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La Brèche socialiste, numéro 2

dimanche 26 janvier 2003

Sommaire :

« Un Québec indépendant et solidaire qui dit non à la guerre et non à la ZLÉA. »
par Marc Bonhomme
En 2003, quoi de neuf pour les femmes ?
par Ginette Lewis, du comité femme de l’UFP
Pourquoi je présente ma candidature.
par Colette Provost
Construire une coalition large et permanente
par Francis Laliberté, délégué de l’UFP au Collectif Échec à la guerre
Coordonnées de Démocratie socialiste



« Un Québec indépendant et solidaire qui dit non à la guerre et non à la ZLÉA. »
par Marc Bonhomme

L’UFP va dans les prochaines semaines déterminer une thématique électorale qui se concrétisera peut-être par un ou quelques slogans et un nombre limité de revendications. Comme parti radicalement démocratique, il importe que ces choix soient faits par une instance large, soit le congrès sinon un Conseil de l’Union dont se serait une des priorités. Étant donné les courts délais, ce Consoit une des priorités. Étant donné les courts délais, ce Consoit seil de l’Union « électoral » devrait sans doute se tenir avant la mi-mars.
Comme parti « des urnes et de la rue », cette thématique doit, selon nous, d’abord s’imbriquer dans les luttes sociales. Les mobilisations contre la guerre et les mille et une conséquences du libre-échange, en particulier eu égard à la politique budgétaire et fi scale, nous amènent à suggérer d’inclure dans la thématique électorale les deux « nons » : « Non à la guerre  » et « Non à la ZLÉA Non à la ZLÉA  ». Comme parti politique alternatif, et non de l’alternance néolibérale, la thématique électorale doit cependant d’abord dire « oui » à un projet de société libérateur. L’expression négative « antinéolibéralisme » ne répond pas à ce critère sans compter sa connotation quelque peu abstraite. Le « Non à la ZLÉA », par contre, traduit plus abstraite. Le « Non à la ZLÉA », par contre, traduit plus concrètement l’antinéolibéralisme d’autant plus qu’il s’articule à une mobilisation en cours particulièrement reprise dans les milieux étudiant et jeune.

Comme tous les peuples du monde, le peuple travailleur québécois aspire à la paix et à la justice sociale c’est-àdire à un monde et à un Québec solidaire et non pas à être un « gagnant » de la compétition néolibérale si ce n’est de la guerre néolibérale. On laisse au PQ le mythe réactionnaire du « Québec Inc » gagnant sur le dos du peuple québécois. Contre les trois partis néolibéraux, le « oui à un Québec solidaire  » devrait être le premier axe positif du message électoral de l’UFP.

Comme peuple dominé à qui on refuse plus que jamais le droit à l’autodétermination, le peuple travailleur québécois veut être autonome. C’est ce que traduisent les sondages, à plus de 40%, malgré une conjoncture des plus défavorable à la réalisation de cette aspiration. Visà-

Vis-à-vis l’histoire du Canada réellement existante avec sa série de « non » à toute bribe d’autonomie, il n’est plus besoin d’insister que seul l’indépendance est en mesure de combler cette aspiration libertaire fondamentale qu’est la liberté d’un peuple.
Plus que jamais, le « oui à l’indépendance  » doit être criée sur les toits et non être cachée dans la garderobe comme une maladie honteuse. C’est un véritable « coming-out » dont a besoin le peuple québécois pour retrouver l’énergie nécessaire pour vaincre cet étouffant et humiliant fédéralisme canadien que soutient sa coterie de banquiers et de transnationales. Assez de la chimère réactionnaire péquiste de vouloir convertir ces messieurs, et quelques dames, à ce faux-fuyant qu’est la souveraineté- partenariat.

À l’UFP de libérer la revendication indépendantiste de son carcan constitutionnel que vomit désormais le peuple québécois. Car il s’agit d’un projet de libération dont les aspects social et national ne sauraient être dissociés sans les assassiner l’un et l’autre. Cette prise deux du mouvement indépendantiste de masse, comme elle avait failli resurgir après l’échec de Meech en 1990, puis en 1995, c’est la bête noire de la bourgeoisie canadienne. Rien de plus normal donc que la gent politique, économique et médiatique s’acharne à lui donner mauvaise presse en l’exécrant ou en la dénaturant.
À l’UFP de devenir porte-flambeau de l’indépendance avant que le PQ n’étouffe sa flamme dans les eaux nauséabondes du néolibéralisme.

En 2003, quoi de neuf pour les femmes ?
par Ginette Lewis, du comité femme de l’UFP

En 2003, quoi de neuf pour les femmes ? La question prend toute sa pertinence avec les élections qui auront lieu au Québec en 2003. Quel sera, alors, la place des femmes, des revendications, des mobilisations des femmes ?

