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Plate-forme de Liberdade Vermelha (Liberté Rouge)

Brésil : Fraction publique de Démocratie socialiste (DS), tendance interne du PT

mardi 6 juillet 2004

1) Sur le caractère du gouvernement Lula

Si immédiatement après la prise de fonctions de Lula, il y avait des doutes sur le caractère que prendrait son gouvernement, ce caractère est aujourd’hui très clair.

Il est un fait que le gouvernement est traversé de nombreuses contradictions et connaît de vifs conflits internes, dont certains sont très importants (par exemple, en ce qui concerne les négociations de l’ALCA [initiales en portugais et espagnol de la ZLEA, Zone de libre échange des Amériques) et la réalisation de la promesse de réforme agraire). Mais il y a une orientation générale claire, exprimée dans la politique économique et dans la politique d’alliances, et les caractéristiques conservatrices de l’une et de l’autre ont été largement renforcées. Le gouvernement Lula a une orientation générale néolibérale, ou social-libérale si l’on considère qu’il applique une politique néolibérale en s’appuyant sur un parti de tradition socialiste. C’est un gouvernement de collaboration de classes, qui subordonne les intérêts populaires à une alliance privilégiée avec la bourgeoisie, tant brésilienne qu’impérialiste.

Même si les secteurs critiques de l’ALCA à l’intérieur du gouvernement venaient à empêcher sa mise en application (en promouvant toutefois le projet dit de " ALCA light ", au lieu de le rejeter), et même si les secteurs favorables à la réforme agraire parvenaient à concrétiser le PNRA (Plan national de réforme agraire) qui a été prévu (et qui représente beaucoup moins que ce que revendiquaient les mouvements agraires), l’orientation générale de la politique économique ne sera pas altérée. Et cela ne sera pas non plus suffisant pour inverser la logique de subordination des intérêts populaires à l’alliance large constituée avec les secteurs bourgeois.

Les conflits à l’intérieur du noyau central du gouvernement ne remettent pas en cause la politique économique néolibérale, ni les larges alliances avec de nombreux secteurs bourgeois, qui garantissent que le gouvernement défend leurs intérêts historiques. Le noyau central du gouvernement est beaucoup plus proche des ministres conservateurs et bourgeois (Palocci [finances] - membre de ce même noyau - et son équipe, Rodrigues [agriculture], Furlan [industrie]) que de ministres tels que Miguel Rossetto [réforme agraire] ou Marina Silva [environnement]. Le rôle de ces derniers est clairement limité et subordonné. Ils ont été choisis (et sont maintenus à leur poste) comme une concession à la base sociale traditionnelle du PT, afin d’éviter qu’elle ne passe en totalité dans l’opposition. Le fait qu’ils restent au gouvernement remplit une fonction de légitimation, face aux différents secteurs de la population, de l’orientation générale conservatrice du gouvernement ; cela a aidé la politique générale du gouvernement consistant à démobiliser et à intégrer les mouvements sociaux.

En général, il est courant d’estimer que Itamary [affaires extérieures] est le ministre qui se rapproche le plus de la ligne défendue par le PT dans sa campagne électorale, et qui se différencie le plus de la ligne du gouvernement de F. H. Cardoso. Il nous est toutefois impossible de ne pas relever, à l’inverse, le fait qu’il soit en train de mener une politique conservatrice et inacceptable, de collaboration avec les Etats-Unis, à travers la participation [des troupes brésiliennes] à l’occupation militaire de Haïti.

Le gouvernement n’a pratiquement pas d’opposition sur sa droite parce qu’il met en pratique, pour l’essentiel, le programme de la droite. De fait, les initiatives politiques centrales du gouvernement de Lula perpétuent et approfondissent les projets antérieurs du gouvernement de F. H. Cardoso, suivent le modèle du FMI et de la Banque mondiale, et visent principalement à satisfaire les marchés financiers.

