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grève à l’UQAM : L’université dans la rue cette semaine !

mardi 31 mars 2009

La grève du syndicat des professeurs et des professeures de l’UQAM, a reçu l’appui de plusieurs associations étudiantes de l’UQAM. Compte tenu de notre volonté respective d’enseigner et d’étudier et de défendre la mission de l’UQAM, un programme de cours et d’activités à caractère pédagogique se tiendra du lundi 30 mars au vendredi 3 avril inclusivement.


 

tiré du site du syndicat des profs de l’UQAM

http://spuqengreve.wordpress.com/


Intitulé « L’UQAM c’est à nous, l’université dans la rue », ce programme d’activités veut marquer notre volonté collective de poursuivre notre mission et de maintenir les activités éducatives. Comme le gouvernement du Québec et la direction de l’UQAM n’offrent pas les conditions nécessaires pour le faire à l’intérieur des murs de l’université, alors l’UQAM descend dans la rue.

Collectivement nous disons, L’UQAM c’est à nous, l’université dans la rue !

Ce programme s’adresse à l’ensemble de la collectivité uqamienne : professeurEs, chargéEs de cours, étudiantEs travailleurEUSEs, étudiantEs de toutes les facultés, disciplines et programmes et de tous les niveaux (premier, deuxième et troisième cycles). Les activités sont aussi ouvertes au grand public.

Le programme comprend des conférences avec des professeurEs et chercheurEs, des assistantEs de recherche, etc.des cours, des activités artistiques et créatives.

Voici quelques-unes des activités qui vous attendent :

• Le rôle de l’UQAM dans la société
• Le droit à la ville
• Immigration et éducation
• La crise financière mondiale et ses répercussions sociales
• Lectures du Refus global
• Comprendre les changements climatiques
• Le rôle du Canada en Irak et en Afghanistan
• Participation et mobilisation politique
• État et mouvement communautaire : un partenariat de type privé-public
• Hypersexualisation des jeunes et sexualisation précoce
• Marcher pour refonder l’UQAM : parcours commenté du patrimoine uqamien
• La ligne d’ordonnance d’injonction, une simple ligne de zonage de plus ? (activité d’urbanisme)
• L’histoire de l’UQAM

• La littérature dans la rue : multiples lectures de textes

Sans compter des cours et conférences en mathématiques, sciences, environnement, urbanisme, etc.

Ces activités se tiendront tous les jours entre le 30 et le 3 avril dans l’agora du pavillon Judith Jasmin, au pavillon des sciences PK à l’entrée du 201 rue Président-Kennedy, au 201 rue Sherbrooke Ouest et au chapiteau qui sera érigé au parc Émilie Gamelin.

Vous pourrez consulter la programmation quotidienne ici à partir de dimanche soir ou lundi matin.

Pour toute question, suggestion ou demande de participation à l’Université dans la rue, veuillez communiquer avec Anne Latendresse, latendresse.anne@uqam.ca
mars 27, 2009

Réunis en assemblée générale aujourd’hui, les professeures, professeurs et maîtres de langue de l’UQAM ont voté une reconduction de la grève pour dix jours, soit du 28 mars au 6 avril inclusivement, date à laquelle la prochaine assemblée générale aura lieu. Ce vote de grève, comme les précédents, est conditionnel : la grève se poursuivra pour ces dix jours si aucun règlement ou avancée significative ne survient entretemps. Les membres du SPUQ ont adopté cette proposition de grève à 91% des voix.


mars 25, 2009
Injonction
Aujourd’hui, en fin d’après-midi, l’UQAM a obtenu une injonction contre le SPUQ. Cette dernière vise, dans les grandes lignes, à interdire le blocage des entrées, les levées de cours et toute autre perturbation des activités normales.

Qu’est-ce qu’une injonction ?

L’injonction est une mesure exceptionnelle, une procédure spéciale permettant à un justiciable de faire valoir ses droits. Par définition (article 751 Code de procédure civile du Québec), il s’agit d’une ordonnance émise par la Cour supérieure (ou de l’un de ses juges) enjoignant à une personne (physique ou morale), à ses dirigeants, représentants ou employés de ne pas faire ou de cesser de faire quelque chose ou, dans les cas qui le permettent, d’accomplir un acte ou une opération déterminée.

Source : Réseau juridique du Québec,
http://www.avocat.qc.ca/public/iiinjonction.htm

Pour plus de détails sur les injonctions : Réseau juridique du Québec

Professeures et professeurs, maîtres de langue, vous avez reçu un message envoyé via la liste de diffusion du SPUQ qui offre des détails supplémentaires à ce sujet.


mars 25, 2009
Les associations étudiantes nous soutiennent
La rumeur veut que les étudiantes et étudiants n’appuient pas les revendications ou la grève de leurs professeurs ; il est vrai que les oppositions individuelles font souvent plus de bruit que les appuis collectifs… Voici pour votre information, chères et chers collègues, les appuis reçus des étudiantes et étudiants de l’UQAM au cours de ces dernières semaines (vous pouvez également consulter l’onglet « Appuis », au haut de cette page, qui est régulièrement mis à jour).

Certaines associations étudiantes ont tenu des votes de grève, d’autres ont voté des motions d’appui. Quelle que soit la forme qu’a pu prendre leur engagement envers nos revendications au cours des dernières semaines, redisons-leur :

MERCI !

Cela compte énormément pour nous.

