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conférence nationale de mai 2007

cahier de discussion

lundi 7 avril 2008

La situation politique postélectorale.

1. On assiste au Québec comme ailleurs a une montée des partis politiques de droite. Les partis les plus ouvertement néolibéraux occupent une place de plus en plus importante sur la scène politique. L’ADQ est maintenant l’opposition officielle au Québec. Le PQ a adopté où s’apprête à adopter des positions qui vont le situer clairement dans le cadre néolibéral y compris comme parti d’opposition et non plus seulement comme parti de gouvernement. Le PLQ réussit à arracher un deuxième mandat malgré des attaques importantes portées contre les droits syndicaux, une politique de privatisation du secteur de la santé et la volonté de développer des filières énergiques polluantes…

2. L’ADQ a surfé sur la faible légitimité des institutions politiques pour construire sur un mode démagogique et populiste une base dans la population. Ce parti n’a pas hésité à utiliser le discrédit du personnel politique dans ce même but. L’ ADQ a également joué la carte de l’insécurité identitaire qui repose tant sur les défaites du mouvement souverainiste des dernières décennies que sur la diversification culturelle fruit de la mondialisation dans un contexte où les possibilités d’intégration économique et sociale sont mis à mal par le néolibéralisme. L’impact de ces discours individualistes et néolibéraux contre l’État social et la solidarité collective reflète le mépris d’une action collective qui fait moins ses preuves de son efficacité. Dans un contexte où le mouvement syndical est en partie discrédité par son impuissance, l’apologie des solutions individualistes et sécuritaires trouvent un écho y compris dans les couches les plus précarisées de la population. C’est ainsi que s’est formé un bloc de tous ceux et celles qui n’ont que la réussite individuelle comme seule perspective même quand celle-ci se limite aux manœuvres les plus désespérées pour la survie.

3. Le Parti libéral du Québec a connu des scissions successives de ses ailes nationalistes québécoises (PQ, ADQ). Cette histoire a construit le PLQ comme un parti de la droite fédéraliste inconditionnelle. Le spectre politique nationaliste qui s’étend du souverainisme à l’autonomisme est majoritaire au Québec. Cela s’est encore une fois confirmé dans les dernières élections. Dans nombre de comtés le PLQ est arrivé en troisième position dans les comtés francophones. Le PLQ a été largement cantonné dans ses bastions dans la communauté anglophone et dans les régions qui comptent une certaine base anglophone (Montréal ouest, Cantons de l’Est, Outaouais). Mais ces comtés ont été de ceux qui ont connu le plus fort taux d’abstention montrant que ces populations comprennent bien leur rôle de clientèle captive. Ce qui n’est pas sans soulever des frustrations réelles. Non seulement le PLQ n’a rien à proposer pour se refaire une base majoritaire dans la population francophone du Québec, mais sa base actuelle fera pression pour lui interdire de faire quelques pas significatifs que ce soit dans cette direction. Le PLQ est donc un parti menacé. Le jeu politique au Québec devient de plus en plus instable et volatile. Il n’est pas inconcevable, comme l’a révélé un récent sondage que le PLQ se retrouve dans le rôle de la deuxième opposition à la prochaine élection.