Fabio Konder Comparato a appelé l’attention (en répondant aux journaliste Elio Gaspari dans [le quotidien] Folha de Sao Paulo) sur la " ruine morale " du gouvernement de Lula. Qu’il ait raison ne fait aucun doute. Le problème n’est pas tant ce qui renvoie aux diverses informations sur la mauvaise conduite de membres du gouvernement ou de gens qui se sont associés au PT alors qu’il accédait au pouvoir, depuis " l’affaire Waldomiro " [scandale de corruption avec les mafias du jeu illégal]. Le problème va bien entendu beaucoup plus loin que la révélation du caractère corrompu de cet ex-ami intime et conseiller du ministre Dirceu [" Maison civile ", quasi Premier ministre]. De fait, cela " parle " quant aux méthodes par lesquelles le gouvernement construit sa majorité parlementaire, et quant à la nature de cette majorité. Mais le plus grave est le terrible spectacle électoral qu’offrent Lula et le gouvernement (avec le soutien de toute la direction du " camp majoritaire " du PT), et en même temps la trahison du programme historique du PT ainsi que des intérêts des travailleurs et du peuple. Autrement dit, c’est le changement de camp, dans la lutte de classes, de Lula et de ceux qui définissent avec lui la politique du gouvernement.

2) Sur le PT aujourd’hui

Depuis le début des années quatre-vingt-dix, le PT a connu un processus de distanciation par rapport à certaines des traits les plus importants qui le caractérisaient à ses débuts : il est devenu progressivement un parti institutionnel, fonctionnant presque totalement autour des disputes électorales, et a progressivement perdu son caractère de parti militant. De plus, une partie de sa direction montre, depuis, qu’elle s’est distanciée de la perspective socialiste.

Cependant, une dispute sur le cours du parti a existé pendant toutes ces années. Une grande partie des militants du mouvement social qui ont constitué la base du parti a continué à s’identifier au socialisme. Dans les directions du PT, les secteurs de gauche ont toujours lutté contre ce processus d’évolution régressive.

Avec la campagne électorale de 2002, et surtout les débuts du gouvernement de Lula, en même temps que les espaces de démocratie interne étaient radicalement réduits, la perte de substance du PT en tant que parti socialiste a connu un saut qualitatif et est devenue irréversible (ce qui est vérifié par l’affiliation au parti de personnalités clairement de droite, sans aucun lien avec la moindre tradition progressiste).

Toute la gestion de la réforme de la Prévoyance [contre-réforme des retraites] (comme d’autres questions), dans une claire absence de respect des décisions des Rencontres [conférences nationales] du parti, tout comme le fait d’avoir imposé aux groupes parlementaires du PT un rôle de courroie de transmission des décisions du noyau central du gouvernement, ainsi que l’expulsion des parlementaires rebelles [les quatre " radicaux " qui s’étaient opposés à la contre-réforme des retraites], en constituent des manifestations.

Le PT apporte un soutien inconditionnel à un gouvernement social-libéral.

Il est évident que la prochaine Rencontre [conférence] nationale du parti sera " gonflée ", tant par l’afflux des nouveaux affiliés de droite que par la manipulation de nombreux adhérents depuis le gouvernement ; elle ne sera pas démocratique. Même s’il y a dans ses rangs de nombreux militants des mouvements sociaux et socialistes sincères, il n’existe pas de possibilité que le PT se constitue en un instrument de lutte capable de corriger le cours du gouvernement.

3) Sur l’impossibilité d’un changement de la nature de classe du gouvernement Lula

Les conflits à l’intérieur du gouvernement, de par leur nature telle qu’elle a été démontrée jusqu’à présent, et du fait des rapports de forces, et ne peuvent pas mener à un changement fondamental d’orientation. Le PT, vu le processus de transformation qu’il a déjà connu et celui qu’il connaît encore aujourd’hui, ainsi que les rapports de forces en son sein, ne peut pas non plus constituer un instrument de lutte pour un changement de l’orientation générale du gouvernement.

Le mouvement social fait pression et cette pression tend à augmenter. Mais il n’a pas la capacité d’influer de façon décisive sur le cours du gouvernement. Ce dernier s’est montrer capable de coopter une partie des mouvements sociaux et de neutraliser d’autres secteurs. La CUT [Centrale unique des travailleurs, la confédération syndicale majoritaire, créée par le PT], sans doute l’organisation la plus influente dans l’ensemble du mouvement social, a formulé des critiques envers certains aspects de la politique du gouvernement ; mais ce qui a prédominé dans sa direction (et à partir de là, dans la pratique de la centrale), c’est beaucoup plus la collaboration avec le gouvernement qu’une lutte intransigeante pour défendre les intérêts des travailleurs.

