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Relance et ouverture

IVe Internationale

dimanche 2 mars 2003

Au courant février, le quinzième congrès de la Quatrième Internationale a réuni une cinquantaine de délégations.

Le quinzième congrès de la IVe Internationale a été un congrès de relance de notre courant. Les délégations d’une cinquantaine de pays ont principalement discuté des expériences et des débats du mouvement altermondialiste, ainsi que de la conjoncture brésilienne. Ces thèmes témoignent des nouvelles potentialités pour le renouveau ou le développement de courants ou d’organisations de la gauche radicale ou révolutionnaire.

Etaient invitées à ce congrès des organisations et des courants internationaux - du SWP anglais, du SSP écossais, du DEA de Grèce, du DSP australien. Les camarades de Lutte ouvrière ont aussi assisté à ces travaux.

Changement de climat

La première chose à souligner, c’est le changement de climat politique depuis le dernier congrès mondial, en 1995. Celui-ci s’était déroulé alors que la situation politique était marquée par l’effondrement de l’URSS et des pays de l’Est, les défaites sociales du mouvement ouvrier dans une série de pays d’Europe et les reculs des mouvements de guérilla en Amérique latine. Le 15e congrès se déroule dans un tout autre contexte politique et idéologique. Même si nous sommes lucides sur :

* la puissance de l’offensive libérale ;

* la mondialisation armée ;

* la position défensive du salariat, en particulier la faiblesse de la représentativité syndicale et politique du mouvement social dans les pays géants que sont les USA, la Russie et la Chine ;

* les discordances entre des résistances sociales et leur traduction en termes de conscience socialiste révolutionnaire.

Le congrès a pris la mesure des contradictions actuelles du système capitaliste et des résistances des peuples. Nous étions d’accord sur l’importance stratégique d’une intervention des marxistes révolutionnaires dans le mouvement antiglobalisation. Les forces mobilisées - surtout dans la jeunesse - et l’ensemble des questions programmatiques et politiques posées lui confèrent une place centrale dans les processus de réorganisation du mouvement social et de renouveau d’une gauche radicale. Plus précisément, la connexion entre mouvement altermondialiste et mouvement antiguerre est cruciale. De ce point de vue, au-delà des forces de chaque section de l’Internationale, les priorités sont la construction de ce mouvement et le dialogue avec les nouvelles générations.

Un des moments forts du congrès a été la discussion sur la situation brésilienne et sur le rôle actif de nos camarades de Démocratie socialiste (DS) au sein du Parti des travailleurs (PT). Pour DS, le développement des mouvements de masse sur la scène sociale et politique brésilienne constitue la question clé pour régler les principaux problèmes du pays : réforme agraire, dette, opposition aux plans de privatisation, augmentation des salaires, autonomie de la Banque centrale, réforme des retraites. Ces deux dernières réformes d’inspiration libérale sont proposées par le ministre des Finances du gouvernement Lula, Orlando Palacci. Avec toute la gauche du PT, et en toute indépendance, nos camarades soutiendront les mesures positives du gouvernement Lula et s’opposeront à toute adaptation du gouvernement à la politique libérale. Représentée au gouvernement par le ministre de la Réforme agraire, Miguel Rossetto - soutenu par le Mouvement des sans-terre -, et incarnée par une des porte-parole de la gauche du Parti des travailleurs, la Sénatrice Heloisa Helena (voir pages 8 et 9), qui a dénoncé vigoureusement les concessions gouvernementales vis-à-vis du libéralisme, la tendance DS se trouve au coeur des développements de la situation politique brésilienne.

Enfin, ce congrès a posé les jalons d’une politique de rassemblement des forces révolutionnaires à l’échelle internationale. En effet, s’il est nécessaire de renforcer notre courant international dans sa coordination, son intervention, les contacts ont été renforcés, pendant ce congrès, avec d’autres courants internationaux. Il est à noter, en particulier, l’adhésion à la IVe Internationale de nouvelles forces, comme le Parti révolutionnaire des travailleurs de Mindanau (Philippines). S’appuyant sur l’exemple de la conférence anticapitaliste en Europe, l’idée dune conférence internationale de la gauche radicale a commencé à être discutée. Il ne s’agit pas de créer un nouveau cadre organisationnel, mais de prendre les initiatives de débat et d’action entre toute une série de courants et d’organisations de la gauche radicale ou révolutionnaire pour avancer vers de nouvelles convergences, notamment dans le mouvement altermondialiste.

François Sabado.

Rouge 2006 27/02/2002