4. Le recul du PQ tant en termes de voix qu’au niveau de sa députation est révélateur d’une crise historique profonde. Le Pq s’est construit comme un bloc social qui regroupait des secteurs organisés des masses populaires jusqu’aux classes tenant de l’appareil d’État, les dites couches technocratiques. Cette coalition s’est mise en place à la fin de l’onde longue expansive du capitalisme 45-75 (les trente glorieuses) où le modèle d’accumulation fordiste était marqué par un élargissement du pouvoir de consommation des masses et la mise en place d’un État providence géré selon les théories keynésiennes. Au Québec, ce modèle de concertation social trouvait son aboutissement utopique dans la souveraineté-association dont l’objectif condensait tant l’espérance de la consolidation de cet État providence que celui de l’émancipation nationale. Le retournement de cette onde longue expansive à la faveur de la première récession généralisée à l’échelle internationale en 74-75 devait nous faire entrer pour toute une période dans une phase économique marquée par la stagnation, des reprises plus courtes et plus faibles et le développement du chômage de masse. Les stratégies de la bourgeoisie pour faire face à cette situation ont été modifiées radicalement. L’objectif du plein emploi a été rejeté. On a commencé à s’attaquer à l’État providence et à favoriser la privatisation des services. Ce changement structurel profond marqué par une offensive systématique contre les acquis des classes populaires a commencé à mettre à mal la coalition péquiste. Déjà en 1982, le gouvernement péquiste, adoptant la nouvelle idéologie reflétant les nouveaux impératifs de la bourgeoisie, s’attaquait à ses alliés syndicaux rompant une vieille alliance ce qui devait conduire à la défaite de 1985. En même temps, la faillite de la stratégie référendaire qui tentait de découpler les perspectives nationales des perspectives sociales et qui cherchait à gagner la majorité par un marketing politique, devait amener la direction péquiste à renouer avec la volonté de réforme du fédéralisme et le beau risque. Ce beau risque devait conduire à l’affirmationnisme de Pierre-Marc Johnson qui voulait harmoniser le programme du Parti québécois avec les aspirations des secteurs nationalistes de la bourgeoisie québécoise. Cette politique a miné les bases du Parti québécois qui se vidait littéralement de ces membres et qui a alors connu une série de scissions nationalistes qui a même touché le conseil des ministres lui-même. C’est pour sauver un parti en perdition que le clan Parizeau a organisé un putsch contre la direction Johnson et promis la tenue de nouveau référendum comme axe essentiel de la stratégie péquiste. Mais la stratégie référendaire de 1995 était basée sur la stratégie étroitement nationaliste. Le programme du Parti Québécois faisait nombre de compromis avec le néolibéralisme ambiant, ce qui s’exprimait par le fait que des leaders souverainistes se faisaient les principaux chantres du libre-échange et les meilleurs alliés du gouvernement Mulroney. Le référendum de 95, eut beau brandir le projet péquiste comme un projet de résistance au vent de droite qui balayait l’Amérique du nord, ce discours avait une crédibilité somme toute limitée à la lumière des politiques concrètes menées par ce parti au gouvernement et la politique d’Alliance avec l’ADQ de Mario Dumont.

