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Secteur public - Coup de force des libéraux

Communiqué de la FTQ

dimanche 18 décembre 2005

16/12/2005

« Par son coup de force, ce gouvernement a trompé non seulement ses propres employés mais également toute la population, bafouant au passage ce haut lieu de la démocratie qu’est l’Assemblée nationale.

« Un projet de loi spéciale, ça ne se prépare pas en une nuit. C’est donc dire que ce gouvernement l’avait dans ses cartons depuis quelques semaines alors même qu’il faisait semblant de négocier pour se montrer conciliant. C’est une véritable arnaque et nous avons la mémoire longue », a déclaré le président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), M. Henri Massé.

Un blocage orchestré

« Le premier ministre a beau parler de négociations stériles quand il n’a jamais convoqué la table centrale pour discuter des salaires tout en martelant le caractère inamovible de son soi-disant cadre financier.

« Nous avons tenté toute la journée hier de faire débloquer les tables dans le secteur de l’éducation par exemple mais tout était bloqué. La stérilité elle est là et le blocage était orchestré. Il était tellement orchestré que le gouvernement a fait table rase de tout ce qui avait déjà été entendu entre les parties », a déploré pour sa part Pierre Dupuis, directeur québécois du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP).

Nos gens sont en colère

« Nous avons fait nos devoirs deux fois plutôt qu’une depuis juin 2003, tant dans la préparation de nos demandes sectorielles que salariales et sur l’équité salariale. Mais nous n’avons jamais senti que ce gouvernement donnait des mandats à ses négociateurs.

« L’épilogue désastreux que nous connaissons aujourd’hui avait été préparé de longue date. Les gens qui se sont investis de bonne foi dans cette négociation sont aujourd’hui en colère, pour ne pas dire plus », a indiqué Daniel Boyer, du Syndicat québécois des employées et employés de service (SQEES-298) et coordonnateur des négociations du secteur public pour la FTQ.

Le président de la FTQ rappelle que les salariés du secteur public auraient été en droit de réclamer aujourd’hui un rattrapage de 15 % à 20 %. « On a plutôt opté pour maintenir notre pouvoir d’achat et faire débloquer l’équité.

« Avec son offre de 8 %, le gouvernement maintient un recul minimum de 6,8 % du pouvoir d’achat de ses employés, ce qui est plus important que la totalité des remboursements au chapitre de l’équité salariale.

« Pour une employée au salaire moyen de 30 000 $, l’offre sur 6 ans et 9 mois lui laisse 67 sous de plus dans ses poches par jour, même pas le prix d’un café ou d’un billet d’autobus. C’est ça l’offre généreuse du gouvernement pour notre monde », a illustré Henri Massé.

Mépris et mauvaise foi

« Lorsqu’on voit aujourd’hui où le gouvernement voulait atterrir, on comprend mieux sa mauvaise foi évidente dans les dossiers de retraite, de droits parentaux, etc. On comprend également que Mme Jérôme-Forget n’ait même pas pris le temps de regarder toutes propositions de compromis qui s’écartaient le moindrement de son cadre financier avant de les rejeter du revers de la main en point de presse.

« Ce mépris et cette mauvaise foi vont teinter pour longtemps nos relations avec ce gouvernement qui vient de perdre de larges pans de ce qui pouvait lui rester de crédibilité. Il devra en mesurer et en supporter toutes les conséquences », a conclu le président de la FTQ.