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Les travailleurs d’Alcan rejettent le contenu de l’entente de principe "Le combat pour les emplois se poursuit"

Communiqué du Syndicat National des Employés de l’Aluminium d’Arvida (SNEAA-TCA)

mardi 17 février 2004

Claude Patry, président du SNEAA
Jonquière, le 17 février 2004 -

Les 2917 membres du Syndicat National des Employés de l’Aluminium d’Arvida (SNEAA-TCA), un syndicat affilié à la FTQ, ont rejeté le contenu de l’entente de principe intervenue avec la compagnie Alcan pour procéder à la fermeture des 4 salles de cuves Söderberg de l’usine du Complexe Jonquière. Les travailleurs ont également mandaté leurs représentants pour retourner négocier avec la partie patronale sur la question de la sécurité d’emploi. Cette décision a été ratifiée à l’unanimité sauf une voix des travailleurs présents lors de deux assemblées générales spéciales.

Rappel des faits

Le 22 janvier dernier, la compagnie Alcan annonçait la fermeture des 4 salles de cuves Söderberg de l’usine du Complexe Jonquière d’Alcan. Les travailleurs touchés par cette décision entamèrent alors un combat pour maintenir leur emploi et la production d’aluminium à leur usine. Malgré de nombreuses demandes du syndicat, la compagnie refusa de parler de solutions de remplacement pour les salles de cuves. À la suite du discours de Travis Engen, président d’Alcan, à Toronto le 2 février, les dirigeants de la compagnie se dirent prêts à dialoguer avec les représentants des syndiqués et à soumettre une offre au syndicat.

Une entente entre le syndicat et la compagnie est survenue le 8 février dernier à la fin d’une période de négociation entre le syndicat et la compagnie en présence d’un mandataire gouvernemental. Lors de la conclusion des négociations, les représentants syndicaux ont convenu avec la compagnie de soumettre l’offre à l’approbation des membres du SNEAA-TCA. La décision des membres fut alors de demander à la compagnie Alcan d’ajouter un point à son offre afin de préciser les intentions de la compagnie concernant l’utilisation des 200 mégawatts d’électricité libérés par Alcan suite à la fermeture des salles de cuves.

La volonté des syndiqués visait à conserver les sommes d’argent ainsi économisées par Alcan dans la région afin de favoriser la création de 550 emplois (usine de remplacement ou nouvel investissement d’Alcan ). La réponse négative d’Alcan fut immédiate et sans équivoque. La compagnie répliqua via la voie juridique en demandant l’application immédiate de l’ordonnance de la Commission des relations de travail (CRT) afin de faire cesser le combat des travailleurs pour maintenir leurs emplois. Pour des questions juridiques, le syndicat a décidé de respecter l’ordonnance de la CRT et a soumis à ses membres le texte de l’entente non-bonifié par la compagnie.

Refus de l’entente avec Alcan

Pour Claude Patry, président du SNEAA-TCA, " nous rejetons l’entente de principe avec la compagnie en raison de son refus de répondre aux questions légitimes des travailleurs. Nous déclinons cette offre, car elle ne comporte aucune possibilité sérieuse pour maintenir ou créer des emplois chez nous. Enfin, les travailleurs ont refusé de ratifier cette entente car ils ne peuvent entériner un processus qui permettrait la fin définitive de la production d’aluminium à Jonquière. Le texte de l’entente maintiendrait un climat d’insécurité trop important au-dessus de la tête des travailleurs. En fermant les salles de cuves, les dirigeants de la compagnie Alcan ont réussi à démontrer une chose, ils ne sont aucunement intéressés à faire de l’aluminium, leur seule volonté, c’est de faire de l’argent. Monsieur Patry continue en spécifiant que la compagnie devra garantir concrètement qu’il n’est aucunement question d’effectuer une seule mise à pied suite à la fermeture des salles de cuves Söderberg ".

La poursuite du combat

Le président du syndicat s’indigne surtout des sous-entendus malicieux de la compagnie concernant une mise à pied massive si son offre était refusée. " Alcan s’est engagé publiquement le 22 janvier, donc avant son offre du 8 février, à ne pas effectuer de mise à pied. Alcan agit de façon ignoble afin de faire pression sur les travailleurs pour qu’ils se résignent à perdre leurs emplois. Il est clair que le combat pour le maintien de nos emplois se poursuivra. Nous allons prendre tous les moyens syndicaux, légaux et politiques possibles pour maintenir nos emplois chez nous ", d’ajouter M. Patry.

Impacts lors de la prochaine ronde de négociation sur la convention collective

Les dirigeants du SNEAA-TCA rappellent à la compagnie Alcan que les sous-entendus de la compagnie sur les mises à pied, son refus de poursuivre les pourparlers et le non-respect de l’entente de stabilité opérationnelle remettent en question plusieurs points convenus entre le syndicat et la compagnie ces dernières années. " Si Alcan maintient son attitude, il est clair et précis que l’entente de stabilité opérationnelle, que toute la question du temps supplémentaire, de la sous-traitance de même que celle des conventions collectives de longue durée seront des enjeux majeurs lors de la prochaine ronde de négociation collective avec Alcan en 2006. Les décisions que la compagnie prendra dans un avenir rapproché marqueront tout le climat des prochaines négociations ", de conclure Claude Patry.

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Source : Syndicat National des Employés de l’Aluminium d’Arvida (SNEAA-TCA)

Monsieur Roland Poirier
Téléphone : (418) 548-4667
Internet : www.sneaa.qc.ca