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"Tant qu’une roquette est lancée vers l’occupant, notre peuple, notre résistance et notre cause sont vivants"

vendredi 23 janvier 2009

Le FPLP (Front populaire de libération de la Palestine, principale organisation marxiste palestinienne) et sa branche armée, les brigades Abou Ali Mustapha, est actuellement engagé dans des batailles contre les troupes israéliennes dans la bande de Gaza, tout en continuant à lancer des projectiles vers Israël. Ma’an a parlé avec un porte-parole officiel du mouvement de gauche, laïc, à Gaza pour éclairer le combat actuel contre Israël et l’état de la politique palestinienne vis-à-vis à la fois d’Hamas et de l’Autorité palestinienne.


Par Ma’an et FPLP le lundi, 19 janvier 2009

Interview avec le FPLP à Gaza, réalisée par Ma’an, agence de presse palestinienne, le 17 janvier 2009


Ma’an : Quelle est la position du Front populaire sur la raison de l’attaque massive israélienne à Gaza ?

FPLP : Israël a lancé ses massacres et ses crimes de guerre contre notre peuple en lien avec un objectif historique : une tentative d’éliminer la résistance palestinienne particulièrement à Gaza. Comme il a cherché à le faire au Liban en 2006, il visait à séparer la résistance du peuple, assurer une élimination de la résistance et miner la cause palestinienne et les droits de notre peuple. Les projets d’Israël contre notre peuple et nos droits ne peuvent être mis en oeuvre – malgré la complicité des régimes arabes et des Etats-Unis et d’une partie de la "direction" palestinienne – que par l’élimination de la résistance palestinienne. Israël apprend maintenant, malgré sa brutalité et ses crimes, ses pratiques de génocide, que tout comme au Liban en 2006, notre peuple est le coeur, le berceau et la force de notre résistance et que leurs assauts ne vaincront jamais notre peuple, ni notre détermination à faire valoir nos droits, au retour, à l’autodétermination et à la souveraineté.

Ma’an : Est-ce que l’incursion terrestre, maritime et aérienne d’Israël a vraiment un lien avec le Hamas et les roquettes ?

FPLP : Les roquettes sont à la fois une représentation pratique et symbolique de notre résistance à l’occupant. Elles sont un rappel constant pour l’occupant qu’il est un occupant, et que quelque soient les sièges, les massacres et les murs qu’ils élèvent contre nous, quelque soit le déni de nos droits humains élémentaires, nous continuerons à résister et nous continuerons à tenir bon sur nos droits fondamentaux, et nous ne permettrons pas qu’ils soient détruits. Tant qu’une roquette est lancée vers l’occupant, notre peuple, notre résistance et notre cause sont vivants. C’est pour ça qu’ils ont ciblé les roquettes – les roquettes rendent l’occupant mal à l’aise, parce que chacune d’entre elles est un symbole et un acte physique de notre rejet de leur occupation, de leurs massacres, de leurs crimes, et de leurs attaques continuelles contre notre peuple. Chaque roquette dit que nous n’accepterons pas leur soi disant "solutions" qui sont basées sur l’abrogation et le déni de nos droits.

Ma’an : Est-ce que les élections israéliennes à venir ont joué un rôle dans leur décision d’attaquer Gaza ?

FPLP : En plus, c’était certainement lié aux élections israéliennes pour booster la réputation de Kadima et en particulier celle de Livni et de Barak sur le dos et avec le sang de plus de 1000 Palestiniens. Que ce soit un facteur positif et remarquable dans ces élections en dit long sur la nature d’Israël et du sionisme.

Ma’an : Combien de combattants des brigades Ali Mustapha FPLP ont été tués ou blessés pendant l’invasion israélienne et/ou les frappes aériennes ?

FPLP : Nous ne rendons pas publiques de telles statistiques pour le moment, étant donné que ça ne sert qu’à l’ennemi contre notre peuple. Cependant les membres des brigades Abou Ali Mustapha ont été très actives dans toutes les formes de résistance contre les envahisseurs et les occupants.

Ma’an : Est-ce que les membres des Brigades ont été actifs dans la résistance contre l’armée des envahisseurs ?

FPLP : AAMB (Abou Ali Mustapha Brigades) a lancé de nombreuses roquettes tous les jours et se sont particulièrement distingués dans l’utilisation de bombes posées sur le bord des routes, des voitures piégées et autres systèmes explosifs qui ont sérieusement endommagé et détruit des tanks de l’armée de l’occupation et d’autres véhicules militaires et les combattants AAMB participent à toutes les batailles à tous les niveaux. AAMB travaille aussi en coordination avec toutes les autres forces de la résistance dans un combat uni pour s’affronter à l’ennemi, unifier notre résistance contre ses crimes et ses massacres et est impliqué à tous les niveaux de coordination et de résistance.

Ma’an : Dans quelles circonstances est-ce que le FPLP soutiendrait un cessez-le-feu avec Israël ?

