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L’éléphant et la souris : Le rapport du BAPE sur le projet de mine à ciel ouvert confirme l’illusion démocratique

lundi 20 juillet 2009


Tiré du site de QS
Le 14 juillet 2009


Rouyn-Noranda, le 12 juillet 2009 - Déposé en plein milieu de l’été, le rapport d’enquête du BAPE sur le Projet minier aurifère de la Corporation minière Osisko à Malartic suscite de vives réactions de la part des porte parole de Québec solidaire. « L’argent a encore parlé par le lobbyisme des multinationales minières auprès du gouvernement » affirme sans ambages France Caouette, porte-parole de QS dans la circonscription de Rouyn-Noranda-Témiscamingue. Madame Caouette déplore le fait que « le BAPE a choisi d’ignorer l’avis des citoyens et des groupes qui n’avaient pas d’intérêts pécuniaires dans le projet d’Osisko et qui se sont très majoritairement opposés au projet de mine à ciel ouvert en plein cœur de la ville ».

Amir Khadir, député de Mercier à l’Assemblée nationale qui a visité en mai dernier la ville de Malartic, dénonce violemment « les soi-disant ententes de gré à gré individuelles entre Monsieur 5 milliards $ et les citoyens de Malartic, qui ont forcé le déplacement de plusieurs dizaines de familles avant même que le BAPE ait donné son accord. Dans ce jeu entre la multinationale minière Osiko - éléphant à la trompe longue- et la petite souris qui ne fait plus peu à personne qu’est devenue le BAPE, on comprend qu’il n’y a pas de place ni pour la protection des citoyens et de l’environnement, ni pour des retombées légitimes qui doivent assurer la prospérité présente et future des régions du Québec. »

Le député de Mercier trouve donc « légitime de se demander pour qui travaille le BAPE ? Que savait Osisko sur le résultat du BAPE qui l’encourageait ainsi à dépenser presque 100 millions $ avant la conclusion des commissaires ? » Amir Khadir fait remarquer que « depuis les BAPE sur les projets Rabaska, le site d’enfouissement de Lachenaie et puis la Romaine, il y a un profond malaise de voir Le BAPE se transformer en un triste béni-oui-oui pour les promoteurs, une simulacre de consultation où le gouvernement mène au frais des citoyens, une entreprise de relation publique pour faire avaler n’importe quelle couleuvre à la population. »

En exemple, Amir Khadir cite l’affirmation ridicule du rapport du BAPE qui parle de développement durable au sujet d’un projet minier. « Le minerai, c’est une ressource non-renouvelable. Donc, par définition une mine ne peut être du développement durable. Si le BAPE l’ignore, c’est risible et très dangereux. Autrement, le BAPE nous ment délibérément. »

France Caouette rajoute « qu’à deux ou trois exceptions, aucun projet minier n’a fait l’objet de recommandation défavorable du BAPE ! Dans tous les cas, le gouvernement a quand même accordé son autorisation. Dans toute l’histoire minière québécoise, un seul projet a été refusé par le gouvernement - celui de la mine de colombium dans la région d’Oka, dont les moines trappistes n’ont pas voulu. »

Au sujet d’Osisko, la BAPE a émis 31 avis et 25 constats. « La plupart consiste en des vœux pieux sans mesure précise, ce qui porte à croire, selon le député de Mercier, qu’ils ont été rédigés de la même main complaisante que la misérable Stratégie minérale déposée à la fin du mois de juin dernier par le gouvernement du Québec. » Amir Khadir soulève l’hypothèse que le choix de « minérale » plutôt que « minière » pour la stratégie gouvernementale n’est pas anodin. « Ce curieux glissement sémantique cherche sans doute à faire oublier la réputation plus que douteuse des Minières, une industrie polluante, fiscalement irresponsable et qui force avec arrogance ses projets dans la gorge des citoyens laissés à eux même par un gouvernement complice. »

Québec solidaire réclame un moratoire sur l’exploitation minière à ciel ouvert le temps que soit réévalué l’ensemble des lois, règlements, directives et pratiques qui encadrent actuellement le développement de tels projets. « Une mine à ciel ouvert en plein milieu urbain, c’est inacceptable, affirme sans ambages France Caouette pour qui, il faut arrêter le projet Osisko et donner le pouvoir aux régions, villes et citoyens de participer à la planification de leur développement minier. C’est la seule façon pour que nos villes et nos régions puissent prospérer socialement et économiquement et qu’elles sortent de leur dépendance aux minières » conclut-elle. Québec solidaire appuie la demande qu’ont adressée plusieurs groupes et organismes à la Conférence régionale des élus de tenir une consultation publique sur le développement des mines à ciel ouvert en Abitibi-Témiscamingue.

Guy Leclerc, co-porte-parole - Rouyn-Noranda-Témiscamingue