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L’ORIENTATION ÉLECTORALE DE L’UFP : Développer notre parti et construire l’unité de la gauche

dimanche 5 janvier 2003

PROJET DE TEXTE D’ORIENTATION SOUMIS PAR LE COMITÉ EXÉCUTIF NATIONAL AU CONSEIL DE L’UNION DU 23 NOVEMBRE 2002 POUR DISCUSSION ET ADOPTION

par Le Comité exécutif national de l’UFP

Le texte d’orientation et les résolutions qui suivent ont été adoptés au Conseil de l’Union des 7-8 septembre 2002.

Les fondements de notre action électorale

Nous serons le parti des urnes et le parti de la rue. Ainsi en a décidé notre Congrès de fondation. Comme principe général, cela signifie que nous refusons de subordonner l’ensemble des activités de notre parti aux seuls impératifs de l’arène électorale, provinciale ou autre. Comme nous refuserons, plus tard, de soumettre la vie démocratique de notre parti aux contraintes de notre aile parlementaire.
Cependant, il faut être très clair : les progressistes prennent très au sérieux leurs activités électorales, même si les règles du jeu (mode de scrutin, concentration de la presse, culture politique de vedettariat) leurs sont étrangères, sinon hostiles. Si nous devons faire de l’action électorale, nous devons le faire de façon rigoureuse, systématique et professionnelle. Sinon, vaut mieux s’abstenir tout simplement. Il y va de la crédibilité de notre parti qui doit se départir de cette image folklorique et brouillonne trop souvent associée à la gauche politique. Question des respect également pour la précieuse énergie de nos militants et militantes.

Nos objectifs généraux : diffuser, construire, recruter

Nous sommes un tiers parti : très jeune, encore peu connu, fort peu organisé et complètement désargenté. Notre premier objectif, en fin de campagne électorale, sera atteint si nous pouvons dire que la gauche politique n’est plus un phénomène marginal. Bien qu’encore très minoritaire, elle représente un courant sérieux, en croissance. L’UFP saura t-elle développer et diffuser ses propositions programmatiques, s’implanter dans au moins toutes les régions du Québec et recruter un nombre significatif de membres ? Voilà les questions auxquelles nous devrons répondre. Dans cet esprit, le score électoral, bien qu’important parce que toujours significatif, reste un élément parmi d’autres pour soupeser l’ensemble de nos résultats. Personne ne nous fera de cadeau et nous devons dès maintenant nous inscrire à la rude école de l’apprentissage par nos propres moyens. Il n’y aura pas de raccourci par lequel un parti adversaire nous tendrait une main trop intéressée pour être honnête. Fini l’attente du (ou de la) grand(e) leader charismatique capable de nous fournir sans travail acharné à la fois cette nécessaire notoriété et ce réseau d’appui qui nous fera sans doute défaut. S’il existe une importante gauche sociale au Québec, il n’y a pas de véritable culture politique de gauche, ni aucune tradition politique partitaire au sein des mouvements sociaux importants. On lutte, on grogne, on fait du lobbying. Lors des élections, on se bouche le nez et on vote pour le moins pire...

Parlons franc, la montée de l’ADQ a de quoi nous faire réfléchir sur la qualité de la vie politique au Québec : 80 % des personnes ayant l’intention d’appuyer ce parti ne peuvent citer un seul dispositif de son programme...

Très souvent, les partis politiques traditionnels naissent de scissions ou de défections au sein des partis dominants (MSA-PQ ; ADQ ; BQ de Lucien Bouchard, ex-ministre conservateur).Ou encore, ils sont portés par de puissants mouvements sociaux et animés par des leaders de type charismatique (populisme de droite à la Caouette, nationalisme radical s’appuyant sur la jeunesse, tel le RIN de Bourgault, etc.).
Ce n’est pas le cas de l’UFP qui ne bénéficie ni des ressources, ni des réseaux , ni de l’encadrement professionnel, ni de la notoriété de parlementaires en rupture de ban avec leur ex-parti. Et pourtant, nous avons fait le choix judicieux de fonder l’UFP afin de jeter les bases d’un grand parti progressiste de masse : seule force capable non seulement de s’opposer au néolibéralisme triomphant, mais aussi de balbutier, puis de dire de plus en plus clairement nos orientations alternatives. Pas de raccourci, pas de pensée magique, pas de coup de pouce de puissants amis, pas d’éditoriaux complaisants. Nous comptons d’abord sur nous mêmes.

