Tiré du site Greenpeace Canada
15 septembre 2009
À la veille de la rencontre Harper-Obama à Washington D.C., 25 activistes de Greenpeace, dont trois Québécois, ont immobilisé un énorme camion-benne à la mine à ciel ouvert Albian de Shell dans le Nord de l’Alberta pour demander au président Obama et au premier ministre Harper de mettre fin à l’exploitation du pétrole sale des sables bitumineux qui contribue fortement au dérèglement climatique mondial.
Greenpeace agit aujourd’hui sur l’un des sites des sables bitumineux en Alberta puisqu’il s’agit de l’ endroit même où s’orchestre la destruction du climat. Des activistes en provenance du Québec, du Canada, des États-Unis et de France se sont introduits dans cette mine située à 60km au nord de Fort McMurray. Ils ont immobilisé le véhicule haut de trois étages de même qu’une gigantesque pelle hydraulique en enchaînant des camions les uns aux autres tout autour des immenses engins. Deux équipes ont ensuite escaladé le camion et la pelle pour s’y enchaîner, tandis que d’autres activistes suspendaient des bannières de bannières de 7 x 22 mètres sur lesquelles on pouvait lire en anglais « Sables bitumineux : un crime climatique ».
« Complice de cette industrie, Stephen Harper privilégie les profits des pétrolières et refile la facture des coûts environnementaux à tous les citoyens, notamment aux Québécois »
– Virginie Lambert Ferry, Campagne Climat-Énergie chez Greenpeace.
Des acheteurs étrangers
Bien qu’extrait sur le sol canadien, le pétrole des sables bitumineux est exporté pour sa grande majorité aux États-Unis pour qui le Canada constitue désormais la première source d’approvisionnement pétrolier devant l’Arabie Saoudite. « Le leadership climatique consiste à développer une économie basée sur les énergies propres et à sortir de la dépendance au pétrole, surtout lorsqu’il s’agit du pétrole le plus sale du monde », commente Virginie Lambert Ferry, responsable de la campagne Climat-Energie de Greenpeace au Québec.
Des impacts environnementaux collossaux
Les impacts environnementaux et climatiques qu’engendre l’exploitation des sables bitumineux — explosion de la consommation énergétique, émission de gaz à effet de serre (GES), bassin de décantation toxique, gaspillage d’eau potable et destruction de la forêt boréale — conduisent la planète tout droit vers le chaos climatique.
« C’est très impressionnant quand on arrive ici. Le paysage est dévasté à perte de vue et l’odeur du bitume envahit nos narines. On se croirait en enfer ! »
– Seychelle, bénévole en action à Fort McMurray.
Nouveau rapport sur les sables bitumineux
Comme le révèle le journaliste canadien Andrew Nikiforuk dans un rapport publié hier par Greenpeace, la dépendance du monde au pétrole a fait des sables bitumineux le plus important projet industriel de la planète, d’une superficie équivalente à celle de l’Angleterre. Les émissions de GES des sables bitumineux, déjà comparables à celles de la Norvège, pourraient bientôt plus que tripler pour atteindre 140 millions de tonnes par année. Les émissions égaleraient, voire surpasseraient, alors celles de la Belgique, un pays de 10 millions d’habitants. Ces données représentent uniquement la production de pétrole extrait de sables bitumineux, et ne tiennent pas compte de l’effet de la hausse considérable des GES par la combustion de ce pétrole.
L’action d’aujourd’hui visait Shell, mais d’autres grandes entreprises comme BP, Suncor, Syncrude, ExxonMobil, Total et StatoilHydro exploitent elles aussi les sables bitumineux en Alberta.