5. Avec la défaite, de 1995, le PQ montra clairement son ralliement au néolibéralisme et toute la politique des Bouchard et Landry continua de miner la base électorale et sociale du Parti, qui sauva de peu la mise en 1998 pour se faire battre bel bien en 2003. La coalition péquiste qui s’est survécu, au-delà de l’épuisement de forces propulsives qui l’avaient mis en place apparaît de plus en plus comme un rassemblement hétéroclite de courants qui ont peu en partage et l’effondrement de la légitimité de la stratégie référendaire qui liait encore les différents courants va permettre que la crise du PQ prenne dans les prochains mois un caractère de plus en plus explosif. La faillite de la stratégie référendaire c’est d’une part la faillite d’une stratégie qui espère en la possibilité d’une rupture à froid avec l’État fédéral. C’est d’autre part, la faillite d’une stratégie qui se limite à un marketing politique qui donne peu ou pas de place à la souveraineté populaire. C’est enfin la faillite de la croyance que la volonté d’un changement de pays peut se faire en rupture avec la lutte pour un projet de société plus démocratique et plus égalitaire. La saison des idées n’a été qu’une tentative pathétique pour masquer les contradictions qui se développaient dans le Parti québécois. L’aile technocratique voulait en finir avec toute obligation d’initiative concrète concernant un éventuel référendum. Le courant social-démocrate essayait de défendre les traditions réformistes du Parti en cherchant à masquer le caractère néolibéral des politiques du PQ au pouvoir. Les indépendantistes au sein du PQ commençaient à percevoir clairement qu’ils étaient instrumentalisés par les couches technocratiques comme une force d’appoint pour accéder au pouvoir. La crise de leadership à répétition (Bouchard, Landry, Boisclair…) n’est que l’illustration des tensions inhérentes à une coalition de plus en plus instable. La défaite subie par le PQ aux dernières élections, va précipiter et aggraver la crise qui se mine ce parti. Les équilibres d’antan, sont définitivement rompus. Cette crise va d’abord être précipitée par l’offensive de la couche technocratique et clairement néolibérale du Parti. Il s’agit pour cette couche de redéfinir le PQ plus à droite, de reprendre à son compte tout une série de propositions du manifeste du Québec lucide dont elle avait d’ailleurs été à l’initiative (augmentation des frais de l’hydro-électricité, augmentation des frais de scolarité, introduction de tarifs modérateurs dans la santé, ouverture à la privatisation de secteurs entiers de l’appareil d’État, retour vers un confédérationnisme pour s’adapter aux pressions à l’autonomisme, refus d’élargir le pouvoir et les droits des organisations syndicales, défense de plus en plus ouverte d’une fiscalité favorisant les entreprises, disparition de toute échéance précise pour la tenue d’un éventuel référendum… C’est là le programme avec lequel Pauline Marois revient à la direction péquiste. Elle va chercher à convaincre les secteurs indépendantistes qu’il faut en passer par là pour reprendre le pouvoir, si nous voulons marcher réellement vers la souveraineté. On peut prévoir des écarts de plus en plus manifestes entre une démagogie progressiste et les propositions concrètes qui seront adoptées. Les sociaux-démocrates et les indépendantistes au sein du PQ seront les grands perdants de ce réalignement. Nous pouvons nous attendre à certaines ruptures au sein du PQ mais si on se fit à la prise de position du SPQ-Libre exprimé dans le texte « Pour la relance du Parti québécois », des indépendantistes croient encore capable de mettre à mal les projets des couches technocratiques. Les marchands d’illusions ont encore des marges de manœuvre au sein de ce Parti québécois. Mais des ruptures sont possibles. Elles ne signifieront pas nécessairement une évolution sur la gauche. La gauche se construit jamais sur le terrain des défaites. Nombre de péquistes vont retrouver la quiétude de la vie privée. Des indépendantistes risquent d’essayer la voie sans issue de la création de nouveaux partis indépendantistes comme cela c’était déjà fait en 1985-86 avec la création du Parti indépendantiste ou du Rassemblement démocratique pour l’indépendance qui ont agi entre 86 et 90. Dans ce cadre, des ralliements de certains groupes à Québec solidaire n’est pas à exclure même s’il faut comprendre qu’avec l’importance de sa députation et des privilèges qui lui est lié le PQ peut se survivre encore des années et continuer d’être un obstacle à la construction d’une alternative indépendantiste et de gauche.

6. Durant les dernières élections provinciales, Québec solidaire, a su opposer un discours de gauche au néolibéralisme en mettant de l’avant l’égalité, le partage des richesses, la solidarité et la révision du monde de scrutin. Québec solidaire a réussi à s’adresser à des centaines de milliers de personnes en présentant des candidat-e-s dans la quasi-totalité des comtés (et en respectant la parité hommes/femmes) et en parvenant à avoir accès aux mass medias. Québec solidaire a su rallier des milliers de militantes et de militants dans ces différents comtés, militant-e-s pour la plus part enraciné dans différents mouvements sociaux. Ce travail conséquent lui a permis de rassembler près de 4% du vote populaire. Des scores dépassent les 1000 votes ont pu être enregistrés dans différentes régions du Québec démontrant le début d’une implantation réellement nationale de Québec solidaire. Durant cette campagne, Québec solidaire a connu plus de 1 200 nouvelles adhésions.

7. On ne peut expliquer le niveau de votes atteint que par la jeunesse du parti et par son inexpérience. Il faut replacer cette avancée et ses limites dans le cadre du rapport de force entre la gauche et la droite dans la société québécoise. La gauche sociale qui a soutenu Québec solidaire était le produit des mobilisations syndicales, féministes, étudiantes, écologistes, pacifistes et altermondialistes des dernières années. Ces dernières n’ont en rien été négligeables, mais, le plus souvent, elles n’ont pas débouché sur des victoires et c’est très rarement qu’elles ont pu faire reculer les offensives gouvernementales. Il faut reconnaître que le rapport de force s’est détérioré en faveur du patronat et des gouvernements néolibéraux tant au fédéral qu’au provincial. Sur le terrain de la lutte nationale, il en a été de même et malgré les mobilisations importantes des années 90, ces dernières n’ont pas abouti et ont laissé au fédéral maître du terrain. L’avancée de Québec solidaire reflète d’une part cette résistance minoritaire réelle et le dépassement du sectarisme dont a fait preuve la gauche politique d’une part, mais également la situation difficile dans laquelle se retrouvent le mouvement syndical et l’ensemble des mouvements sociaux devant l’offensive ininterrompue du patronat et des gouvernements à leur service d’autre part.