Qui plus est, le mode de scrutin, nous le savons, favorise les partis dominants. Sans parler de la conjoncture politique générale marquée, tant en Europe de l’Ouest qu’en Amérique du Nord, par une profonde montée de la droite néolibérale aux accents populistes, antiétatique et individualiste.

Nous le savons : la plus grande partie du vote protestataire ira à l’ADQ. On ne rattrape pas 30 ans de retard à construire un parti de gauche digne de ce nom le temps d’une élection. Les courants péquisants au sein de la gauche sociale (surtout les appareils syndicaux) utiliseront l’épouvantail adéquiste pour encore nous convier discrètement à voter pour le moins pire. Cette complaisance envers le gouvernement péquiste, qui devient assez sordide à la longue, leur fera oublier les lois spéciales, la ZLEA, le déficit zéro, les revendications syndicales et féministes insatisfaites. Leur fera oublier que leur propre vote pour le moins pire est le pur produit de ce mode de scrutin que le gouvernement de leur cher parti, au pouvoir près de la moitié du temps depuis novembre 1976, n’a pas daigné réformer, malgré ses promesses.

En clair : les candidatures UFP auront à lutter contre la complaisance, le fatalisme et, dans certains cas, l’intolérance au sein même de la gauche sociale.

Par ailleurs, n’oublions pas que les résultats de la gauche politique aux dernières élections de 1998 totalisent moins de 35 000 votes... sur plus de 4 millions d’électeurs et d’électrices s’étant prévalus de leur droit de vote. Certes, nous ferons beaucoup mieux. Mais surtout, compte tenu de ce qui précède, apprenons dès maintenant à rester modeste, patient et laborieux....

1. Les objectifs de la campagne :
Sur recommandation du Comité exécutif national, le Conseil de l’Union est d’avis que les progressistes devront, lors de la prochaine consultation électorale générale, viser à atteindre les trois objectifs suivants :
1.1 Faire connaître le plus possible notre plate-forme, nos candidats et candidates, notre parti, en diffusant le plus largement possible nos propositions progressistes nationales, régionales et locales ;
1.2 S’implanter dans toutes les régions du territoire québécois ;
1.3 Recruter le plus grand nombre possible de nouveaux et de nouvelles membres et, en ce sens, que chaque région, ou circonscription, se fixe un objectif plausible de recrutement à atteindre à la fin de la campagne électorale.

Établir ensemble nos priorités

Les ressources sont rares, les besoins sont exponentiels. Comme tout les tiers partis naissants, nous devons faire des choix, établir des priorités. L’histoire de la vie interne des tiers partis à leurs débuts révèle l’existence d’un débat de tactique électorale récurrent, souvent à la source de nombreuses tensions. Spontanément, la problématique se pose ainsi : faut-il encourager des candidatures dans le plus grand nombre possible de circonscriptions ou cibler rigoureusement un nombre limité de circonscriptions afin d’y mener des campagnes de type professionnel ?

Par " campagne de type professionnel ", nous retrouvons la plupart des caractéristiques suivantes :

 grande disponibilité de la personne candidate ;

 notoriété croissante de la personne candidate et du parti ;

 utilisation systématique des médias régionaux ou locaux ;

 affichage dans tous ou dans la plupart des secteurs de la circonscription ;

 nombreuses activités de visibilité de la personne candidate (assemblées de cuisine, porte-à-porte, etc.) ;

 enquête auprès des groupes et présentation d’une plate-forme locale ou régionale ;

 distribution massive et systématique du matériel de campagne ;

 forte mobilisation des militants et militantes ;

 importante rentrées de fonds suite à l’investissement d’une somme de départ ;

 sollicitation téléphonique ;

 mobilisation importante le jour du scrutin.

Il est évident que nous mènerons ce type de campagne dans un nombre très restreint de circonscriptions, que les membres choisiront. Mais devons-nous refuser toute autre candidature dans des circonscriptions non ciblées ? Nous ne croyons pas. Ailleurs, le degré d’activité sera variable, se résumant souvent à la simple collecte des signatures nécessaires ou un peu plus. Présenter un grand nombre de candidatures, même si la plupart sont non prioritaires, permet de faciliter la visibilité nationale de l’UFP, sa crédibilité, son implantation sur tout le territoire et le recrutement. Sans parler des ristournes électorales et de la règle du 1 % pour le remboursement de certaines dépenses.

