Accueil > Notre dossier de l’heure > NON à la guerre de l’empire ! > Conférence anti-privatisation historique à Bassorah

Conférence anti-privatisation historique à Bassorah

jeudi 26 mai 2005

Le Syndicat des employéEs du pétrole en Irak (General Union of Oil Employees) organise, demain et après-demain, une conférence à Bassorah pour dénoncer les projets de privatisation de l’industrie pétrolière en Irak. Ci-dessous, la traduction en français de leur communiqué de presse et d’un très beau message de solidarité de travailleurs et de travailleuses de Patagonie en lutte contre les effets de la privatisation du pétrole en Argentine. La lutte de ce syndicat est capitale pour contrer les projets de privatisation des occupants et de leurs collaborateurs en Irak et pour préserver le contrôle souverain des ressources pétrolières de ce pays.

SVP envoyez des messages d’appui à la conférence et à cette lutte aux adresses suivantes :
Farouk Isma’al : farouk101small@yahoo.com
Ewa Jasiewicz : freelance@mailworks.org
Munir Chalabi : munir@chalabi.screaming.net

Solidairement,
Raymond Legault
au nom du Collectif Échec à la guerre

20 mai 2005

Conférence anti-privatisation historique à Bassorah

Quand ? Mercredi le 25 mai et jeudi le 26 mai
Où ? Salle de réunion, Institut du pétrole de Bassorah
Heure ? 10h30 - 17h30

*Conférence de presse, entrevues et appels photo-téléphoniques

Jeudi, 26 mai, à 17h, Salle de réunion, Institut du pétrole de Bassorah*

Les 25 et 26 mai, des syndicalistes irakiens et des militantEs de la société civile se rencontreront à l’Institut du pétrole de Bassorah lors d’une conférence de deux jours dont l’objectif est de combattre la privatisation du pétrole irakien.

Les organisateurs de la conférence, le Syndicat général des travailleurs du pétrole (General Union of Oil Employees) sont résolument opposés à l’occupation, à l’ancien régime et aux plans actuels de privatisation de l’industrie pétrolière irakienne. C’est l’organisme Iraq Occupation Focus, basé au Royaume-Uni, qui coordonne l’aspect de la solidarité internationale envers notre conférence.

Six articles, écrits par six professeurs de l’Université de Bassorah, sur le suject de la privatisation seront présentés et discutés. Il y aura également des contributions internationales et une visite guidée de nos lieux de travail dans le secteur pétrolier.

Naomi Klein et Avi Lewis ont dédié leur film "The Take" à notre conférence. Ce sera la première, en langue arabe et en Irak, de ce film qui vise à faire connaître le courage, le militantisme, la coopération et l’autonomie de groupes de travailleurs et de travailleuses, semblables à ceux et celles qui ressentent actuellement le puissant diktat du libre marché néo-conservateur en Irak.

Le film — qui est présentement traduit par Indymedia Beyrouth — documente la prise de contrôle d’une usine de pièces d’auto à Buenos Aires par des ouvriers en chômage. Naomi et Avi, de même que les travailleurs et travailleuses présentés dans le film, enverront aussi un message de solidarité à la conférence pour témoigner et pour nous inspirer quant à la possibilité de résister à la privatisation et au programme néo-conservateur, néo-libéral, par l’organisation autonome des travailleurs.

Linda McQuaig, écrivaine réputée et journaliste d’enquête, auteure du livre exceptionnel "It’s the Crude Dude : War, Big Oil and the Fight for the Planet" a envoyé un extrait adapté de son livre.

Focus on the Global South (des Philippines, NDLT) a dédié 20 copies de son dossier de recherche "Silent War : The Economic and Ideological Occupation of Iraq". http://www.focusweb.org/pdf/Iraq_Dossier.pdf

Les organisations US Labour Against the War (É.-U.), Platform (un groupe de chercheurs en justice sociale et environnementale et d’experts pétroliers basé au Royaume-Uni), Jubilee Iraq (Irak et Royaume-Uni) et War on Want (Royaume-Uni) ont toutes produit des rapports de recherches et des messages de solidarité sur la nature et l’histoire des privatisations, sur les accords de production partagée, sur le fonctionnement et l’idéologie d’institutions comme le FMI, l’OMC et la Banque mondiale et sur la dynamique de l’escroquerie de la dette internationale.

Jusqu’ici des messages de solidarité nous sont parvenus du Forum anti-privatisation d’Afrique du Sud, de Liga Manggawaga (Philippines), des Travailleurs canadiens de l’automobile, de Fiom-Cgil (Italie), du Syndicat national des journalistes, du Comité de liaison internationale outremer et de la Coalition Stop the War du Royaume-Uni.

