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Crise des isotopes médicaux : « Il existe des solutions de rechange » - Amir Khadir

dimanche 14 juin 2009, par Amir Khadir


Tiré du site de Québec Solidaire
Le 11 juin 2009


Québec, le 11 juin 2009 - La rupture d’approvisionnement en isotopes médicaux liée à la fermeture des installations de Chalk River inquiète le Dr Khadir mais « des méthodes alternatives de diagnostic existent et méritent d’être appuyées rapidement par les pouvoirs publics. » À Vancouver, le cyclotron TRIUMF, un accélérateur de particules produit les radio-isotopes nécessaires aux PET-scan (Tomographie par émission de positron), un excellent outil diagnostic de remplacement à la médecine nucléaire. À Montréal, l’université McGill possède un cyclotron qui peut produire des radio-isotopes médicaux. L’Université de Sherbrooke produit déjà des radio-isotopes avec son accélérateur linéaire, semblable à celui de l’Université de Montréal. « Au lieu d’engloutir au bas mot 2 milliards $ dans la rénovation de Gentilly II qui produit moins de 3 % de l’électricité au Québec, le gouvernement devrait plutôt investir pour doter le Québec de la capacité de produire des radio-isotopes médicaux et acquérir plus de PET scan qui a de nombreuses autres utilités diagnostiques. »

Dans cette crise comme dans celle du cancer du sein, il faut surtout éviter de créer une panique. « Il faut cesser d’alimenter une vision erronée qui accorde un statut surfait aux isotopes dans le dépistage et le traitement de certains types de cancer, a dit le député de Mercier en point de presse, qui précise qu’il serait déplorable que cette crise laisse croire que l’approvisionnement en uranium fait défaut au Canada. Au contraire, c’est seulement 3 % de la production d’uranium va à un usage médical, tout le reste allant aux fins militaires et en production d’énergie ».

Cette crise met en relief la lenteur de réaction des autorités fédérales dans ce dossier, mais surtout la nécessité d’une bonne priorisation des dossiers médicaux dans les milieux et de développer dès maintenant des alternatives. « La gestion de la crise semble en bonne voie sur le terrain. Les spécialistes de médecine nucléaire voient à prioriser certains diagnostic et à effectuer les tris nécessaires. Par contre, le gouvernement fédéral a mal informé le milieu alors qu’il était évident que le réacteur de recherche de Chalk River était instable et non viable depuis des années », a conclu Amir Khadir.

Amir Khadir pratique la médecine à l’hôpital Legardeur. Il détient également une maîtrise en physique à l’Université McGill.