2. Circonscriptions prioritaires :

2.1 Que les membres et les instances de l’UFP déterminent rapidement un nombre restreint de circonscriptions prioritaires en s’inspirant notamment des critères suivants :
2.1.1 historique du vote de gauche ; 2.1.2 disponibilité et notoriété relative de la personne candidate ; 2.1.3 composition socio-économique de l’électorat ; 2.1.4 présence d’une noyau militant capable de soutenir la campagne ; 2.1.5 accès possible aux médias régionaux ; 2.1.6 présence active d’organisations de la gauche sociale ; 2.1.7 configuration des candidatures des autres partis ; 2.1.8 tout autre critère jugé pertinent, incluant les ressources financières possibles.
2.2 Que, sans délai, les membres de l’UFP désignent les personnes candidates dans les circonscriptions prioritaires afin qu’elle puissent amorcer le travail de terrain, notamment l’élaboration de la plate-forme locale ou régionale.
2.3 Qu’il soit convenu que l’UFP accueillera les candidatures dans les circonscriptions non prioritaires. Cependant, nous devons rendre très clair le fait que ces candidatures ne pourront compter sur l’appui financier de l’Union.
2.4 Que le présent Conseil de l’Union lance une campagne de financement, se terminant en mars 2003, afin de constituer un fond d’appui aux candidatures prioritaires et à la mise sur pied d’un secrétariat national opérationnel. L’objectif de cette campagne est de 50,000 $ dollars.

Le choix des candidatures

Notre parti est démocratique : le choix des candidats et des candidates relève des assemblées souveraines des membres réunis dans leurs instances. Cependant, par souci de transparence et de démocratie, ce processus de sélection doit être encadré par des règles connues de tous et de toutes.

3. Le choix des candidatures

3.1 Que le Conseil de l’Union recommande à toutes les associations de circonscriptions UFP d’adopter des statuts types en s’inspirant du modèle proposé par l’UFP-Estrie ;
C’est aux membres, nous l’avons dit, de choisir les candidats et les candidates qui représenteront l’UFP. Dès lors, ils ou elles représentent aux yeux de l’opinion toute l’UFP. D’où la pertinence, pour le Conseil de l’Union, de faire des recommandations aux instances souveraines.

3.2 Que le présent Conseil de l’Union recommande aux instances pertinentes de s’inspirer notamment des critères suivants lors de l’élection du candidat ou de la candidate de leur choix :
3.2.1 disponibilité pour faire campagne sur la base de la plate-forme de l’UFP ; 3.2.2 notoriété relative dans les réseaux progressistes ; 3.2.3 à compétences égales, favoriser une candidature féminine ; 3.2.4 capacité d’expression en public ; 3.2.5 aucun incident passé, contraire à nos valeurs, dont la divulgation serait susceptible de nuire à l’UFP ; 3.2.6 tout autre critère que les membres jugeront pertinent, incluant l’importance d’intégrer les revendications progressistes locales ou régionales.

Conclusion

Le Comité exécutif national convie tous et toutes les progressistes à se mettre au travail immédiatement pour faire de la prochaine campagne un succès, une phase importante dans la construction de notre parti. En partant du bon pied, c’est-à-dire en analysant lucidement la situation et en comptant sur ce que nous avons de mieux : notre profonde conviction qu’un autre Québec, qu’un autre monde est non seulement possible, mais nécessaire.

Les propositions qui suivent sont soumises au Conseil de l’union du 23 novembre 2002 par le Comité exécutif national pour discussion et adoption.

4. Comité électoral

4.1 Que le présent Conseil de l’Union procède à la formation d’un Comité électoral coordonné par les deux Vice-présidents et ayant pour mandat de :
4.1.1 coordonner et faire circuler dans les instances concernées les informations relativement aux candidatures et au développement de la campagne dans l’ensemble des circonscriptions ; 4.1.2 soutenir les instances concernées dans la recherche et le choix des candidatures ; 4.1.3 proposer aux instances concernées des circonscriptions prioritaires ; 4.1.4 proposer une stratégie de communication pour la promotion de la Plate-forme de l’UFP et la campagne électorale en général ; 4.1.5 soutenir les instances concernées (notamment les Associations de circonscriptions, Comités de campagne, Associations régionales, etc.) au plan organisationnel en fournissant des guides et outils sur diverses questions pratiques (loi électorale, financement, tâches de campagne, etc.) ;