Six travailleurs et travailleuses du secteur pétrolier en Patagonie (Argentine), à peine sortis d’une peine de prison de huit mois pour avoir occupé une usine de British Petroleum l’an dernier ont aussi envoyé un message de solidarité, que nous avons inclus à la fin de ce communiqué.

D’autres informations concernant les participants et les communications seront annoncées prochainement. Des contributions du Venezuela, de la Colombie, de la Pologne, de la Suède, de la France et du Liban sont attendues.

Pour plus d’information, veuillez communiquer avec :

En Irak, Farouk Isma’al, secrétaire international en exercice, GUOE
0096440 319 310 ex 45 farouk101small@yahoo.com

Hassan Jumaa Awad Al Assadi, président GUOE (en Arabe seulement)00964 7801 001 196 hssnawad@yahoo.com

Ewa Jasiewicz, contact au Royaume-Uni pour le Syndicat des employéEs du pétrole, Iraq Occupation Focus freelance@mailworks.org 0044 7749 421 576

Ou Munir Chalabi, contact au Royaume-Uni pour le Syndicat des employéEs du pétrole, Iraq Occupation Focus 0044 7952 683 415 munir@chalabi.screaming.net

NOTES

Le Syndicat des employéEs du pétrole a été fondé un mois après l’invasion de l’Irak.

Il compte présentement 23 000 membres à Basra, Amara and Nassiriyah. Ses dirigeants ont une histoire d’opposition et d’emprisonnement par l’ancien régime du parti Baath.

Le syndicat n’est affilié à aucune centrale syndicale en Irak. Il n’est ni contrôlé ni organisé par aucun parti politique en Irak. C’est un syndicat indépendant. Le syndicat a déja mené des grèves, qui ont complètement interrompu les exportations pétrolières en 2003 et en 2004.

Voici des liens vers des articles concernant le General Union of Oil Employees :

http://www.guardian.co.uk/comment/story/0,3604,1417222,00.html

http://www.truthout.org/issues_05/040705LA.shtml

http://www.corporatewatch.org.uk/newsletter/issue23/part13.htm

http://www.socialistparty.org.uk/2005/385/index.html?id=pp8.htm

http://www.socialistworker.co.uk/article.php4?article_id=5874

Message d’appui de militants et de militantes de Patagonie, en Argentine, qui luttent contre les effets de la privatisation de l’industrie pétrolière dans leur pays. Nous sommes six hommes et femmes qui viennent à peine, il y a dix jours, de sortir d’une peine de huit mois de prison, pour avoir lutté contre la faim et le chômage que nous vivons depuis que notre pétrole a été livré aux multinationales.

Ici, en Patagonie, Argentine, l’endroit que plusieurs appellent le bout du monde, nous voyons des navires partir chaque jour - emportant nos ressources alors que nos familles ont faim. Fatigués d’attendre des solutions, de ne recevoir pour toute réponse que quelques sacs de nourriture, nous avons décidé de nous faire entendre.

Avec 500 hommes et femmes, nous avons occupé l’usine de British Petroleum et nous avons tenu bon pendant une semaine face aux coups et à l’intimidation. Nous avons occupé l’usine parce qu’elle nous appartient : nous ne les laisserons pas voler nos ressources naturelles, avec la complicité des politiciens et des juges.

Finalement, quand ils ont vu tout le soutien que nous avions, ils nous ont fait signer un accord dans lequel ils nous promettaient du travail. Alors nous avons quitté. Deux jours plus tard, ils sont venus à nos maisons et nous ont arrêtés. Les voisins ont organisé des marches et d’autres protestations pour exiger notre libération et ont subi la répression. Aujourd’hui, grâce à la solidarité de nos frères et soeurs en Argentina et partout dans le monde, nous avons retrouvé la liberté. Mais nous savons que nous devrons continuer à nous battre contre ceux qui ne reconnaissent ni les droits, ni la vérité.

Nous, les six hommes et femmes qui vous écrivons cette lettre, avons tous moins de 35 ans et nous avons, ensemble, 17 enfants. C’est pour elles et eux que nous nous battons. Nous avons également l’obligation de leur dire clairement ce que veut dire le mot "privatisation" : la négation des droits, de la nourriture, de la santé et de l’avenir de nos familles.

Quand nous étions en prison, nous étions reconnaissants qu’on nous appelle par nos noms, parce que cela nous aidait à recouvrer nos identités de ceux qui nous niaient même cela. Nous ne connaissons pas vos noms, mais nous voulons vous prendre dans nos bras, chacun et chacune d’entre vous.

De Caleta Olivia, Elsa, Hugo, Jorge, Selva, Marcela and Mauricio. Nous vous embrassons au nom des millions de travailleurs et de travailleuses qui ont été condamnés à la misère par les privatisations en Argentine.