8. Québec solidaire a du élaborer rapidement sa plate-forme. Sur toute une série de questions, nous n’avions pu préciser nos positions. La lacune majeure qui nous apparaît après le fait est sans contredit une politique claire de développement économique et de développement des régions. Que ce soit sur les questions minières, forestières, sur la situation du secteur manufacturier, sur les perspectives de développement du Québec, les engagements restaient très squelettiques et n’ont pas permis des présenter des solutions alternatives crédibles. Le fait que l’on propose nationalisation de l’éolien nous a mis dans une position de force, bien que cette proposition ait connu des interprétations différentiées qui restent à discuter. Mais sur le désastre qui a frappé les personnes vivant de la forêt nos propositions n’étaient pas à hauteur des drames vécus par ses populations et il faudra s’attaquer à préciser nos propositions à ce niveau…

9. Le fait que le Parti Vert ait pu dépasser Québec solidaire dans une majorité des comtés démontre la grande sensibilité face aux questions environnementales dans la population du Québec d’une part, mais également l’incapacité de Québec solidaire de démontrer l’inanité des solutions avancées par le Parti Vert et son refus d’attaquer les effets négatifs de la logique capitaliste sur l’environnement. Cette incapacité, dans ce domaine, comme dans toute une série de domaine repose la nécessité pour se démarquer de démontrer qu’il n’y aura pas de solution écologiste efficace sans remettre en question la logique capitaliste. Soit, il est vrai que les riches détruisent la planète, soit que c’est une pure démagogie. Il faut prendre clairement position à ce niveau… Il faut prendre et comprendre pourquoi le parti rejette toute alliance avec Québec solidaire, comme toute reconnaissance que la question écologiste recoupe la polarisation gauche/droite… C’est pourquoi, c’est moins l’alliance avec le Parti vert qu’il faut rechercher mais bien la démonstration que son discours ne tient pas la route face à l’urgence environnementale et au caractère dramatique de la situation de la planète et la nécessité de créer des liens étroits avec le mouvement écologiste et environnementaliste et de démontrer notre orientation au quotidien par notre participation dans les luttes de tous les jours comme parti écologiste.

10. Deux remarques finalement, si on doit améliorer notre organisation et nos méthodes de travail, ils restent que ce sont les courants qui traversent la société québécoise qui créent les conditions réelles de d’une progression d’un parti de gauche, de masse et de lutte. C’est pourquoi, s’il est une leçon essentielle que nous devons tirer de ces dernières élections, c’est qu’on doit chercher à maintenir la définition concrète de Québec solidaire comme un parti qui sait occuper tant le terrain électoral que le terrain des luttes sociales. Sans cela, on fait reposer la progression de Québec sur le seul volontarisme, mais que si on ne peut faire l’économie de ce dernier, notre contribution à la résistance populaire à l’offensive néolibérale sera également un axe de notre développement et de notre enracinement.

11. Pour s’inscrire avec pertinence dans ces différents combats, nos débats pour élaborer les propositions que nous devons faire aux couches populaires, aux femmes, aux jeunes, aux ainés ne sont nullement un luxe, c’est une tâche essentielle dans les prochains moins pour construire la crédibilité et la pertinence des propositions que nous voulons faire à l’ensemble du peuple du Québec.

B. L’état des mouvements sociaux

12. La montée de la droite s’explique par les gains marqués par l’offensive du patronat et des gouvernements fédéral et provincial qui a réussi à imposer des reculs au mouvement syndical et aux différents mouvements sociaux. Ces reculs ont été particulièrement sensibles dans le mouvement syndical qui a vu ses droits de négociation réduits par l’imposition de décret dans le public et l’imposition de reculs importants dans le secteur privé tant au niveau des salaires que des conditions salariales. Le chantage aux fermetures dans les secteurs de l’alimentation entre autres débouchent le plus souvent, malgré parfois des grèves longues, à des baisses salariales et normatives significatives. Ce recul est également le reflet d’une incapacité stratégique de faire face à cette offensive, incapacité qui trouve sa source dans la division organique du mouvement et dans sa recherche de concertation alors que la bourgeoisie est à l’offensive.