5. L’unité de la gauche

Attendu que le rassemblement et l’unification des forces progressistes est un processus dont l’UFP est un pôle majeur ;
Attendu que l’unité de la gauche est une priorité de l’UFP qui doit se faire dans un cadre qui convient au stade actuel du développement de cette unité ;
Attendu l’existence du Parti Vert, un parti considéré par l’UFP comme progressiste, et attendu son intention de présenter des candidatures vertes ;
Attendu la possibilité de candidatures progressistes indépendantes, issues du mouvement syndical, populaire, féministes, etc., donc d’une partie de la gauche sociale ;
Attendu la nécessité d’un vaste mouvement d’éducation et d’action politique progressiste pour contribuer à contrer la montée de la fraction la plus radicale de la droite représentée par l’ADQ ;
Attendu la position du Comité exécutif national exprimée dans le cadre du débat suscité par l’Aut’journal relativement à un " plan de match pour contrer l’ADQ " (annexe) selon laquelle l’alliance doit d’abord se faire au sein de la gauche ;
Attendu les expériences du passé (notamment les élections de 1998) où le vote progressiste s’est trouvé divisé dans plusieurs comtés, et que le bilan qui a été fait de ces expériences a conduit au développement de coalitions électorales entre des organisations ou candidat-e-s progressistes et à la fondation de l’UFP ;
Attendu les statuts de l’UFP qui stipulent que : " Seule l’association de circonscription a le pouvoir de choisir, par une élection en assemblée d’investiture, un candidat ou une candidate aux élections québécoises " (art. 11.5.1) ; " Toute décision de ne pas présenter de candidat ou de candidate UFP, et/ou d’appuyer une candidature autre que de l’UFP nécessite l’adoption d’une résolution en ce sens par l’assemblée générale de l’association de circonscription ou, à défaut, du Comité exécutif national. " (art. 11.5.2).

PROPOSITION

5.1 Que le L’UFP s’implique activement dans le développement d’une coalition électorale progressistes favorisant l’unité de la gauche dans l’action en vue de la prochaine campagne électorale :
5.1.1 dans une large alliance compatible avec la Plate-forme de l’UFP ; 5.1.2 impliquant le Parti Vert et des candidatures indépendantes progressistes ; 5.1.3 permettant de faire converger les énergies des progressistes dans chaque circonscription du Québec, quelque soit la bannière ou la candidature ; 5.1.4 permettant de concentrer le vote progressiste dans chaque circonscriptions autour d’une candidature faisant l’unité.
5.2 Que les composantes de cette coalition se concertent à travers leurs instances démocratiques en vue :

 de la stratégie électorale ;

 du choix des candidatures ;

 de la coordination de la campagne ;
5.3 Que cette stratégie soit révisée au Conseil de l’union suivant le congrès de janvier 2003.
(annexe)

Le débat se poursuit sur le " plan de match pour bloquer l’ADQ " de l’Aut’journal :

L’alliance doit d’abord se faire au sein de la gauche
À mesure que les sondages confirment la montée de l’ADQ et que le programme de ce parti est dévoilé, l’inquiétude monte dans les rangs progressistes. Dans les mouvements sociaux, on discute de la possibilité d’un appui tactique au PQ pour éviter le pire. La question est de savoir quels sont, dans la conjoncture actuelle, les intérêts de la gauche, et comment celle-ci peut contribuer à contrer la montée de la droite, tout en renforçant ses propres bases.

L’UFP et le renouvellement de la politique à gauche

L’UFP est le résultat d’un processus de rassemblement et d’unification des forces progressistes qui s’est intensifié au cours des cinq dernières années et dont la plate-forme s’articule autour de la rupture, pour un Québec progressiste, avec la mondialisation néolibérale. Ce processus a permis une recomposition et une importante maturation de la gauche politique. L’UFP se perçoit non pas comme une avant-garde éclairée dépositaire de la ligne juste mais comme une organisation agissant sur le front de la lutte politique, en continuité avec les luttes sociales. Ce sont ces luttes sociales qui donnent un sens à notre combat politique et électoral. Ce processus peut prendre la forme d’alliances avec d’autres composantes de la gauche sociale et politique, dans le respect de l’autonomie, de la fonction spécifique et des règles démocratiques de chacune. L’UFP se veut un pôle de contribution à ce processus de rassemblement et de construction de l’unité de la gauche québécoise, un processus qui, nous l’espérons, mènera à un grand parti de masse capable de relayer les luttes sociales, d’en faire la synthèse, de définir une alternative politique crédible pour la population et éventuellement d’être porté au pouvoir.

