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Europe : Déclaration du NPA

dimanche 14 juin 2009


Tiré du site du NPA
dimanche 7 juin 2009


Avec un taux d’abstention très élevé, le scrutin du 7 juin marque le rejet, ou pour le moins le désintérêt, qui frappe les institutions européennes.

En restant chez eux, nombre d’électeurs, en particulier parmi les jeunes et les classes populaires, envoient un message clair : cette Europe n’est pas la nôtre !
Il faut dire que tout a été fait pour que grandissent cette colère et cet éloignement. Les partis institutionnels, dont le Parti Socialiste, se sont assis sur le non au référendum de 2005 en faisant passer par la voie parlementaire un traité jumeau. Quelle façon de dire clairement à la population, que son avis ne compte pas, que la gestion de l’Europe capitaliste est une affaire trop sérieuse pour être confiée au peuple !
C’est aussi cette politique que le PS paye aujourd’hui.

Le Parlement qui sort de ce suffrage manque de légitimité. Il ne donne pas une photographie réaliste du poids de chaque formation politique dans le pays.
Cependant, dans cette situation, le NPA, né voilà quatre mois, s’affirme, d’après les premières estimations qui le situe autour de 5%, comme une force politique nationale.
Le pouvoir ne sort pas grandi de cette échéance. Il a voulu évacuer la crise économique de cette élection, en jouant une nouvelle fois sur les peurs et les fantasmes : l’insécurité et la Turquie. Pourtant l’essentiel de la crise et des mobilisations sociales sont devant Sarkozy et le Medef.
Les attaques qui redoubleront venant du pouvoir et du patronat nécessitent une opposition déterminée et la défense d’une politique anticapitaliste. Une gauche de combat, pas une gauche de cogestion du système capitaliste, des institutions européennes aux collectivités locales. Nous continuons à proposer à toutes les formations de la gauche antilibérale et anticapitaliste un accord durable valable dans les échéances sociales et politiques à venir, pour encourager la convergence des luttes, plus que jamais nécessaire.

Montreuil, le 7 juin 2009 à 20h15.


Front de gauche : absence de dynamique

A l’occasion des élections européennes, s’est constitué le Front de gauche (FDG) emmené par Jean-Luc Mélenchon et Marie-George Buffet. Le rassemblement fait un peu mieux que le PCF seul en 2004 (6,47% contre 5,88 %), mais la plus-value amenée par les ex-socialistes est moindre.

Le Front de gauche obtient en métropole 6,05 % des voix et quatre élus : Patrick Le Hyaric (directeur de L’Humanité) en Ile-de-France, Jacky Hénin (PCF, député européen sortant) dans le Nord, Marie-Christine Vergiat (responsable des relations internationales dans la délégation interministérielle à l’innovation sociale et à l’économie) dans le Sud-Est, Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche) dans le Sud-Ouest.

La campagne du FDG menée aura été dynamique et visible, avec un électorat plus prompt à se déplacer pour voter. Mais, on l’a vu, la dynamique électorale n’a pas été au rendez-vous. On peut regretter l’offensive contre un NPA accusé de sectarisme, alors que celui-ci avait fait sa propre proposition, celle d’une unité durable, dans la rue et dans les urnes, qui aille au-delà des européennes, au moins jusqu’aux régionales, en maintenant le principe d’indépendance vis-à-vis du PS. Cette proposition a été refusée par la direction du PCF. Plus contestable aura été aussi l’utilisation de membres du courant Unir de l’ex-LCR se réclamant du NPA. Mais les élections étant passées, gageons que chacun s’investira clairement dans la force politique choisie, mettant un terme à l’amalgame entre la Gauche unitaire de Christian Picquet et le NPA.

La question se pose aujourd’hui de l’avenir de la coalition du Front de gauche. Après les élections, la secrétaire nationale du PCF a appelé le Parti socialiste à « se positionner réellement à gauche » après sa déroute aux européennes et à travailler à « un rassemblement non pas tourné vers la droite et vers le Modem mais vers la gauche ».

Marie-George Buffet et Jean-Luc Mélenchon ont également demandé au NPA, implicitement ou explicitement, de rejoindre le Front de gauche. On voit que le débat que nous posons, celui de l’indépendance vis-à-vis du PS, ne s’est pas résorbé durant la campagne. Comment les uns et les autres vont-ils se positionner dans les grandes manœuvres qui commencent autour du PS ? Les élections régionales de mars 2010 donneront de nouveau l’occasion d’en discuter et donc de poser les bases d’une alliance possible avec les partis situés à gauche du PS, en incluant évidemment une discussion sur le contenu.

Mais l’urgence et l’actualité restent la mobilisation sociale et l’unité face aux attaques de la droite et de Sarkozy, qui sortent renforcés par ces élections comme l’a été toute la droite européenne. Les contre-réformes vont continuer contre le monde du travail, organisant la casse et la privatisation des secteurs publics. Les entreprises vont continuer à licencier, nous faisant toujours payer un peu plus la crise qui, on le sait, va s’approfondir dans les mois qui viennent.

C’est pourquoi, il nous faut rapidement organiser une riposte avec toutes les forces de gauche, porter le mécontentement qui s’est aussi exprimé par l’abstention de 60 % des électeurs (en grande partie des jeunes et des travailleurs). Créer une mobilisation d’ampleur peut faire barrage aux politiques de droite. Pour cela, nous devons faire l’unité, nous positionner politiquement contre le capitalisme, soutenir les mobilisations et tout faire pour ne pas renouveler la stratégie des jours de grève isolés et sans lendemain qui ont essoufflé les mobilisations records des 29 janvier et 19 mars