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Métallurgie allemande

Crise de l’IG Metall

lundi 21 juillet 2003

Devant une grande entreprise de la métallurgie en Brandebourg, plusieurs centaines de syndicalistes de l’IG Metall scandent : "Qui est-ce qui nous à trahis ? Des sociaux-democrates !" Rien n’exprime mieux le sentiment de colère et de révolte qui domine chez les salariés de la métallurgie en Allemagne de l’Est que la trahison de la grève pour les 35 heures par la direction de l’IG Metall.

Cette fin désastreuse a ouvert une crise de direction dans le syndicat qui compte toujours plus de 2,5 millions de syndiqués. Après la grève, le président Zwickel a demandé la démission de son coprésident, Peters, qui était responsable de la conduite de la lutte. La direction de l’IG Metall est divisée en deux partie à peu près égales et l’issue du congrès extraordinaire qui se tiendra fin août est ouverte. Tous les syndicalistes allemands sont concernés par cette discussion qui a également lieu dans les grandes entreprises...

Depuis des années, le mécontentement à la base grandit. La politique propatronale de la direction du syndicat a eu comme résultat une aggravation des conditions de travail et des pertes substantielles du niveau des salaires.

Derrière l’offensive de Zwickel, qui est soutenue en sous-main par le patronat et le gouvernement, se trouve la volonté d’adapter le mouvement syndical allemand aux exigences des classes dominantes et au "consensus libéral". Une fraction importante de l’appareil et des conseils d’entreprises de l’IG Metall sont sur cette ligne. Une victoire de Zwickel serait un nouveau pas vers un affaiblissement politique de la classe ouvrière. En revanche, il serait tout à fait illusoire de voir en Peters un représentant d’un syndicalisme combatif et démocratique. Il avait sans problèmes accepté le "pacte pour l’emploi" du gouvernement, les privatisations des retraites et toutes les autres contre-reformes de la coalition "rouge-verte".

Dans cette situation, il est indispensable que la gauche syndicale et tous les syndicalistes qui considèrent que le rôle d’un syndicat ne consiste pas tout simplement à faire passer la pilule se regroupent et défendent clairement une perspective de lutte et d’un syndicalisme ouvert aux mouvement sociaux.

Marc Dormoy.

Rouge 2026 17/07/2003