Un mouvement populaire à construire

Lors du Colloque sur les mouvements sociaux et l’action politique de gauche des 20 et 21 septembre derniers, il a été question d’un mouvement d’éducation politique devant se mettre en marche le plus tôt possible pour contrer la montée de la droite. Ce mouvement permettrait aux diverses composantes de la gauche (partis, syndicats, groupes populaires, mouvements féministe, jeunesse, anti-mondialisation, etc…) de faire converger leurs efforts vers cet objectif commun. Certaines personnes ont suggéré qu’il y ait, lors des élections, des candidatures UFP, Vertes, Indépendantes, en provenance du monde syndical ou populaire, mais toutes unies par ce grand mouvement. Nous appuyons cette idée. À cet égard, l’exemple du Brésil est inspirant pour faire de la politique autrement. Toutes les composantes de la gauche convergent dans un processus qui mène à une véritable démarche de démocratie participative avec la population (exemple : le budget municipal de Porto Alegre) et qui rend le pouvoir accessible.

Le processus est aussi important que le but visé

Nous avons la conviction profonde que la formule à privilégier pour contrer la montée de la droite au Québec consiste en un tel processus. Il est de la plus haute importance que :

 l’ensemble de la gauche (sociale et politique) élargisse et renforce sa base, d’abord et avant tout, dans le cadre d’un grand mouvement d’éducation et d’action politique progressiste ;

 ce soit, ensuite, sur ses propres bases que cette coalition considère éventuellement les possibilités d’alliances tactiques et que ce soit cette coalition qui mène les négociations en conséquence, en vue de réaliser des gains significatifs pour la gauche ;

 quels que soient les résultats des prochaines élections, l’ensemble de la gauche en ressorte plus forte.

De plus, on peut se demander qui peut le mieux faire reculer les valeurs de la droite : le gouvernement péquiste qui est divisé et dont une bonne partie du cabinet a des idées assez proches de celles de l’ADQ ? Serait-ce Messieurs Facal, Boisclair et Legault qu’il faut envoyer en première ligne ou les militants-es de la gauche sociale et politique ? Qui sont les porteurs les plus conséquents des valeurs d’égalité, de paix et de justice sociale ?

L’UFP se prépare à la prochaine campagne électorale. Nous avons lancé une campagne de recrutement et de financement et nous nous activons à mettre sur pied des associations de circonscriptions dans la plupart des régions du Québec. L’UFP dispose d’une plate-forme solide sur laquelle s’appuie une structure souple et accueillante pour l’ensemble des progressistes de la gauche sociale désirant oeuvrer sur le front politique. Nous sommes également ouverts à toutes propositions qui auraient pour effet de renforcer l’unité de la gauche. Nos statuts sont cependant clairs : seules les associations de circonscriptions décident des candidatures UFP ou de l’appui à d’autres candidatures. Si l’UFP participe à un large processus unitaire, nos membres sauront considérer à sa juste valeur chaque proposition d’alliance avec des forces progressistes. L’UFP s’est construite dans cette optique.

La partie n’est pas encore jouée

La gauche ne peut être perdante si elle renforce ses alliances. Nous croyons qu’elle a la maturité politique qu’il lui faut pour accroître son unité devant les dangers que représente la montée de la droite. Ce qui nous rapproche est mille fois plus important que ce qui nous divise !

Par ailleurs, au moment d’écrire ces lignes, le ministre Charbonneau affirme que la réforme du mode de scrutin est encore possible avant les élections, ce qui permettrait plus facilement à la gauche de s’engager dans la lutte électorale en comptant sur ses propres bases. Nous croyons qu’il n’est pas encore trop tard et qu’il y aurait intérêt à maximiser la pression sur le gouvernement.

Enfin, il serait suicidaire à plusieurs égards de ne pas agir pour mettre fin à la montée de la droite. S’en tenir à un simple mot d’ordre en faveur d’un appui tactique au PQ serait insuffisant, en plus de reléguer la gauche à l’endroit où l’ADQ la désire : dans l’ombre. Seul un mouvement politique d’animation et d’éducation populaire, dans le respect de ses différentes composantes, peut contrer une victoire électorale de l’ADQ. Sans la gauche, personne ne pourra battre la droite !

Pierre Dostie et Molly Alexander
V-P porte-paroles de l’UFP
Le 5 octobre 2002