjeu : " assurer leur indépendance énergétique au moindre coût." contrôler l’approvisionnement des autres pays.

Conclusion

Dans chaque conflit auquel les forces occidentales participent, on retrouve le même principe fondamental : le contrôle de la production (Venezuela, Irak,...) et de l’acheminement (Afghanistan, Géorgie, Kosovo, Colombie...) du pétrole. En ce qui concerne l’Irak, l’enjeu est très important : d’après les experts, le sol irakien constitue la deuxième réserve mondiale en hydrocarbures. Les USA et l’Europe ne peuvent donc pas se permettre d’en perdre le contrôle ! Et pour ce contrôle, ils sont prêts à provoquer de nouveaux massacres et de nouvelles catastrophes pour tous les peuples de la région ! Les offensives militaires des pays impérialistes ont aussi une fonction politique démonstrative envers les peuples du globe. Le sort du peuple irakien est une façon de montrer concrètement ce qui attend ceux qui refusent l’ordre impérial du capital. La guerre contre l’Irak n’est qu’une étape et d’autres conflits peuvent être engagés dans d’autres régions instables. En 1999, le président Clinton affirmait à propos des interventions américaines : « on peut le faire maintenant ou alors demain, et si c’est nécessaire, nous pouvons le faire aussi bien en Afrique qu’en Europe occidentale. » A chaque fois, c’est un véritable terrorisme de masse que subissent les populations et qui détruit l’économie locale pour plusieurs dizaines d’années. Deux économistes de la défense américaine expliquent mieux que quiconque quel est l’enjeu véritable des conflits actuels : « une disparité accrue(…) dans la répartition au niveau du revenu entre les nations(…) pourrait engendrer des révolutions au prochain millénaire, car l’absence de tout espoir provoque la violence… Ces révolutions pourraient interrompre l’approvisionnement en ressources naturelles en provenance des pays d’Afrique ou d’Asie qui en sont richement dotés » (Sandler et Hartley, Politique économique de l’OTAN). Ces révolutions qu’ils craignent… à nous de les préparer dès maintenant pour faire en sorte que le système capitaliste n’en réchappe pas !

3. La guerre sociale

Une opération de guerre, même dans un pays lointain, à toujours des objectifs et des conséquences à l’intérieur des pays agresseurs. En appelant à une « Union sacrée » contre un ennemi, qu’il soit « le terrorisme » ou « le Mal », on tente de faire passer les intérêts d’une nation (en réalité de ceux qui la domine, les grands patrons) devant les intérêts des classes sociales : pendant les guerres, les gouvernements et les médias passent leur temps à expliquer qu’il n’est pas « raisonnable » de revendiquer plus d’argent pour les écoles ou de lutter contre les licenciements. La guerre est le meilleur outil pour culpabiliser les mouvements sociaux. Mais pendant ce temps, les gouvernements, eux, n’oublient pas que la guerre sociale existe et qu’ils ont à y défendre l’intérêt des puissants. Pendant la guerre en Afghanistan, ce sont au moins 200 000 emplois qui ont été supprimés dans l’aéronautique. En France, le gouvernement Jospin en a profité pour adopter les lois les plus répressives, notamment contre les immigrés, avec le Plan Vigipirate renforcé et la Loi sur la Sécurité Quotidienne. Aujourd’hui, alors que la guerre menace, le gouvernement CRS (Chirac, Raffarin, Sarkozy !) veut accélérer l’offensive sécuritaire, avec un nouveau projet de loi. Et, en même temps, il veut démarrer la privatisation de services publics (EDF-GDF…). Il diminue les effectifs en surveillants, fait des cadeaux fiscaux aux patrons avec les « contrats jeunes », attaque les droits des femmes (diminution des possibilités d’avortement en raison de l’état des hôpitaux…), diminue la rémunération des heures supplémentaires, etc. Autrement dit, si le patronat et le gouvernement veulent nous faire oublier nos conditions de vie, de travail et d’études et nous empêcher de revendiquer, lui, il n’oublie pas ses réformes ! Toutes ces attaques ont pour fonction de nous faire payer la facture de la guerre (eh oui, curieusement, quand on construit des porte-avions, le budget de l’éducation baisse et on refuse de rembourser l’ensemble des médicaments !). La guerre se fait toujours contre les pauvres, pour le seul profit des riches ! A nous de lui montrer que nous ne sommes pas dupes, que nous sommes prêts à défendre nos acquis sociaux et à en gagner de nouveau !

4. Il est possible d’empêcher la guerre !

Il n’y a pas de plus grande accusation contre le système capitaliste que les milliards engloutis dans les technologies de destruction, alors que les besoins vitaux d’une grande partie de la population ne sont pas satisfaits. On parle de « frappes chirurgicales », de « guerre propre », alors même qu’en France, les hôpitaux, les lycées, les transports en commun sont dans un état déplorable. On développe des armes de plus en plus meurtrières, capables aujourd’hui de mettre en cause l’existence même de notre planète. L’arsenal nucléaire mondial est un danger permanent. En fait, les technologies les plus développées et les plus puissantes sont au service des militaires et non pas du plus grand nombre. Contre l’Irak, les gouvernements font usage de bombes à guidage laser, d’avions de combat dernier cri, de tout un arsenal qui coûte aux populations un fric monstre.