Un vote stratégique face au monstre ADQ ?

Plusieurs militantes féministes vont effectivement jongler avec l’idée de voter PQ pour éviter la montée de la droite représentée par l’ADQ. Le PQ n’a-t-il pas fait, somme toute, une place aux revendications des femmes. Qu’on pense aux garderies à 5$, à l’entente avec le secteur public sur l’équité salariale, au lestage de certaines sommes d’argent pour les infi rmières durant la période estivale, pour emploi-travail, pour les logements sociaux, pour la réforme du code du travail facilitant la syndicalisation, reconnaisant le harcèlement moral et pour l’adoption d’une loi cadre contre la pauvreté. Face aux bons d’étude, au rapetissement de la fonction publique, et à la privatisation de la santé…le PQ n’est pas si pire. Ce sont d’ailleurs les bilans que tirent Henri Massé de la FTQ et Claudette Carbonneau de la CSN.

S’en tenir à un tel bilan, c’est passé sous silence toutes les mesures que le PQ a mises en place et qui suivent fi dèlement les politiques néolibérales décrétées par l’OMC.

Qui a déjà réduit la fonction publique avec les départs massifs à la retraite en 1997 ? Qui favorise la privatisation des services de santé et d’éducation en rationnalisant années après année les budgets sous l’augmentation du coût de la vie ? Qui accorde des congés et des baisses d’impôts aux entreprises en plus de les subventionner allégrement ? Qui veut se placer comme partenaire dans la négociation des accords de libre-échange ? Qui laisse l’ensemble du mouvement communautaire devenir un sous traitant de l’État avec des subventions insuffisantes et au compte-goutte ? Qui continue à refuser la gratuité des médicaments aux personnes assistées sociales ( la loi contre la pauvreté ne devrait-elle pas commencer par là ?) Poser le monstre ADQ c’est oublier le vrai gérant des politiques néolibérales : le PQ. Il faut que 2003 soit autre chose qu’un soutien au moindre mal et pour cela il faut établir des lieux de discussion et dresser un véritable bilan du PQ.

Et si on votait UFP ?

Il est à espérer que les débats et discussions vont permettre l’émergence des alternatives au vote stratégique au PQ. L’UFP veut metttre en branle une telle alternative. Il reste cependant encore beaucoup de travail. La plateforme revendicative sur la question des femmes doit être développée. Il faut être capable d’offrir une réfl exion sur des thèmes d’actualité pertinents que ce soit les conséquences de la mondialisation sur les femmes, le rôle de la prostitution et de la pornographie, le droit au travail des femmes, la violence en milieu de travail, l’auto-organisation des femmes en santé, en contraception-ménopause, les droits à l’éducation, aux logements sociaux etc. Il faut aussi que l’UFP en proposant un autre Québec possible soit capable aussi de tenir des revendications des femmes durant la campagne électorale mais aussi de la place des femmes. Le nombre de candidatures femmes, le style de campagne, la convivialité des lieux et de l’organisation de la campagne doivent aussi se démarquer des autres partis traditionnels et néolibéraux.

Et tout cela les militantes et militantss de l’UFP ne peuvent le faire seulEs. Il serait intéressant que les militantes féministes qui refusent de voter les partis tradionnels acceptent de travailler à créer une réelle alternative à gauche et féministe. Des débats, des discussions, des contributions sont nécessaires pour permettre à l’UFP d’avancer, de faire plus qu’actuellement. Déjà en 1998, le PDS avait mener une campagne électorale en tenant compte de la dimension des femmes. Il faut que cette tradition continue et se développe à l’UFP. Les militants et militantes du PDS pourront jouer un rôle en ce sens, mais il faudra plus pour que l’UFP devienne une alternative crédible. Il faudra rassembler, débattre, discuter ouvertement et respectueusement y compris avec les militantes et militants qui veulent voter stratégiquement PQ.

En 2003 donc, ce qu’il pourrait y avoir de neuf pour les femmes, ce serait le début de discussions ouvertes sur l’implications des féministes dans la campagne électorale en rupture avec le PQ. Et c’est ce que je nous souhaite.

Pourquoi je présente ma candidature.
par Colette Provost

Colette Provost est membre de l’UFP-Gouin. Elle explique pourquoi elle sollicite la candidature de l’UFP de ce comté.
Comme tous et chacun d’entre vous, je suis extrêmement déçue du Gouvernement Landry : pour avoir gelé l’idée d’indépendance, pour avoir adopté un modèle québécois basé sur le Québec inc. et l’investissement en Bourse des avoirs collectifs, pour son rêve de Zléa et son virage à droite même au feu rouge.

