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L’histoire de Québec solidaire

(tiré du site de Québec solidaire)

mardi 7 février 2006

Depuis le début de ce deuxième millénaire, de plus en plus de voix s’élèvent contre le pouvoir établi. Pensons à la Marche Mondiale des femmes de l’an 2000, aux manifestations à Québec contre la Zone de Libre Échange, aux grandes mobilisations contre la guerre en Irak...

L’UFP et Option citoyenne sont nés dans cette mouvance québécoise mais aussi internationale.

Revenons un peu en arrière... Dans la foulée de la Révolution tranquille, différents mouvements ou partis politiques sociaux-démocrates ou de gauche animent le paysage québécois.

Les femmes quant à elles s’organisent et fondent une multitude de groupes, parmi lesquels : la Fédération des femmes du Québec et le Front de libération des Femmes, avec son fameux manifeste Québécoises deboutte !

Dans les années 70 et 80, tous ces mouvements et groupes de gauche connaîtront des épisodes de luttes parfois semblables parfois différents... parfois très enthousiasmants parfois très déchirants, c’est ce qu’on a déjà appelé « Des luttes et des rires »... Toujours est-il que les forces de gauche, les mouvements sociaux et les groupes de femmes changent complètement la face du quotidien politique ici comme ailleurs !!!

En 1989, sur la scène internationale, le mur de Berlin tombe. En 1991, l’URSS est démantelée. Ces deux événements vont marquer la fin de la guerre froide, mais aussi annoncer le début du règne de la pensée unique. Depuis, les options face au néo-libéralisme restent marginales.

On entend de plus en plus parler de la crise des finances publiques et de l’endettement de l’État. Chez nous, c’est la décennie du fameux déficit zéro. Le gouvernement du parti Québécois, Lucien Bouchard en tête, sabre dans les programmes sociaux et attaque nos acquis. Toutefois, les mouvements sociaux ne se laisseront pas intimider.

En 1995, reprenant le slogan des ouvrières étasuniennes du textile, en grève au début du siècle, la Fédération des femmes du Québec, en collaboration avec 150 groupes,lance la Marche des femmes contre la pauvreté "Du pain et des roses". Les gens au Québec, particulièrement les femmes, s’appauvrissent de plus en plus. Le 26 mai 1995, 850 femmes ont marché 200 kilomètres jusqu’au parlement de Québec pour revendiquer l’amélioration de leurs conditions de vie. Le 4 juin, il y avait 20 000 personnes qui attendaient l’arrivée des femmes à Québec.

La marche a créé d’importantes répercussions. Des gains importants ont été faits, dont une augmentation du salaire minimum de 45 cents ! Une hausse auparavant jamais consentie.

En 1996 et 1997, c’étaient les années du "déficit zéro". On se souvient des organismes communautaires, étudiants et féministes ayant quitté, avant son terme, le Sommet sur l’économie et l’emploi organisé par Lucien Bouchard. Celui-ci refusait de s’engager à ne pas appauvrir les plus pauvres.

En 1997 à Montréal se sont rassemblé 600 personnes, dont Michel Chartrand et Pierre Dubuc. L’objectif était créer un mouvement politique progressiste citoyen pour contrer les procédures menant au "déficit zéro".

En 1998 a lieu la fondation du RAP, le Rassemblement pour une alternative politique. Le manifeste « Pour que renaisse l’espoir » est alors adopté. Cette même année, des élections générales sont déclenchées. Le RAP y appuie 7 candidats et candidates, dont Michel Chartrand dans Jonquière qui obtient 15% des voix contre Lucien Bouchard.
Le PDS, le Parti de la Démocratie Socialiste, pour sa part, présente 97 candidates et candidats et recueille un peu plus de 24 000 votes. Bref, l’ensemble de la gauche obtient 36 000 voix. En constatant ce bilan, on s’entend sur l’importance d’unifier la gauche aux prochaines élections.

En 1999, deux événements majeurs se produise sur la scène internationale : la révolte des Zappatistas au Mexique et l’inspirante désobéissance civile d’une centaine de jeunes au Sommet de Seattle. Le mouvement altermondialiste est en pleine croissance.

Au Québec, en 2000, la FFQ initie et lance la Marche mondiale des femmes, une marche contre la pauvreté et la violence faite aux femmes à l’échelle de la planète. Six milles organisations non gouvernementales de 161 pays et territoires se joignent au projet. De mars à octobre 2000, des marches s’organisent dans tous les pays. Un rendez-vous est donné à Montréal le 14 octobre pour toutes les régions du Québec. Il y avait 30,000 personnes présentes au rassemblement. Malgré tout, le gouvernement Bouchard n’a pas répondu aux revendications autrement que par une augmentation dérisoire de 10 cents de l’heure au salaire minimum. Françoise David s’adresse alors à la foule et demande s’il va falloir construire une alternative politique de gauche et féministe ! Ce fut une déclaration coup de poing. Un parti féministe ? Pourquoi pas !

