Tiré du site du Parti Socialiste des travailleurs
Alger, le 6 février 2010
Alors qu’El Hadjar et l’ENIE de Bel Abbes luttent pour sauver l’outil de travail, alors que la zone de Rouiba, les médecins et les enseignants réclament des salaires dignes, alors que les jeunes se révoltent pour un emploi et des conditions de vie décentes, le pouvoir étale sa corruption au grand jour et les scandales se multiplient.
Halte au pillage des multinationales !
Renationalisation d’El Hadjar et de tous les secteurs stratégiques !
Reconquête du syndicat, victoire contre la répression syndicale, augmentation des salaires, refus de la compression d’effectifs, la puissante mobilisation d’El Hadjar a encouragé la relance des luttes ouvrières. Le démantèlement du réseau syndical maffieux au service de Mittal, le rejet du désinvestissement et la dénonciation de plusieurs trafics ont révélé le vrai visage des investisseurs prédateurs qui détruisent notre industrie au profit des importations. Arcelor Mittal a fait d’El Hadjar, privé de cokerie et réduit à un seul haut fourneau, un complexe sidérurgique qui importe de l’acier et du coke !
Mais pourquoi continuer de privatiser les ports alors que Dubai est en cessation de paiement, pourquoi offrir à Total les gisements de gaz découverts par Sonatrach, pourquoi convier des entreprises étrangères pendant qu’on liquide Sonatro ? Pourquoi le secteur public traite t-il avec un assureur privé ou un provider privé ? La nouvelle religion est de privatiser les profits de l’exploitation capitaliste. Mais le dogmatisme libéral ne suffit pas à expliquer pourquoi ça marche. La force de la privatisation, c’est qu’une entreprise publique ne peut pas donner de pot de vin !
Renationalisation d’El Hadjar et de tous les secteurs stratégiques !
Nationalisation des hydrocarbures des mines et des services publics !
Non aux traités inégaux avec l’UE et l’OMC !
Non à la concurrence déloyale de la ZALE ! Non au Népad !
Alors que la France et les USA punissent l’Algérie pour ses timides mesures protectionnistes, Bouteflika tente de les amadouer par des achats d’armement et par les promesses de contrats du prochain plan. Alors qu’on hésite à relancer l’ENIE et qu’on met en faillite le textile, le patriotisme inconséquent de Ouyahia et Bouteflika offre les privilèges de l’ANDI aux multinationales. Que peut on attendre d’un accord de libre échange avec des puissances qui soutiennent leurs exportations, qui fixent les normes et qui dictent nos choix économiques ?
Alors que les pays du sud refusent, depuis Seattle en 99, l’ouverture des services, pourquoi avoir donné aux multinationales l’eau, le téléphone, le métro et l’autoroute. Pourquoi toutes ces concessions suicidaires pour plaire à l’OMC ? Cette politique a aggravé la dépendance au pétrole et triplé les importations. Le PIB recule de 20%, de 175 MM$ en 2008 à 140 MM$ en 2009. Le pouvoir reconnaît que ses choix ont été dictés par les grandes puissances, il reconnaît l’effet désastreux sur notre économie, il met en garde contre les bureaux d’étude étrangers, il fait mine de regretter la carte blanche laissée aux partenaires étrangers. Mais les informations publiées indiquent que ces partenaires ont acheté beaucoup de monde. La grande corruption s’est développée avec l’arrivée des multinationales qui paient cher pour obtenir des contrats qui portent préjudice aux intérêts nationaux.
Dénonciation des traités inégaux ! Nationalisation des services publics !
Protection du marché national ! Pour un plan de développement au service des besoins sociaux !
Pour combattre la corruption, il faut lever le secret bancaire
Il faut imposer la démocratie et le contrôle populaire
Sénatoriales, autoroute, Sonatrach , pêche au thon, APC, les scandales se succèdent. Va-t-on continuer à distiller des informations partielles en fonction des règlements de compte du sérail et faire condamner les sous fifres ? Il faut éplucher les grands contrats de Sonatrach, identifier ceux qui ont paralysé les PTT pour donner le monopole à Djezzy, dénoncer ceux qui ont offerts nos mines et nos gisements pétroliers, expliquer pourquoi l’ETRHB obtient tant de contrats pour ses partenaires étrangers alors qu’elle ne sait pas, elle-même, réaliser une trémie. Certains en appellent aux puissances occidentales pour moraliser l’Algérie, comme si l’exploitation, le pillage et la corruption n’étaient pas le vrai visage du capitalisme, comme si les USA de la BRC et l’Europe de Falcon n’étaient elles mêmes impliquées dans ces scandales.
Le pouvoir qui étale au grand jour sa déchéance généralisée propose, lui, de choisir parmi les siens des enquêteurs incorruptibles et des juges intègres. Et qui va contrôler les contrôleurs ! On ne connaît toujours pas les conditions de la privatisation d’El Hadjar, ni la liste des bénéficiaires de Khalifa. Le seul moyen de faire face à la corruption c’est de libérer la parole du peuple et d’imposer le contrôle populaire. Publication de tous les dossiers, de tous les contrats pour permettre aux citoyens de savoir et intimider les corrompus !
Ouverture des livres de compte ! Levée du secret bancaire ! Contrôle populaire !
Chawki Salhi SG du PST
Alger, le 6 février 2010