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L’UFP en congrès

Construire une alternative de gauche unitaire !

Par la Coordination nationale de Gauche socialiste

mardi 18 mai 2004

Le deuxième congrès de l’UFP se tiendra les 21, 22 et 23 mai prochain. Ce congrès s’inscrit à la fois dans une conjoncture marquée par le rassemblement des forces qui résistent à l’offensive du gouvernement Charest et dans le contexte d’une recomposition de la gauche politique. L’apparition d’Option citoyenne, la perspective d’unir l’ensemble de la gauche politique dans un cadre unitaire n’est pas sans soulever l’enthousiasme de pouvoir, enfin, faire un bon en avant, dans le renforcement et l’enracinement de la gauche politique sur une base autonome du Parti québécois. C’est pourquoi, l’UFP comme Option citoyenne rejette la proposition de SPQ-libre de rallier le PQ pour tenter d’y défendre une autre politique que celle de la direction. C’est une voie sans issue qui ne prend même pas la peine de faire un bilan sérieux ce parti et des gouvernements qu’il a dirigés. Ce rejet commun du ralliement au PQ, est une première base d’une possible unification.

Comme le souligne le projet de préambule présenté au Congrès, l’UFP est un parti anti-néolibéral, indépendantiste, écologiste, féministe et internationaliste. Là encore, il y a base de discussion prometteuse. L’UFP s’est défini, depuis son congrès de fondation, de plus en plus clairement comme un parti indépendantiste. Face aux aspirations du peuple québécois à sa libération nationale, on ne peut se permettre de prendre une position agnostique sur cette question. La lutte pour l’autonomie politique des classes populaires sur la question nationale, la rupture avec le PQ, nécessite qu’on ne laisse pas le champ libre au PQ sur une question cruciale qui est la question majeure de la scène politique depuis des décennies déjà. On ne peut détourner pudiquement les yeux ; il faut présenter nos perspectives pour trancher ce nœud gordien. . C’est bien le message que l’UFP véhiculera sans aucun doute.

Enfin, l’UFP s’est donné comme définition d’être un parti des urnes et de la rue. Un parti qui sait mener des campagnes électorales et qui pose la nécessité d’en finir avec tous les partis néolibéraux quels qu’ils soient. Mais l’UFP s’est également défini comme un parti de la rue, un parti qu’il s’inscrit dans les combats menés par les travailleurs, les travailleuses, les femmes, les jeunes, les environnementalistes... pour montrer la nécessité de dépasser les limites des combats partiels et de les unifier dans un combat politique contre la logique que le capitalisme veut imposer à l’ensemble de la société. Peu à peu, l’UFP a commencé à développer cette culture du parti de la rue, même ses structures organisationnelles ont commencé à évoluer pour répondre à cet impératif. Il va sans dire, que cette nécessité de lier les luttes sociales et les luttes politiques est un acquis précieux qui devrait recevoir un écho positif des autres composantes de la gauche.

Tant à Option citoyenne, qu’à l’UFP, l’unité est perçue comme un impératif incontournable. Comme toujours, on ne construit pas en niant les acquis et les apports des organisations qui seront partie prenante du processus d’unification. Dans ce sens, l’UFP a des acquis important à défendre. Il y a d’abord son expérience comme organisation qui a su entreprendre et réaliser une démarche d’unification qui s’est construite sur le respect des différents courants qui ont construit l’UFP. La démocratie, c’est d’abord cette capacité de discuter tout en respectant des divergences et en sachant dégager des consensus ou des positions majoritaires. Le droit d’organisation des différents courants a été un acquis de l’UFP qui lui a permis et qui lui permettra d’être pro actif dans le processus d’unification.

Pour ce qui est des revendications concrètes à mettre de l’avant qui vont nourrir nombre de débats, il s’agit bien sûr de toujours soupeser à la fois leurs capacités de ralliement populaire et leur force de rupture avec la logique que veulent nous imposer les forces conservatrices qui dominent la société. Il s’agit ni de construire un nouveau PQ, un peu plus marqué à gauche, appelé à glisser sur des positions opportunistes dans sa marche vers le pouvoir ni de s’inscrire dans une logique de la marginalité se complaisant dans la phrase radicale mais incapable d’avoir une prise sur le réel. Notre tâche centrale est de constituer un véritable parti de rupture avec l’ordre injuste et oppressif actuel capable de rallier et de mobiliser la majorité de la population du Québec.

Rien n’est donné d’avance ; les évidences trop criantes ne sont souvent que des discours idéologiques. Ce n’est que collectivement, dans les débats les plus démocratiques, en répondant aux exigences d’une réflexion rigoureuse que nous pourrons tracer la voie d’un changement radical de cette société.