• Association étudiante du module de science politique (AEMSP-UQAM) : en grève

• Association facultaire des étudiants en arts de l’UQAM (AFEA) : en grève

• Association facultaire des étudiants en langues et communication de l’UQAM : en grève

• Association facultaire étudiante de sciences humaines (AFESH-UQAM) : en grève

• Association des étudiantes et des étudiants de la Faculté des sciences de l’éducation de l’UQAM (ADEESE-UQAM) : levée de cours jeudi 26 mars et vote de grève (seulement si la grève du SPUQ n’est pas encore terminée) le 31 mars

• Association étudiante de l’École des sciences de la gestion de l’UQAM (AéESG) : levée de cours jeudi 26 mars et vote de grève (seulement si la grève du SPUQ n’est pas encore terminée) le 31 mars

• Association des étudiantes et étudiants du secteur des sciences (AESSUQAM) : à l’unanimité, motion d’appui aux revendications du SPUQ

• Association des étudiants en droit (AED) de l’UQAM : appui moral aux professeures et professeurs dans leur démarche auprès de la direction de l’UQAM

• Association Étudiante des Cycles Supérieurs en Droit (AECSD-UQAM) : appui au mouvement de grève des professeur-es de l’UQÀM, voté à l’unanimité

• L’association des étudiants de doctorat en administration (AéPhDA) : appui à la grève des professeurs

• Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) : lettre d’appui adressée au SPUQ

• Étudiants du groupe 10 du cours Coopération internationale en intervention sociale : message d’appui

•Association facultaire étudiante de science politique et de droit (AFESPED) : appui aux syndiqués de l’UQAM en attente d’une proposition patronale


mars 25, 2009...12:18
Pourquoi 300 nouveaux postes ?
« On a un déficit d’au moins 300 professeurs. Nous devrions embaucher, à court terme, autour de 300 professeurs, tous secteurs confondus ».

Cette affirmation n’est pas, à l’origine, une revendication syndicale mais le constat de l’ex-vice-rectrice aux ressources humaines de l’UQAM, Mme Ginette Legault, lors de la comparution de l’UQAM devant la commission parlementaire de l’Éducation, le 7 février 2007 — c’est-à-dire il y a plus de deux ans…

À plusieurs, une pareille affirmation paraîtra difficile à croire, tellement elle donne le vertige : l’UQAM, qui compte à l’heure actuelle environ mille professeurs et maîtres de langue, serait en déficit de près du tiers de son corps professoral !

C’est pourtant bel et bien la réalité que mettait en lumière le rapport de la firme comptable Price-Waterhouse-Cooper (p. 127) commandité à grands frais, on s’en souviendra, pour chiffrer un « plan de redressement » de l’UQAM.

Ce constat pourrait même être encore plus pessimiste : toujours selon ce rapport qui a coûté des millions à notre université (p. 125) :« L’UQAM compte la plus grande proportion d’étudiants à temps partiel parmi les grandes universités québécoises, soit 46 % de ses effectifs étudiants de 1er cycle et 29 % de ses EEETP totaux (tous cycles confondus) [N.B. Le sigle EEETP signifie : effectifs étudiants équivalant à du temps plein.] Les EEETP constitués d’étudiants à temps partiel entraînent généralement des coûts académiques et administratifs plus élevés. »

Ainsi, non seulement l’UQAM souffre-t-elle de la plus forte proportion d’étudiants par professeur, au Québec, mais ce ratio est en outre composé d’un nombre encore plus grand d’étudiants à temps partiel. Or seule une vision statistique étriquée et une méconnaissance totale de la réalité pourraient soutenir qu’un étudiant à demi-temps, par exemple, ne sollicite que « la moitié » de l’attention pédagogique et de la gestion administrative que requiert un étudiant à temps complet. Impossible en effet de fonctionner en cohortes avec eux comme avec les étudiants à temps plein, ce qui impose nécessairement aux professeurs, comme au personnel de soutien de secrétariat, un encadrement plus complexe et une disponibilité plus grande.

Ce manque flagrant de professeurs engendre d’autres conséquences extrêmement fâcheuses que reconnaissait d’ailleurs le rapport de Price-Waterhouse-Cooper (p. 125) : les étudiants de cycles supérieurs, en effet, pour lesquels les subventions du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport sont plus élevées, ne représentent que 16 % des effectifs de l’UQAM, comparativement à une moyenne de 22,2 % pour les autres universités montréalaises. Or on le sait, le financement gouvernemental favorise les cycles supérieurs. Et l’on sait aussi que le manque de professeurs réguliers entraîne une plus faible capacité d’encadrement d’étudiants aux cycles supérieurs. Aggraver la pénurie de professeurs ne pourra donc qu’accroître le déficit d’étudiants à la maîtrise et au doctorat, d’autant que le sous-financement de notre université frappe également l’appui financier nécessaire au recrutement des étudiants aux cycles supérieurs.

L’équation est impitoyable : moins de professeurs => moins de capacité d’encadrement => moins d’étudiants aux cycles supérieurs => moins de subventions du ministère de l’Éducation.

Moins de profs => UQAM plus pauvre.

Pour une approche comptable des choses, 300 nouveaux postes de profs, c’est un coût, une dépense — voire un luxe. Pour le bon sens, c’est un investissement payant pour tout le monde — à commencer par les étudiants qui paient les mêmes frais de scolarité pour moins de profs que les autres.