Seuls un développement explosif de l’insatisfaction et l’éclatement d’une crise grave pourraient provoquer un changement. Mais dans ce cas, il s’agirait d’un processus dirigé contre le gouvernement Lula et contre la direction du PT.

4) La nécessité pour la gauche socialiste de ne pas participer au gouvernement

Le gouvernement Lula mène globalement une politique néolibérale. Il n’existe pas de possibilités de changer qualitativement cette situation à partir des contradictions internes du gouvernement, ou bien d’une pression du PT, ou encore de celle des mouvements sociaux (du moins tant que cette dernière ne franchira pas un seuil qualitatif en se transformant en une mobilisation massive contre le gouvernement).

De plus, le gouvernement Lula ne cesse de demander à la population de prendre patience, tente de la désinformer et de la manipuler en usant des techniques les plus malhonnêtes de propagande, de son influence sur les chaînes de télévision et la grande presse, etc. Son objectif est ainsi de démobiliser. Ce gouvernement doit être caractérisé comme un adversaire des travailleurs et des mouvements populaires.

La participation au gouvernement Lula s’oppose de plus en plus frontalement à la défense des intérêts populaires et du socialisme. La gauche du PT (et d’autres partis) se trouve confrontée à la nécessité toujours plus aiguë de rompre avec ce gouvernement. Les ministres qui veulent maintenir avec cohérence leur condition de militants de gauche, de socialistes, doivent quitter le gouvernement.

5) Sur la nécessité de construire une alternative

La seule alternative [constituée en parti] existant aujourd’hui à la gauche du PT - celle du PSTU - n’a pas la capacité de s’ériger en alternative au PT pour se transformer en une référence suffisamment forte pour attirer les militants qui perdent leurs illusions dans le gouvernement Lula.

Il est donc nécessaire de construire un nouvel outil politique qui récupère la perspective militante et socialiste abandonnée par le PT ; qui puisse constituer une alternative pour les militants et les secteurs sociaux qui perdent leurs illusions dans le PT (et pour ceux des autres partis de gauche soutenant le gouvernement Lula) ; c’est-à-dire un parti qui ait pour vocation d’unifier toute la gauche socialiste. Si un tel parti ne voyait pas le jour, tout le potentiel accumulé par la construction du PT pendant plus de vingt ans (de sa fondation jusqu’aux élections de 2002, malgré les problèmes qui ont été croissants lors des dernières années) serait perdu.

Ce parti ne pourra pas se limiter à répéter ce que le PT a fait durant ses premières années. Cette tradition sera une référence centrale, importante pour disputer l’héritage du PT. Mais il sera nécessaire de tirer le bilan de la trajectoire du PT, d’évaluer ce qui a été erroné, d’identifier les erreurs commises. Nous voulons apprendre des erreurs du PT, tout comme des acquis de son histoire, et aller au-delà.

Il faudra prendre en considération ce qui a changé dans le monde et au Brésil. Et sur cette base, reposer l’actualité du socialisme. Incorporer le nouvel internationalisme qui se développe dans la lutte contre la globalisation néolibérale appellera une attention particulière.

Une échéance doit nécessairement entrer en ligne de compte pour la construction de cette alternative : celle des élections [présidentielles] de 2006. Si un parti socialiste ne doit pas centrer son activité sur les batailles électorales, il ne peut pas non plus les déserter. Aujourd’hui, la nature du gouvernement Lula et les décisions prises en vue de la campagne électorale de 2006 (notamment l’alliance du PT avec le PMDB [Parti du mouvement démocratique du Brésil, important parti bourgeois et le plus ancien dans le pays] et la quasi totalité des partis de droite) font qu’il sera totalement impossible pour la gauche socialiste de soutenir une nouvelle fois la candidature de Lula. Il sera pour la gauche socialiste essentiel de participer aux élections de 2006, afin de dénoncer la trahison des intérêts populaires par le gouvernement Lula et de montrer qu’il existe une alternative au néolibéralisme et au système capitaliste. Notre participation à la campagne électorale devra être cohérente avec notre défense du socialisme comme alternative politique et notre conviction qu’une société basée sur l’égalité sociale, humainement différente et totalement libre, est possible. C’est pourquoi il sera nécessaire de créer les conditions afin de présenter une candidature propre.