Nous pouvons empêcher la guerre !

Nous devons construire un large front contre la guerre. La guerre contre l’Irak n’est pas inéluctable. Au moment de la guerre du Viêt-Nam, un tel front avait permis de faire reculer la plus puissante armée du monde et de stopper ses crimes. La guerre n’est pas une fatalité. Mais pour l’empêcher, nous ne devons compter que sur nos propres forces ! C’est aux jeunes et aux salarié-e-s de construire ce mouvement. Partout où cela est possible, sur les facs, les lycées, les entreprises, il faut constituer des comités contre la guerre en Irak. Nous ne devons pas accepter un nouveau massacre du peuple irakien. Les mobilisations ont déjà commencé à travers le monde, avec de grands rassemblements aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. Ce mouvement doit devenir un mouvement international pour empêcher cette nouvelle guerre criminelle.
Pas de participation française !

Mais nous devons avant tout empêcher la participation du gouvernement français à l’offensive militaire. C’est notre première tâche : mettre à genoux Chirac et son gouvernement en freinant leur envie de faire la guerre derrière les Etats-Unis ! C’est en s’opposant d’abord à notre propre impérialisme que nous pouvons affaiblir la coalition internationale et construire un mouvement contre la guerre le plus solide possible sans aucune illusion sur les gouvernants français. C’est facile de critiquer Bush... Mais s’opposer frontalement à notre propre gouvernement, mettre en cause nos dirigeants est le moyen le plus efficace pour réussir à empêcher cette guerre. Enfin, nous devons nous opposer aux mesures sécuritaires et racistes qui représentent une véritable guerre économique et policière contre les populations pauvres et immigrées. De nouveau, les amalgames entre « arabes », « intégristes », « terroristes » et « islamistes » vont se multiplier dans les médias et vont aggraver les tensions entre les populations. Nous ne devons pas nous laisser diviser ! Nous avons les mêmes intérêts face à ceux qui exploitent, bombardent et répriment !

Le capitalisme, c’est la guerre !

Il ne s’agit pas seulement de lutter contre telle ou telle guerre. Notre lutte doit être dirigée contre la société qui produit la guerre. Pour préserver leurs intérêts, les classes dominantes sont prêtes à tout. Elles sont prêtes à noyer sous une pluie de bombes des peuples qui souffrent déjà de famine et d’épidémie. Elles sont prêtes à soutenir les pires dictateurs. La guerre ne sert jamais les intérêts des peuples. Mais c’est toujours à eux d’en payer les conséquences. Nous pouvons relier la lutte contre la guerre à la lutte contre les bas salaires, contre le démantèlement de la protection sociale et contre le chômage. Sur les lycées et les facs, nous devons constamment dénoncer l’absurdité et le gâchis des opérations militaires alors qu’il y a un manque de moyens énormes en locaux, en personnels enseignants et techniques, en matériel scolaire. Car dans cette guerre se joue aussi notre avenir !

5. Guerre à la guerre !

Si nous laissons cette guerre se dérouler sans réagir, ce sera une défaite supplémentaire pour les exploité-e-s du monde entier, pour les salarié-e-s, les jeunes et toutes celles et ceux qui refusent d’avoir le capitalisme pour seul avenir. Mais si nous ne restons pas paralysés par la pression médiatique et les argument « moraux » des gouvernements qui vont être répétés 24 heures sur 24 sur les chaînes de télé, les radios et dans les journaux, alors cette guerre peut être l’occasion de renforcer les résistances à la domination capitaliste. A travers la mobilisation contre la guerre, la conscience que le système capitaliste est irrécupérable peut et doit se renforcer au maximum parmi les sans droits de toute la planète. « Guerre à la guerre ! » car c’est à nous, maintenant d’engager une guerre permanente pour défendre nos droits et lutter contre les injustices que génère cette société pourrie. Ce n’est que comme ça que nous pourrons jeter les bases d’une alternative internationale au capitalisme !

6. Bibliographie

• Gilbert Achcar Le Choc des Barbaries Editions Complexe, 2002
• Claude Serfati La mondialisation armée Editions Textuel, 2001
• Daniel Bensaïd Contes et légendes de la guerre éthique Editions Textuel, 1999
• Tariq Ali Le choc des intégrismes Editons Textuel, 2002 • John Rees Guerre et Mondialisation brochure éditée par l’Etincelle
• Revues : Critique Communiste (revue de la LCR), Inprecor(revue de la Quatrième internationale)...
Tous ces livres et revues (et bien d’autres) sont disponibles à la librairie La Brèche, 27 rue Taine, 75012 Paris (métro Daumesnil)