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À l’occasion de la réunion du G8, le 27 juin

OQP 2001 sera présente à Ottawa pour dénoncer les mensonges du club des riches

mardi 25 juin 2002

Québec, le mardi 25 juin 2002 - La coalition Opération Québec printemps 2001 remet en cause la légitimité de la rencontre des chefs d’État du G8 qui se tient les 26 et 27 juin à Kananaskis, en Alberta. OQP 2001 invite plutôt toute la population à manifester son mécontentement face à la mondialisation guerrière et des inégalités que le G8 impose partout. Les représentant-es d’OQP 2001 participeront, à l’instar d’une centaine d’organisations du Canada et d’ailleurs, à la grande marche Personne n’est illégal ! du 27 juin à Ottawa. Il s’agit de démontrer notre solidarité avec toutes les victimes des politiques que nos propres dirigeants veulent imposer à la terre entière, de dire Non ! à la discrimination et la répression, mais Oui ! à la démocratie, au respect des droits humains et à l’autodétermination des peuples.

Au mépris de la liberté d’statement et de la démocratie, les dirigeants des sept pays les plus industrialisés de la planète (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon) et de la Russie ont rendez-vous dans les Rocheuses, dans un camp ultra-protégé afin d’éviter d’avoir à entendre le message d’une population insatisfaite. Ils discuteront de la croissance économique mondiale, de la lutte au terrorisme le premier jour, et le 27 de l’adoption du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NPDA, mieux connu sous l’acronyme anglais NEPAD).

« Cette réunion prétend chercher des solutions aux problèmes du terrorisme, de la pauvreté et du développement de l’Afrique, mais au contraire, les pays membres du G8 sont eux-mêmes les grands responsables de ces problèmes », a déclaré Véronica Rioux, coordonnatrice d’OQP 2001. Dans chacun des aspects touchés par la réunion, le G8 peut être accusé en grande partie de créer ou de maintenir la situation dramatique à laquelle sont confrontées les populations les moins favorisées. Ils ne voudront pas l’avouer, mais les pays membres du G8 cherchent souvent à contrôler les pays moins puissants, grâce à des institutions comme le Fonds monétaire international (FMI) et l’Organisation mondiale du commerce (OMC) par exemple. Ils font ainsi preuve d’impérialisme et, dans le cas des États-Unis et de ses alliés militaires tel le Canada, d’un impérialisme guerrier, assassin. Les véritables politiques du G8 sont contraires à la coopération internationale et à une mondialisation de la justice désirées par un nombre inestimable de gens à travers le monde, dont les membres d’OQP 2001.

1. D’abord, les pays du G8 se font les promoteurs du libre-échange et présentent la mondialisation des marchés comme le seul moyen de favoriser la croissance, de lutter contre la pauvreté. Or non seulement ils imposent brutalement cette vision étroite au reste de la planète, mais en plus ils n’appliquent même pas leurs propres recettes. En fait foi l’annonce toute récente du US Farm Bill par le président George Bush, grâce auquel les subventions au secteur agricole vont être augmentées de plusieurs milliards de dollars. Les conséquences pour les pays moins riches, dont ceux d’Afrique, qui n’ont aucune possibilité de « concurrencer » ces moyens, risquent d’être encore plus désastreuses.

2. De plus, les frontières des pays riches sont encore relativement fermées aux produits provenant des pays en développement, malgré tous les beaux discours du G8 sur la nécessaire ouverture des marchés, comme le préconise aussi le NEPAD. Un rapport d’Oxfam (avril 2002) montre que c’est environ 100 milliards de dollars US par année que coûtent ces barrières douanières pour les pays en développement, soit le double du montant de l’aide accordée aux pays pauvres par nos pays riches mais peu enclins à partager. OQP 2001 rappelle que la dette des pays les plus pauvres, dont les pays d’Afrique, a déjà été remboursée plusieurs fois aux pays riches, juste par les intérêts payés au cours des dernières décennies, et pourtant le G8 refuse encore d’accorder les réductions de la dette qu’il avait promises à son sommet de 1999.

3. Concernant la soi-disant lutte contre le terrorisme, cette dernière est d’abord hypocrite puisqu’elle camoufle toute l’aide militaire par les pays du G8 aux pays et aux groupes dits coupables d’actes terroristes, et la complicité des paradis fiscaux qui servent de plaque tournante du financement du terrorisme. Elle évite surtout de questionner les vraies causes derrière le terrorisme, incluant les inégalités et les injustices créées partout sur la planète, et la défense d’intérêts particuliers, surtout ceux des Etats-Unis qui sont prêts à armer et entraîner groupes ou dictateurs pour arriver à leurs fins. De manière prévisible suite au 11 septembre, cette lutte sert enfin de prétexte pour accroître les budgets militaires, au grand plaisir de l’industrie de l’armement, et vise à justifier des stratégies limitant l’statement de tout désaccord face au système économique actuel. On peut en voir ici même une claire illustration par les lois antiterroristes comme C-36, qui apparaît plus contraignante pour les citoyens-nes engagés que pour les terroristes comme tel.

Pour toutes ces raisons, OQP 2001 réaffirme clairement son opposition au G8, qu’elle considère comme une institution illégitime, qui ne représente absolument pas les besoins et aspirations de l’ensemble des gens. La coalition a déjà produit un journal pour sensibiliser aux enjeux qui se cachent réellement derrière le G8, cette sorte de conseil exécutif du capital mondial. La voici prête à reprendre la rue, ce jeudi 27 juin à Ottawa. « La marche Personne n’est illégal ! aura pour but de dénoncer la pauvreté, la guerre et la discrimation dont sont victimes les populations marginalisées par les politiques impérialistes et néolibérales du G8 », a affirmé Véronica Rioux au nom d’OQP 2001. La coalition propose quant à elle une version toute autre de la mondialisation : celle de la justice et de la solidarité, en rappelant une nouvelle fois, contre la

fatalité, qu’un autre monde est possible !

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Pour information :

Véronica Rioux, OQP 2001,

(418) 261-9388

La coalition Opération Québec Printemps 2001 rassemble des groupes communautaires, associations étudiantes, syndicats, partis politiques, groupes de solidarité internationale et des individus de la région de Québec qui, à l’origine, ont coordonné leurs efforts pour mener une campagne de sensibilisation et de mobilisation contre le Sommet des Amériques d’avril 2001 et le projet de Zone de libre-échange des Amériques (ZLÉA). La lutte contre la mondialisation de l’injustice est loin d’être terminée, et les membres d’OQP 2001 se réunissent aujourd’hui autour de la nouvelle mission de la coalition, qui est de « Coaliser les groupes et individus de la région de Québec voulant combattre la mondialisation néolibérale et guerrière, particulièrement la ZLÉA, et défendre des revendications pour l’instauration d’un nouvel ordre social, politique et économique basé sur la justice, la paix, la démocratie, la liberté et la solidarité »

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