13. Il reste que le taux de salaire réel a connu une montée de 2,3% de 1997 à 2005. Le taux de chômage est maintenant à 7.2%, le plus bas depuis 33 ans au Québec. Si le nombre de grève en 2000 et 2005 reste relativement stable autour de 120 grèves par années, le ratio du temps non travaillé est passé de 119,0 jours-personnes à 451,5 jours en 205. D’autre part, il n’y a pas eu de reculs significatifs de la syndicalisation qui reste au dessus de 40%, le plus haut taux encore au Canada et en Amérique du Nord. Ces conditions ouvrent les possibilités d’une riposte particulièrement dans les secteurs en croissance (commerce, finance, certains industriels de pointe) et secteurs publics, alors qu’elle est extrêmement difficile dans les secteurs plus fortement soumis à la concurrence internationale (industries centrée sur la consommation finale (alimentation, textiles) ou le bois où il y a eu des pertes d’emplois considérables. La riposte pour être efficace doit dépasser la riposte locale

14. Cette impasse stratégique sur le terrain proprement syndical se combine avec sa dépendance politique historique vis-à-vis du PQ dont elle ne reçoit maintenant aucune retombée positive contrairement à ce qui a pu se produire à certains moments de l’histoire de cette alliance.

Perspectives

15. . La campagne contre la privatisation dans le secteur de la santé pourrait être stratégique à cet égard. Le maintien des CPE à $7 et la création des places requises sera également que le mouvement syndical et le mouvement des femmes devra mener contre la volonté de privatisation et les pressions de l’ADQ et sa proposition des 100 M$ favorisant le maintien des femmes au foyer. La lutte contre la hausse des frais de scolarité va poser encore une fois la nécessité tant de son unité au-delà des différentes organisations qui traversent le mouvement étudiant que celle d’une alliance avec le mouvement syndical, qui n’avait pas été au-rendez-vous durant la dernière lutte en avril 2005. La bataille qui risque de s’engager à l’automne va poser des défis à Québec solidaire.

16. Des luttes se profilent sur le court terme. Comme l’écrit Québec solidaire dans son bilan « … Notre parti veut aussi jouer un rôle actif dans les luttes sociales, un rôle mobilisateur et rassembleur en temps qu’un rôle de relais des revendications populaires. Il faudra préciser comment nous allons y arriver tout en nous préparant à la prochaine élection. La proposition 3 tente de préciser cette perspective : « Compte tenu de la situation politique, de la nécessité de renforcer l’opposition populaire à la montée de la droite et de nous faire connaître davantage auprès de la population, nous proposons que soit intégré au plan de travail du parti :

  La nécessité de prendre notre place dans le débat sur la question nationale et de mieux articuler notre pensée sur le nationalisme ;
  La nécessité d’appuyer les forces progressistes de la société civile et d’initier un échange sur le rôle politique des organisations civiles ;
  La nécessité d’établir une stratégie pour faire sortir le vote abstentionniste.
Malheureusement cette proposition, ne précise pas le rôle du parti des luttes qui viennent. Comment continue à poursuivre la perspective de faire de Québec solidaire le parti un parti lié aux mouvements sociaux ? Comment cela va-t-il être possible si on écrite la perspective de créer une synergie à l’intérieur du parti entre les militants et les militantes appartenant à un mouvement social spécifique et comment jouer notre implantation dans les différents mouvements et les différentes régions pour poser largement et de façon conséquente le problème de l’unité dans l’action. Est-il normal par exemple que les militantes et militants syndicaux de Québec solidaire ne collaborent pas dans le travail d’analyse de la situation afin de tracer des perspectives concrètes face aux enjeux politiques qui se posent dans leur secteur ? Nous croyons que non. Pour que cela soit possible, il faut dès maintenant favoriser des rencontres sectorielles particulièrement autour des luttes qui vont se développer pour que nous puissions collabore réellement à « renforcer une opposition populaire ». C’est seulement si nous relevons ce défi nous pourrons réellement devenir un parti des urnes et de la rue et dépasser la simple logique électoraliste.