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COMMUNIQUÉ CSN

La CSN entreprend une consultation de ses syndicats sur l’opportunité de déclencher une grève sociale au moment jugé opportun

dimanche 14 mars 2004

Les 200 délégués réunis en conseil confédéral à La Baie, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, ont voté en faveur d’une recommandation du comité exécutif à l’effet de convier tous les syndicats affiliés à la CSN à engager un processus de consultation de leurs membres sur l’opportunité du déclenchement d’une grève générale à être exercée en intersyndical à l’échelle du Québec, au moment jugé opportun.

Ce moyen de pression s’inscrit dans le plan d’action de la centrale syndicale pour contrer les politiques néolibérales, antisyndicales et antisociales du gouvernement Charest. Une plate-forme de revendications, également adoptée par les délégué-es, servira de base de discussion avec les autres organisations syndicales et sociales du Québec quant aux objectifs d’une éventuelle grève générale au Québec.

Ces revendications sont :
 Le maintien et le développement des réseaux de santé et d’éducation, l’accès à des services publics de qualité, le maintien de l’universalité ;
 Un plan d’action contre la pauvreté qui instaure un barème plancher pour les prestataires de l’aide sociale ;
 Le respect des principes et des orientations du régime public d’assurance-automobile en vue d’éviter une pression à la hausse sur le niveau des primes ;
 La recherche du consensus lors des regroupements d’établissements dans le réseau de la santé et des services sociaux : aucune fusion forcée ne doit être imposée. Toute réforme doit viser à mieux répondre aux besoins, stabiliser les structures du réseau, préserver les services communautaires, les services de première ligne et de prévention dont les CLSC sont la pierre angulaire ;
 La pleine reconnaissance et le maintien de l’accréditation syndicale et de la convention collective en cas de vente d’entreprise ou de sous-contrat ;
 Le maintien de l’expertise publique, des services à la population et des conditions de travail dans le processus de modernisation de l’État ;
 Une reconnaissance du droit fondamental d’association et de son corollaire, le droit de syndicalisation, pour toutes les travailleuses et les travailleurs du Québec, sans égard à leur statut ;
 Le libre choix de l’organisation syndicale dans le réseau de la santé et des services sociaux, le droit de négocier collectivement, incluant le droit de grève et la capacité de négocier directement avec le gouvernement. Les infirmières auxiliaires doivent avoir le droit de choisir avec qui elles veulent se regrouper.
 Le maintien des droits et acquis des travailleuses et des travailleurs lors d’éventuelles modifications aux régimes de retraite publics (RRQ) ou régimes complémentaires privés ;
 Le maintien du rôle de l’État dans le développement économique et régional, que ce soit dans l’économie privée, solidaire ou publique.

La CSN poursuivra des échanges formels avec d’autres organisations syndicales en vue de convenir de toutes les modalités et des objectifs d’une grève générale intersyndicale de 24 heures au moment jugé opportun.
Une résolution-type sera présentée d’ici le 15 mai prochain dans les assemblées générales des syndicats CSN.

Le texte de cette résolution se lit comme suit :
 Considérant la gravité des conséquences de l’action du gouvernement Charest, depuis sa prise du pouvoir en avril dernier, pour les travailleuses et les travailleurs québécois et pour la population en général ;
 Considérant les multiples avertissements lancés par le mouvement syndical et par le mouvement communautaire pour inviter le gouvernement Charest à changer de cap, intervention s ignorées par le gouvernement ;
 Considérant enfin la volonté politique exprimée par le premier ministre Charest et le parti qu’il dirige de continuer à gouverner le Québec sur la base des mêmes orientations néolibérales que celles appliquées depuis son élection en avril 2003, notamment en ce qui concerne la " réingénierie " de l’État et l’intervention du gouvernement dans le développement économique et la création d’emplois ;

Il est proposé de voter une grève générale de 24 heures à être exercée en intersyndicale, à l’échelle de tout le Québec, en guise de protestation contre les politiques néolibérales appliquées par le gouvernement Charest, et de mandater le conseil confédéral de la CSN (instance suprême de la Confédération entre les congrès) à convenir du moment jugé opportun pour exercer ce mandat de débrayage intersyndical de 24 heures.

Source : CSN - 11-03-2004
Pour renseignements :
Michelle Filteau, directrice du Service des Communications de la CSN, cel. : (514) 894-1326