FPLP : Nous étions opposés au soi-disant "calme" ou "cessez-le-feu" (du 19 juin au 19 décembre 2008), parce que nous considérions qu’il était dangereux pour notre peuple et nous pensons finalement que notre analyse a été correcte. Israël a imposé la fin du "cessez-le-feu" par ses attaques et ses assassinats – et ensuite l’a utilisé comme une excuse pour attaquer le peuple palestinien (par exemple, le 4 novembre 2008, des frappes aériennes ont tués 5 militants et un civil), un but qu’il avait depuis le début, et utilisant un plan d’attaque pensé pendant et avant le soi-disant "cessez-le-feu". La résistance, de façon unifiée, peut toujours décider des tactiques à utiliser à n’importe quel moment. Nous exigeons la fin des massacres, la fin de la présence de forces d’occupation sur notre pays, l’ouverture immédiate et inconditionnelle de tous les points de passage – particulièrement le passage de Rafah – et la fin du siège contre notre peuple. Mais nous ne ferons jamais de concessions sur nos droits fondamentaux – notre droit à résister, notre droit à défendre notre peuple, notre droit au retour, notre droit à l’autodétermination et à la souveraineté – au nom d’un soi-disant "cessez-le-feu". Ce qui est ce qu’Israël veut.

Ma’an : Quelle est la relation entre le Hamas et le FPLP aujourd’hui ?

FPLP : La relation entre le Hamas et le FPLP est définie par la résistance maintenant.

Ma’an : Mais le FPLP est un mouvement laïc ? Est-ce que cela ne crée pas des difficultés à travailler avec le Hamas, qui croit en une société et un gouvernement islamique ?

FPLP : Le Hamas et le FPLP sont dans le camp de la résistance, le camp de la défense de notre peuple, de notre cause et de nos droits fondamentaux. Le FPLP et le Hamas rejettent les soi-disant "négociations", rejettent la coopération avec l’occupant, et rejettent toute soi-disant solution politique basée sur le déni et l’abrogation des droits de notre peuple, et tous les deux sont unis dans la résistance aux massacres et au génocide qui est en train d’être commis contre le peuple palestinien. C’est cela l’unité, et la relation, qui compte maintenant – l’unité, dans la lutte, pour notre peuple, notre cause, et nos droits.

Ma’an : En termes politiques, quelle est la position du FPLP sur la légitimité de Mahmoud Abbas dont le mandat se terminait officiellement le 9 janvier 2008 ?

FPLP : La seule légitimité palestinienne qui compte maintenant, c’est la légitimité de la résistance. C’est la définition de notre unité nationale – s’affronter à l’occupant et à ses crimes contre notre peuple et défendre notre peuple et nos droits. La légitimité maintenant n’est pas celle de "l’Autorité palestinienne" – la légitimité est formée par le soutien à la résistance avec notre peuple inflexible contre les crimes de l’occupant.

Ma’an : Est-ce que le FPLP pense que, étant donné les circonstances, les Palestiniens devraient davantage se concentrer sur la bande de Gaza et moins sur la politique intérieure ? Ou est-ce que le rôle de la politique palestinienne est plus important que jamais ?

FPLP : C’est un moment important pour le mouvement national palestinien et la cause palestinienne, faire face à un ennemi déterminé à le détruire, et la question pour tous est : être avec la résistance ou se tenir sur le côté et laisser l’assaut continuer. Toute légitimité politique palestinienne en ce moment dérive de la réponse à cette question.

Ma’an : Quel est l’état du FPLP et des autres organisations de la résistance en Cisjordanie ?

FPLP : La Cisjordanie est aussi en état de siège, mais c’est un autre genre de siège – le siège de l’occupation, de 11000 prisonniers politiques, de la confiscation de terres permanente, de la construction de colonies, de l’érection du mur d’annexion et des autres crimes contre notre peuple. En fait, Israël compte que les yeux du monde se détournent de la Cisjordanie à cause de ses massacres à Gaza, afin de continuer à confisquer les terres et à attaquer la Cisjordanie. Nous ne laisserons pas notre peuple en Cisjordanie et à Gaza ainsi qu’en Palestine de 48 (les Palestiniens d’Israël) et en exil être divisés.

Ma’an : Est-ce que le FPLP pense que les Palestiniens à l’extérieur de la bande de Gaza se soulèveront contre l’occupation, surtout au vu des récentes atrocités d’Israël à Gaza ?

FPLP : Nous sommes une nation, un peuple et une cause, et tous les plans de l’ennemi pour miner cette unité échoueront et cet engagement à résister et à défendre nos droits nationaux au retour, à l’autodétermination, à la liberté et à la libération, à la souveraineté, garantiront notre victoire et l’unité de notre peuple, de notre pays et de notre cause.

Traduction de l’anglais pour La Gauche et site www.lcr-lagauche.be