En mai de la même année, le RAP, le PDS et le PCQ, le Parti Communiste du Québec, organisent un important colloque. Sept cents personnes de tous les horizons de la gauche sociale et politique réussissent à s’entendre pour construire une alternative politique crédible, pour se doter d’un programme accessible et pour développer un axe féministe.

Le 9 avril 2001 aux élections partielles dans le comté de Mercier, Paul Cliche se présente comme candidat indépendant. Il interpelle les progressistes de toutes les tendances : des Verts au NPD en passant par le RAP, le PDS et le PCQ. Vingt-quatre pourcent des votes ont été obtenus, prouvant ainsi que la gauche sortait de la marginalité.

En avril 2001, une formidable mobilisation contre la Zone de libre échange des Amériques réunit 60 000 personnes à Québec. Ici comme ailleurs, nombreux sont ceux et celles qui s’élèvent contre les injustices sociales et l’appauvrissement des populations imposés par le nouvel ordre économique.

Cette même année, des groupes de partout se réunissent au premier Forum social mondial à Porto Alegre, au Brésil, pour réfléchir à des options politiques autre que le néolibéralisme.

Le mouvement écologiste prend de plus en plus d’ampleur au Québec et dans le monde. L’environnement est mis à mal.

C’est la naissance de l’Union des Forces Progressistes comme parti. La gauche politique réunie était en mesure de s’implanter dans toutes les circonscriptions du Québec : rencontrer les gens, être dans l’action, favoriser la démocratie participative et élaborer un projet de société pour assurer une redistribution des richesses, l’égalité entre les femmes et les hommes, le respect de l’environnement dans un Québec souverain.

Des élections ont lieu en 2002. L’ADQ récolte de plus en plus d’appuis dans les sondages et on assiste à une montée de la droite. Dans l’urgence d’agir, un collectif de 22 femmes et hommes organise une grande campagne d’éducation populaire pour encourager la population à se renseigner sur les programmes des partis et à développer une analyse critique. C’est la naissance de D’abord solidaires. De son côté, l’UFP collabore avec le Parti Vert et des indépendants. Quelque 73 candidates et candidats de l’UFP, 36 du Parti Vert et 5 candidatures indépendantes, sont présentés. Les candidates et candidats font connaître l’option politique de gauche et obtiennent en moyenne 2% des voix dans leur circonscription. Dans le comté de Mercier, Amir Khadir obtient le meilleur score : près de 18%, devant l’ADQ.

Au rassemblement de D’Abord Solidaire, en novembre 2003, trois collectifs complémentaires et nécessaires se forment dont une option partisane. En l’espace de 5 mois, Françoise David, en collaboration avec un comité, rédige le livre Bien commun recherché.

En 2004, l’option partisane ouvre un local, planifie une tournée provinciale, crée un site web, lance officiellement le livre et tient une conférence de presse annonçant la fondation d’Option Citoyenne.

Le gouvernement libéral de Jean Charest annonce ses couleurs : affaiblissement de l’État et des syndicats, partenariats public-privé, privatisations et décisions défavorables à l’environnement.

Pierre Dubuc fonde le SPQ libre (Syndicalistes et Progessistes pour un Québec libre). Il invite les syndicalistes et les progressistes à réinvestir le Parti Québécois pour le tirer à gauche.

La tournée provinciale d’Option Citoyenne durera deux mois et demi. On rencontre près de 3 000 personnes lors d’activités pour partager les préoccupations, les besoins et les intérêts pour la formation d’un parti politique. La réception est plus que chaleureuse. À l’automne 2004, les membres d’Option citoyenne se rencontrent pour la première fois !

La grogne populaire est de plus en plus forte envers le gouvernement Charest.

En 2004 et 2005, des élections partielles sont tenues au Québec. L’UFP obtient ses meilleurs résultats dans le comté de Gouin, avec Gaétan Breton en 2004 et dans celui d’Outremont, en 2005, avec Omar Aktouf. Dans la plupart des comtés, l’UFP devance l’ADQ.

Option citoyenne organise 3 rencontres nationales au cours desquels on prend position sur de grands enjeux comme la question nationale, le féminisme et l’écologie, en vue de la création d’un parti. Notre réflexion et nos débats s’enrichissent d’une constante démarche de consultation participative grâce aux comités de réflexion et aux associations locales et régionales qui naissent peu à peu.

La conviction qu’il fallait continuer à unir la gauche politique au Québec a amené à entamer des pourparlers entre Option citoyenne de l’UFP.

Pendant ce temps, le mouvement étudiant organise une grève générale, le regroupement québécois des CPE lutte pour le maintien du réseau et les syndicats du secteur public se mobilisent. Option citoyenne et l’UFP leur donne leur notre appui.

À l’automne 2005, après 13 séances de négociations, les membres de nos deux organisations adoptent à l’unanimité la résolution d’une fusion.

En février 2006, le parti politique Québec solidaire est créé.

(tiré du site de Québec solidaire)