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Toutes et tous ensemble, pour faire reculer le gouvernement Charest !

dimanche 30 novembre 2003, par Bernard Rioux

Mercredi le 27 novembre dernier des syndicats de la FTQ, de la CSQ et de la CSD manifestent à Québec contre le projet de loi 31 visant à faciliter le recours à sous-traitance. De 5000 à 7000 travailleuses et travailleurs de ces centrales dénoncent le gouvernement Charest devant l’Assemblée nationale.

Samedi le 29 novembre la CSN mobilise plus 30 000 personnes à Québec. Cette manifestation constitue une réussite considérable et exprime l’écoeurement des travailleurs et des travailleuses devant la politique anti-syndicale et anti-sociale du gouvernement Charest et leur volonté de refuser ces politiques fait sur mesure pour le patronat. Ce dernier ne peut s’empêcher de jubiler face à un gouvernement qui lui accorde sur un plateau d’argent la possibilité d’affaiblir le mouvement syndical et de détériorer les conditions salariales de leurs employé-e-s. La manifestation du 29 novembre a été une manifestation massive et militante qui a sans aucun soudé la détermination des syndiqué-e-s et a permis de faire monter d’un cran la volonté de résistance au gouvernement Charest.

Des membres des mouvements féministe, étudiant et populaire s’étaient également joints à la manifestation : la Fédération des femmes du Québec, le Collectif pour l’élimination de la pauvreté, le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), la Fédération étudiante universitaire...

L’Union des Forces Progressistes avait également son contingent et ses militant-e-s ont distribué les 8 000 tracts amenés pour l’événement, tract qui a été très bien reçu.

Ensemble pour faire reculer le gouvernement Charest

L’offensive du gouvernement Charest nécessite une riposte unitaire. Les manifestations se succèdent et les thèmes avancés par les centrales syndicales sont les mêmes. La situation est mûre pour la solidarité militante la plus large et la plus déterminée.

La CSN envisage une journée nationale de perturbation le 11 décembre prochain. Durant cette journée de perturbation, les syndiqué-e-s vont interrompre le travail pour étudier les projets de lois. Mais cette journée se veut tournée vers la population. Des distributions massives de tracts en direction de la population sont au programme. Chaque syndicat local de la CSN doit élaborer un plan d’action.

La FTQ se promet également de « mener des actions » de plus en plus importantes au cours des prochaines semaines.

Plus l’attaque du gouvernement Charest se concrétisera, plus la nature anti-populaire et anti-syndicale des projets de loi de ce gouvernement sera perçue clairement, plus il apparaîtra impératif de dépasser les actions en ordre dispersé et de faire front commun contre le gouvernement Charest.

Non seulement l’aspiration à l’unité se manifeste dans les rangs syndicaux, mais tous les secteurs syndiqués et non-syndiqués, les organisations populaires, féministes et jeunes veulent être partie prenante d’un front commun de résistance à la volonté du gouvernement Charest de détruire nos acquis sociaux arrachés aux prix de longues luttes, très souvent. Il est plus nécessaire que jamais, de dépasser tout patriotisme organisationnel, et faire prévaloir un front uni contre les attaques gouvernementales.

Une journée nationale d’action comme l’envisage la CSN doit s’ouvrir et devenir une perspective commune, non seulement aux centrales syndicales mais à l’ensemble des mouvements sociaux du Québec.

Pour une alternative politique

Nombre de manifestant-e-s scandaient : « Charest dehors ! » Mais pour que cette volonté d’en découdre politiquement avec ce gouvernement au service des patrons se concrétise, la construction d’une alternative politique défendant les droits sociaux des travailleuses, des travailleurs, des femmes, des jeunes et des aînés est plus que jamais à l’ordre du jour. Dans le contexte actuel, la construction d’un tel n’est parti, apparaît de moins en moins comme une lubie, mais comme une tâche politique centrale.