Pour toutes ces raisons, nous participons à la construction d’un nouveau parti socialiste au Brésil, à travers le mouvement Gauche socialiste et démocratique lancé le 19 janvier avec le document titré Mouvement pour un nouveau parti - Pour une gauche socialiste et démocratique. A travers ce mouvement, en respectant les expériences et trajectoires très diverses existant en son sein, nous luttons pour la construction d’un parti démocratique et militant, mais surtout de classe, anticapitaliste, anti-impérialiste, socialiste et internationaliste, constitué par tous les secteurs de la classe des travailleurs. Pour un parti qui assume la lutte pour la libération des femmes, le combat contre toutes les formes de discrimination raciale, la fin de l’oppression des GLBT [gays-lesbiennes-bis-trans] et la lutte pour un environnement réellement soutenable (impossible dans le cadre du capitalisme), en tant que piliers sans lesquels nous ne parviendrons pas à nous opposer à la dynamique du système.

La gauche socialiste et démocratique est confrontée dans notre pays au défi consistant à construire un nouveau parti politique qui rejette cette construction commune avec la bourgeoisie, qui non seulement s’affronte aux politiques néolibérales mais remette en cause la légitimité du système capitaliste ; qui défende les mobilisations sociales et l’auto-organisation démocratique des travailleurs.

6) Nous sommes des militants de la DS et de la Quatrième Internationale

Les résolutions de la Septième Conférence nationale de la DS, réalisée en novembre dernier, ont eu des limites, en ce sens qu’un choix global a été fait de restreindre la portée du débat afin de rechercher l’accord le plus large possible. Malgré ces limites, la conférence a tiré un bilan très critique des 11 premiers mois du gouvernement Lula et de la situation du PT à la fin 2003. Nous avions alors pointé le fait que l’orientation économique du gouvernement Lula était conservatrice et néolibérale, qu’elle conditionnait toute l’activité du gouvernement, et que la politique d’alliances stratégiques avec des partis bourgeois, tout comme l’entrée dans le PT de personnalités n’ayant rien à voir avec un parti de gauche, faisaient perdre au PT son caractère de parti socialiste et menaçaient gravement tout son projet historique. Nous avions en outre souligné la réduction drastique des espaces de démocratie au sein du PT, ainsi que sa transformation en courroie de transmission des décisions du gouvernement, en particulier les décisions les plus impopulaires.

Dans les mois qui ont suivi cette conférence, toutes les caractéristiques négatives du gouvernement et du PT se sont aggravées.

En premier lieu, l’expulsion annoncée des parlementaires rebelles, contre laquelle nous avons lutté et que la conférence a déclarée totalement inacceptable, est devenue effective. Cela, malgré un large mouvement de solidarité avec les parlementaires menacés, développé au Brésil et à l’échelle internationale, où dans ce dernier cas le mouvement a été impulsé par des camarades de la Quatrième Internationale.

Deuxièmement, l’alliance conservatrice avec des partis bourgeois, avec y compris les prémisses d’une alliance pour les élections de 2006, prévoyant le PMDB à la vice-présidence, s’est renforcée.

Troisièmement, la politique économique conservatrice et néolibérale, louée et citée en exemple par Anne Krueger, représentante de la ligne la plus dure du FMI et du gouvernement Bush, parmi de nombreux autres porte-parole de la droite la plus réactionnaire, a été consolidée et renforcée. Cette consolidation conservatrice se traduit maintenant par une nouvelle réduction brutale des ressources budgétaires. Ses conséquences anti-populaires deviennent encore plus évidentes que lors des premiers mois de 2004.

Quatrièmement, depuis le " scandale Waldomiro ", les méthodes politiques consistant à former des majorités parlementaires au moyen de l’argent, d’autres avantages, de pots-de-vin, et en répondant à des intérêts distincts de l’intérêt public, sont devenues beaucoup plus évidentes.

