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Les activistes pacifistes américains et le mouvement ouvrier, ensemble contre la guerre en Irak

Il faut une action puissante pour s’opposer à la guerre

par Brian Becker

samedi 27 juillet 2002

Le mouvement progressiste des ouvriers et les organisations anti-guerre doivent essayer ensemble d’empêcher la guerre contre l’Irak que les USA planifient. C’est ce que dit Brian Becker, porte-parole de Answer, la coalition Act Now to Stop War & End Racism.

Les progressistes doivent baser leur stratégie sur la supposition que le gouvernement Bush a réellement l’intention d’attaquer l’Irak pour remplacer l’actuel gouvernement par des marionnettes, comme en Afghanistan. Une guerre contre l’Irak est une guerre de l’impérialisme contre un pays opprimé et anciennement colonisé. C’est une guerre pour le pétrole contre un pays qui a osé nationalisé ses champs de pétrole et a essayé d’en utiliser les revenus pour faire de l’Irak un état moderne et indépendant dans le Golfe arabo-persique, un territoire qui contient les deux tiers de réserves mondiales de pétrole connues à ce jour.

Il y a dix ans, une étude du Pentagone a été dévoilée dans le New York Times, en mars 1992. Elle a été faite par Paul Wolfowitz, l’actuel vice-ministre de la Défense. Les stratèges américains ont clairement indiqué qu’ils ne supporteraient aucune opposition à la domination USA où que ce soit dans le monde.

Bush et le Pentagone planifient une guerre non par peur que Saddam Hussein ne développe des armes de destruction massive ou par aversion du gouvernement non démocratique de l’Irak. Washington soutient les monarchies dictatoriales, par exemple en Arabie Saoudite ou au Koweït. Washington donne 15 millions de dollars par jour à Israël, bien que le gouvernement ait envahi le Liban, occupe les territoires palestiniens et dispose d’un arsenal illégal d’armes nucléaires.

Guerre psychologie en prologue à l’invasion

Le gouvernement Bush a récemment commencé une guerre psychologie d grande ampleur contre le régime irakien et le son peuple. Ils créent une ambiance visant à présenter le conflit comme inévitable. Une solide campagne, bien coordonnée destinée à diviser le gouvernement, en prélude à une action militaire des USA.

Du 11 au 13 juillet, à Londres une réunion soutenue par la CIA de centaines d’ennemis militaires et politiques de Saddam Hussein a proclamé un gouvernement virtuel en exil. Une présence remarquée a été cele du numéro deux de Jordanie, le prince Hassan. Bien que la Jordanie s’oppose ouvertement à une nouvelle guerre contre leur plus grand voisin, les médias occidentaux ont publié le 12 juillet dans un vaste compte-rendu que la monarchie amie des USA "avait conclu l’accord secret de permettre aux troupes spéciales d’opérer depuis leurs deux bases aériennes ", lorsque l’invasion commencerait.2

D’autres articles éloquents sont encore parues dans la presse alliée à l’Amérique, avec des titres effrayants, comme dans le National Post canadien le 16 juillet : "L’Irak va perdre, vite et totalement."

Un plan de guerre qui "fuit"

La guerre psychologique a directement commencé en force lorsqu’un dossier top secret, comportant des plans détaillés pour l’invasion de l’Irak, avec 250.000 hommes, a fui dans le New York Times. Le 5 juillet, le journal a publié toute l’histoire en première page. L’éditorial du surlendemain ne s’insurgeait en rien contre l’agression planifiée mais se demandait si un débat sur l’action de guerre aurait lieu au Congrès ou ailleurs.

Depuis cette histoire dans The Times, règne dans les médias une discussion sur la tactique de la guerre à venir. Faut-il une invasion de grande ampleur avec des centaines de milliers de soldats ou une operation rapide avec des troupes spéciales et des bombardements stratégiques ? Le débat a pour but de donner l’impression, là-bas comme en Irak, que le conflit militaire est inévitable et qu’on ne peut rien y faire.

Ce qui pose la question suivante : qui a fait parvenir le document top secret au The New York Times ? "The Observer of London aurait entendu que la fuite venait du Pentagone même, du bureau des Joint Chiefs of Staff, les dirigeants des soldats d’élites qui l’ont eu même mis au point ", écrivait The Observer le 14 juillet.

Peut-on encore s’opposer à la guerre ?

Bush &Co construisent une ambiance d’inéluctabilité autour du conflit avec deux publics différentes en tête. Ils espèrent créer une faille dans l’armée irakienne, ils espèrent aussi que certaines personnes du commandement en chef désertent pour ne pas être touchées. Mais ils essaient aussi, chez eux et ailleurs, de démoraliser tous ceux qui veulent encore s’opposer à la guerre avant qu’elle ne commence.

Ils connaissent l’histoire de la guerre du Vietnam et craignent une mobilisation pacifiste massive, de Washington au Caire ou à Amman.

Pendant que les centres du libéralisme bourgeois maintiennent bravement leur rôle d’opposition aux ultramilitaristes, les véritables proogressistes et anti-impérialistes doivent mettre tout en oeuvre pour mobiliser la base sur tous les campus, dans toutes les entreprises et actions de quartier.

Bush freine la croissance de l’enseignement, de l’immobilier et des soins de santé mais il appelle les garçons et les filles des travailleurs à tuer et à être tués dans la péninsule arable, pour les intérêts de ExxonMobil, Texaco, Chase, Citibank etc. Cette guerre ne peut pas avoir lieu.

Toutes les forces opposées à la guerre doivent collaborer pour attirer maintenant une mobilisation décisive, aux USA et partout dans le monde. Il est temps de rappeler aux guerriers que la résistance contre leurs attaques et leurs destructions est, elle aussi, inévitable.

(tiré du site du International Action Center)