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Non à la répression du mouvement étudiant au Chili

Recaredo Gálvez Carrasco, dirigeant étudiant chilien, fait face à un montage policier et au harcèlement judiciaire

mercredi 3 août 2011, par La Gauche

Le 21 juillet 2011, Recaredo Gálvez Carrasco, secrétaire général de la Fédération étudiante de l’Université de Concepción, a été arrêté par les forces policières chiliennes. Aujourd’hui en liberté, il fait tout de même face à plusieurs accusations injustifiées qui visent à entraver l’action des militants étudiants.

Accusé de tentative d’homicide sur un policier et port d’armes illégal, le dirigeant étudiant est demeuré en prison préventive durant une semaine. Durant son arrestation et sa détention, Recaredo a subi plusieurs blessures et des mauvais traitements violant sa dignité. La cour d’appel, dans un geste d’indépendance et de sagesse, a remis Recaredo Galvez en liberté, jetant un discrédit sur l’action acharnée des carabiniers et du ministère public contre lui. Les autorités ont présenté plusieurs affirmations inconsistantes en plus d’inventer des éléments de preuve dans un pur scénario de montage policier visant à inculper un dirigeant emblématique du mouvement étudiant.

Au moment de son arrestation, Recaredo participait à une manifestation étudiante unitaire exigeant du gouvernement une réponse aux demandes des étudiants en faveur d’une éducation publique et gratuite, et aux demandes des habitants de la région victimes du tsunami du 27 février 2010. Depuis deux mois, les étudiants et les étudiantes du Chili sont mobilisées pour demander des réformes visant un système d’éducation public, gratuit et égalitaire. Le mouvement étudiant s’est concrétisé par une grève nationale et l’occupation de centaines d’établissements secondaires et universitaires, devenant la plus grande mobilisation sociale depuis la fin de la dictature.

De retour à l’Université de Concepción, à la fin d’une manifestation pacifique, les forces de l’ordre ont tenté de dissoudre la manifestation et d’entrer sur le campus, générant un affrontement entre policiers et manifestants. L’action provocatrice et agressive des unités antiémeutes des carabiniers a été dénoncée par plusieurs participants et témoins de l’évènement.

C’est dans ce contexte que s’est réalisée l’arrestation de Recaredo, accusé de lancer des bombes incendiaires sur les forces de l’ordre. Le seul élément avancé comme preuve contre l’accusé consiste en deux bouteilles vides dont le ministère public prétend qu’elles devaient servir à fabriquer un cocktail Molotov. Pourtant, aucune trace de combustible n’a été trouvée sur le corps ou les effets personnels de l’accusé. Recaredo nie catégoriquement avoir été en possession des bouteilles trouvées dans son sac à dos et avoir participé aux actions violentes dont on l’accuse.

Nous dénonçons vigoureusement la détention abusive et les mauvais traitements subis par Recaredo Gálvez Carrasco, dirigeant étudiant ciblé pour son rôle politique dans le mouvement étudiant chilien.

Nous enjoignons aux autorités chiliennes de laisser tomber les charges et procédures judiciaires contre Recaredo Gálvez Carrasco, dirigeant dont l’action politique est toujours demeurée dans les limites octroyées par les droits fondamentaux de liberté d’expression et d’association.

Finalement, nous exprimons notre inquiétude à l’égard de la montée de la persécution judiciaire envers les citoyens et citoyennes qui prennent part à des manifestations politiques, au cours des dernières années au Chili. Les procédures judiciaires abusives et l’application de la loi antiterroriste envers des organisations sociales ou autochtones ont été dénoncées par diverses organisations internationales de défense des droits humains.

Journal LaGauche.com

Collectif québécois Solidarité RECA


Voir aussi : COMMUNIQUÉ DEPUIS LA CELLULE