Pour la plupart des gens, le modèle québécois c’est celui de nos livres d’histoire basé sur la solidarité, sur les corvées collectives et l’entraide. Ce n’est pas le modèle du parti Québécois basé sur le fi nancement public des entreprises privées, sur les zones hors taxe à Mirabel, sur l’emploi précaire subventionné, sur l’entrepreneuriat mal payé.

Mais il y a pire. Il y a l’alternative de droite, celle où le vote de protestation risque de s’engouffrer. Voter ADQ parce que Mario Dumont est jeune ressemble à troquer un vieux cheval pou un poulain rétif menant la voiture vers un chemin de bois non pavé. Je n’ai pas besoin de vous expliquer le désastre annoncé : diminution des services publics, augmentation du chômage accompagnant les mises à pied des fonctionnaires, charges accrues au niveau de la santé : payer le médecin, payer les analyses, les tests, …aggravation des inégalités par un impôt unique touchant davantage les plus pauvres…

Et il y a les autres qui attendent d’engranger, les libéraux, les « moins pires » de droite qui se prétendent maintenant pour le peuple, comme si on pouvait oublier leurs réalisations réactionnaires des précédents mandats alors qu’ils avaient pour chef un soi-disant libéral et non comme maintenant un ancien chef conservateur.

Faut-il que l’électorat choisisse absolument le moins pire ? Pourquoi, tant qu’à penser perdre, ne pourrait-il pas exprimer une autre vision ? Si on est né pour un petit pain et qu’on pense que le politique est pourrie, on peut bien rester chez soi et regarder les reprises de « La petite vie ». Mais, tant qu’à y être, on pourrait peut-être y donner aussi un grand coup de pied et tenter de réaliser ses rêves.

Nos rêves… Les miens sont des rêves de femme… un monde où mes idées seraient aussi importantes que celles d’un homme, où mon physique et mon âge ne seraient pas déterminantes dans la considération des autres, hommes et femmes confondus. Un monde où avoir des enfants ne serait pas assorti de pénalités, un monde avec des valeurs basées non pas sur le produit mais plutôt sur le bonheur national brut.

Votez pour vos rêves, voilà ce que je propose avec un programme pour qu’ils deviennent réalité. Et ce programme, c’est celui de l’Union des forces progressistes. Pour un pays souverain, avec une constitution élaborée par une assemblée constituante représentative et soumise à un référendum dans un premier mandat. Pour une société respectueuse de l’environnement, parce que nous vivons dans le monde réel avec les fl eurs, les plantes et les petits oiseaux. Pour une société égalitaire basée sur des valeurs de partage et non sur le crédo néo-libéral du Écraser pour de partage et non sur le crédo néo-libéral du Écraser pour régner.

Pour terminer, j’ajouterai qu’avec vous, je continuerai à m’opposer à la guerre et à l’oppression et que ce qui se passe dans l’ensemble du monde nous concerne tous, particulièrement quand des massacres sont présentés comme des libérations.

Construire une coalition large et permanente

par Francis Laliberté, délégué de l’UFP au Collectif Échec à la guerre

Depuis son instauration, l’administration de George W. Bush s’est démarquée particulièrement par son comportement isolationniste et unilatéral. Suite aux attentats terroristes commis le 11 septembre 2001, elle imposa des mesures répressives et discriminatoires en tant qu’impératifs sécuritaires, tirant ainsi parti du sentiment d’insécurité populaire. Au Canada, les critiques et les menaces provenant des États- Unis eurent préséance sur la volonté des citoyens et citoyennes du Canada. Le gouvernement Chrétien a annoncé des investissements de 7,7 milliards de dollars pour sécuriser le pays face à la menace terroriste, a légiféré pour renforcer le pouvoir policier, a amenuisé d’autant les liberté civiles et engagé le pays offensivement en Afghanistan.

Le Premier Ministre Chrétien se refusait à spéculer sur l’éventuelle implication de l’armée canadienne dans cette guerre puis, sur le sort réservé aux éventuels prisonniers capturés par l’armée canadienne . . . jusqu’à ce que nous soyons placés devant les faits accomplis ! Dernièrement, le ministre de la défense, John McCullum, a déclaré que le Canada pourrait s’engager dans une guerre contre l’Irak aux côtés des États-Unis même sans l’appui du Conseil de sécurité des Nations Unies. Jean Chrétien refuse de spéculer . . .

