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Loi sur l’occupation du territoire forestier : « Des silences accablants sur des sujets fondamentaux »,

vendredi 9 octobre 2009


Tiré du site de Québec Solidaire
Québec, le 22 septembre


De passage devant les membres de la Commission de l’agriculture, de l’énergie et des ressources naturelles qui étudie le projet de loi 57 sur l’occupation du territoire forestier, la présidente et porte-parole de Québec solidaire Françoise David, accompagné de la responsable a insisté sur l’urgence d’amorcer un virage résolu et rapide vers une gestion écosystémique de la forêt. « Ça presse parce que présentement, la forêt publique est mal gérée, la ressource surexploitée et les politiques publiques sont taillées sur mesure pour les besoins d’une industrie qui transforme peu, héritée d’un autre siècle. »

Bien qu’il énonce des nobles intentions et annonce certains pas dans la bonne direction, dont la fin des contrats d’approvisionnement, Québec solidaire s’étonne des silences de ce projet de loi. « Silence presque total sur l’aménagement écosystémique, malgré les recommandations explicites de la Commission Coulombe sur la nécessité de minimiser les impacts de la foresterie afin qu’elle reproduise l’évolution la plus naturelle possible des forêts, s’étonne la présidente. L’aménagement écosytémique devrait pourtant être la pierre angulaire du projet de loi 57, pour des raisons autant écologiques qu’économiques. Après tout, le Québec a tout intérêt à être l’un des premiers à entreprendre ce virage, compte tenu de la prise de conscience de plus en plus aigue du public de la gestion non durable des forêts. »

Un autre silence est observé par Québec solidaire sur le droit inaliénable des peuples autochtones non seulement d’être consultés sur l’aménagement du territoire forestier mais d’être partie prenante des décisions : « Nous proposons qu’une entente claire de nation à nation soit la base préalable à toute forme de consultation à tenir dans chaque région », de dire Françoise David.

Québec solidaire s’inquiète aussi de l’absence d’indications précises quant à l’intensification de la sylviculture. « Quel territoire serait soumis à cette dénaturation des forêts ? Le gouvernement du Québec est-il prêt à garantir que les forêts intactes ne seront pas transformées ? Comment se fera cette sylviculture intensive ? En l’absence de réponses claires, nous proposons un moratoire sur cet objectif jusqu’à ce qu’il soit démontré que le gouvernement prend des mesures pour concilier aménagement écosystémique et intensification de la sylviculture. »

Enfin, Québec solidaire insiste sur l’importance de construire une économie de 2e et de 3e transformation en région. « Le modèle actuel de gigantisme et de grandes usines qui ajoutent peu de valeur à la ressource a maintes fois montré ses limites. Le virage vers un nouveau modèle doit donner plus de place à d’autres types de producteur, notamment à des coopératives ainsi qu’à des PME », propose Mme David.

En clair, Québec solidaire estime que le secteur forestier doit être soutenu, mais avec de nouvelles conditions et une nouvelle vision. « L’heure est venue de jeter de nouveaux fondements en renégociant en profondeur le pacte social écologique et fiscal qui doit lier le secteur de la forêt à l’État », de conclure Françoise David.