Accueil > Politique québécoise > Le budget de l’injustice

Le budget de l’injustice

mardi 6 avril 2010


Tiré du site de Québec Solidaire
Le 1er avril 2010
N.B. : Cette lettre ouverte a été publiée dans Le Devoir et le journal Métro du 1 avril 2010.


Jamais un budget n’aura été autant taillé sur mesure pour l’entreprise privée et pour les contribuables les plus riches. La preuve : le Conseil du patronat applaudit à deux mains, tandis que la Chambre de commerce du Montréal métropolitain parle d’« un tour de force. » Cependant, pendant que ceux-ci sablent le champagne, le reste de la population a la gueule de bois. Il s’agit d’un budget injuste pour la population travailleuse et d’une complaisance excessive envers les grandes entreprises et les individus riches, sans vision écologiste, bien loin du bien commun.

Mais surtout, ce budget remet profondément en question l’une des valeurs fondamentales du Québec : la solidarité sociale. Ce principe fut l’un des socles de la Révolution tranquille. Désormais, nous allions assumer collectivement le bien-être de toutes et de tous : système d’impôt progressif, développement des services publics, implantation d’un système d’aide sociale pour les gens pauvres. Comme tout cela a changé !

Le budget Bachand vient de mettre un gros clou dans le cercueil de la solidarité sociale. Si nous ne réagissons pas vigoureusement, à terme, chacun-e paiera pour chaque visite médicale et les étudiants-es assumeront une large part des frais inhérents à leur scolarisation.

Mais il y a plus. Les travailleuses et les travailleurs paieront pendant que les entreprises et les contribuables à revenu élevé seront à peine conviés à faire leur part. Québec solidaire avait apporté des propositions qui mettaient 5 milliards de dollars dans les coffres du gouvernement en taxant davantage les minières, les entreprises financières et les contribuables à revenu élevé (www.couragepolitique.org).

Enfin, ce budget n’annonce rien de bon pour les employés-es du secteur public, à 75% des femmes, à qui le gouvernement veut demanderde se dévouer dans des conditions souvent difficiles (pensons aux infirmières, aux enseignantes, aux travailleuses sociales) sans véritable reconnaissance de leur travail. Admettons-le, les Lucides ont gagné une manche. À Québec solidaire, nous sommes résolus à les empêcher de gagner le match !