La guerre juste devrait favoriser justice et démocratie, la guerre au terrorisme devrait nous délivrer du MAL et les populations devraient être en sécurités grâce à la prévention par… la guerre. Le concept de guerre préventive constitue une dangereuse fuite en avant, un précédant qui, au détriment de la charte des Nations Unies, redéfi ni le rôle des armes comme outils de prévention plutôt que dernier recours. Nous devons nous opposer à la prétention du gouvernement étasunien de détenir la juste raison et rappeler que les guerres de notre civilisation ne sont pas plus propres que celles des entités qui pourraient nous menacer. L’aseptisation du langage utilisé pour décrire nos armes et les répercussions de nos guerres ne vise qu’à nier l’horreur et justifi er les pires abus.

La clameur des tambours de guerre menace d’estomper à la fois loi et compassion ; la population est poussée à conclure qu’une autre guerre du Golfe est désormais inévitable.

À Montréal, le Collectif Échec à la guerre a été mis sur pied afi n de faire contrepoids à l’idée d’une nouvelle intervention en Irak et d’organiser cette opposition parce que seul la mobilisation des citoyens et citoyennes peut empêcher cette guerre. La première initiative a été prise au mois d’octobre. Le collectif s’est constitué au départ d’une quinzaine d’organismes de divers secteurs de la société québécoise. Les revendications à la base du mouvement sont le refl et des inquiétudes qui habitent une majorité de la population. Dès lors, on a organisé, pour le 17 novembre, une manifestation à Montréal en diapason diapason avec la mobilisation internationale contre la guerre à l’Irak. Nous y avons exprimé notre : 1.opposition totale à l’agression que les États-Unis préparent contre le peuple irakien ; 2.exiger du gouvernement canadien qu’il refuse toute participation à

TOUTE AGRESSION et qu’il les condamne fermement ; 3.exhorter les nations du monde à résister au chantage des États-Unis visant à obtenir, en violation du droit international, l’aval des Nations Unies à leur projet belliqueux.

xNonobstant une organisation précipitée, le froid et la première tempête de l’hiver, 5000 personnes se sont déplacées. Les rencontres du Collectif se sont poursuivies et l’étendue des ressources accrues avec le nombre des organismes se ralliant au Collectif. Aujourd’hui, plus de 80 organismes supportent Échec à la guerre.
La guerre contre la guerre en Irak est dans une course contre la montre. - Howard Zinn

Samedi le 18 janvier 2003, la deuxième manifestation organisée par le Collectif Échec à la guerre connut un succès admirable. Une conférence de presse s’est tenue le mercredi précédant la manifestation, à laquelle participa entre autres Luc Picard, Joujou Turenne, Monique Richard, Jennie Skene, Claudette Carbonneau... et qui permit une diffusion exemplaire à travers tous les médias.
Finalement, une réussite sans contredit. 25 000 citoyens et citoyennes envahirent le centre-ville de Montréal et fi rent entendre leurs voix et droits. Le Collectif y a acquis expérience et crédibilité qu’il faut maintenir. Il faut agir rapidement et mobiliser plus encore, démontrer que nous comprenons les enjeux internationaux, que les critiques faites à la gouverne étasunienne ne souffrent pas d’antiaméricanisme ni qu’elles n’émanent de manifestants professionnels comme le clamait Mario Roy dans La Presse peu avant l’événement. Lorsque l’opinion populaire est sensibilisée, les gens profi tent de l’occasion et descendent dans la rue. Assez !

Pas de guerre en notre nom !

Il importe désormais de construire une coalition large et permanente capable de faire valoir l’opposition à toutes les guerres. Il ne faut pas, c’est un absolu, se retrouver une autre fois dépourvu ou se contenter de réagir ponctuellement alors que les menaces, elles, sont réelles et se préparent. C’est ce vers quoi tend Échec à la guerre. Même si les rassemblements de masse sont les démonstrations les plus spectaculaires, les actions du Collectif ne s’y limitent pas. Il favorise la diffusion de cartes postales aux députéEs, tente d’impliquer des personnalités publiques, et collabore à d’autres activités connexes.

Solidarité ou barbarie
ERRATUM Contrairement à ce qu’il a été dit dans le précédent numéro de la Brêche socialiste, toutes les résolutions de l’exécutif de l’UFP pour le Conseil de l’Union du 23 novembre avaient été envoyées par courriel avant le 23 novembre. »
Adresse : 1999, rue Dandurand, Montréal, Qc, H2G 1Y8 Téléphone : Montréal (514-205-8978), Québec (418-523-9638), Gatineau (819-776-2779) Courriel : info@partids.qc.ca Site web : www.partids.qc.ca Comité de rédaction (Exécutif de DS) : Marc Bonhomme, Serge Coiteux, Jean-Pierre Duchesneau, Hélène Lévesque, Paul Rose, Roy Semak, Liste de membres : Hélène Lévesque Infographie : Serge Foisy Secrétaire de la rédaction : Marc Bonhomme .......... .......... .... courriel avant le 23 novembre. »