Face à l’expulsion d’une camarade de la DS, Heloísa Helena, un groupe de militants de la DS s’est désaffilié du PT puis a participé, avec la camarade, au lancement du mouvement pour un nouveau parti politique.

Nous estimons que dans la situation actuelle, la décision de participer à un mouvement pour un nouveau parti politique ne place pas ceux qui l’ont prise en dehors du cadre programmatique de la DS et de la Quatrième Internationale. Au contraire, cette participation est parfaitement cohérente avec ce cadre.

Nous avons une tactique de construction différente de celle qui a été adoptée par la majorité des camarades de la DS. Cette existence de tactiques de construction différentes n’est, de façon générale, pas souhaitable ; il s’agit dans notre histoire d’une situation exceptionnelle. Nous y avons été contraints du fait des transformations brusques du cadre de la lutte de classes au Brésil, et tout particulièrement du changement de camp, dans cette lutte, décidé par la direction du PT qui s’est placée au service des intérêts du capital financier. Les militants de la DS qui participent au mouvement pour un nouveau parti ne peuvent pas répondre positivement à l’appel à ce qu’ils se ré-affilient au PT voté par la majorité de la direction de la DS.

La Septième Conférence nationale de la DS n’a pas décidé d’initier un mouvement pour un nouveau parti. Elle a cependant souligné la nécessité de renforcer la lutte contre les orientations néolibérales du gouvernement Lula et de la majorité de la direction du PT. Nous estimons que, vu l’accélération des événements provoquée par l’expulsion des camarades du PT, ainsi que le durcissement conservateur des positions du gouvernement Lula, notre position peut être comprise comme un dédoublement légitime des résolutions de la conférence.

7) Pour les camarades qui continuent la lutte à l’intérieur du PT

Nous ne pouvons pas ne pas remarquer que la majorité de la direction de la DS agit à contresens de la dispute sur les orientations [du gouvernement et du PT] décidée dans la conférence. La position qu’elle a prise lors de l’épisode du " scandale Waldomiro ", de défense des positions du gouvernement et de la direction du PT, en s’opposant à l’installation d’une commission parlementaire d’enquête et d’une commission parlementaire de suivi des investigations, ainsi que le fait de ne pas avoir soutenu le séminaire " Nous voulons un autre Brésil ", sont incompréhensibles.

De fait, la majorité de la direction de la DS n’a pas mené une lutte sur le cours du PT et du gouvernement en conformité avec ce qui a été décidé dans notre Septième Conférence. Plus qu’une lutte claire contre les positions du " camp majoritaire " du PT, ainsi que cela a été défini par les résolutions de la conférence, ce qui prévaut est une attitude de collaboration avec l’ensemble de la direction du PT, c’est-à-dire avec le " camp majoritaire ".

Cette attitude de la majorité de la direction de la DS met sérieusement en danger notre tendance. Si la DS connaissait déjà de fortes tensions internes, au moins depuis l’expulsion du PT de la camarade Heloísa Helena, la nouvelle position assumée par la majorité de la direction de notre courant menace de conduire à un processus de déchirement similaire à celui qu’ont connu d’autres courants de la gauche du PT.

Nous sommes favorables à la convergence de la gauche socialiste du PT et du mouvement de la Gauche socialiste et démocratique. Nous lutterons pour garantir qu’il y ait des relations fraternelles entre ces deux secteurs, entre lesquels se divise aujourd’hui la majeure partie de la gauche socialiste brésilienne - tout particulièrement parmi les militants de la DS qui se trouvent d’un côté et de l’autre.

Signataires : Ana Sílvia Laurindo Da Cruz, Anderson Mancuso, Bruno Velasco, Carlos Alberto Almeida, Daniel Velasco, Francisco Conte, Heloísa Helena, João Machado, Luciana Sá, Luciano Da Silva Barbosa, Luiz Delmiro Texeira, Luiz Felipe, Mário Agra, Nilo Aragão, Pérola Engelaum, Reginaldo Costa.

Ecrit le 27 mars 2004.