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Quand les hommes (lire les mâles) vivront-ils d’amour ?

lundi 28 juillet 2003, par Ginette Lewis

Des refrains pleins la tête, de l’insouciance dans les yeux, le soleil sur la peau, le vent dans les cheveux…mais c’est l’été, il faut en profiter. Sortir, bouger, marcher, rencontrer, placoter, c’est l’été, voyons donc… !

Deux meurtres, une disparition, une séquestration…Encore des femmes victimes de violence : une tuée par son mari pour avoir voulu divorcer, une autre découpée en morceaux pour mieux rentrer dans le sac de hockey après avoir surpris un voleur, une autre disparue sans laisser de traces et une dernière séquestrée par un voleur dans sa propre maison. Elles ont vingt ans, quarante ans, soixante ans. Elles sont belles et avaient toute la vie devant elles.

C’est la faute au clavardage sur internet…elles ont été imprudentes…elles ont trop fait confiance…Non, elles sont disparues sans qu’on sache encore les raisons ou ont été agressées par des hommes qui ne respectent pas la vie des femmes. Tout les incitent à cela : la pornographie sur internet qui transforme les femmes en chair fraîche ; la publicité qui pour vendre un produit transforme les femmes en marchandises, les lois qui discriminent les droits des femmes, l’inégalité dans l’emploi et sur le marché du travail. Tout rabaisse les femmes à un être de second ordre, de deuxième zone. Alors les tuer, les séquestrer, les violer, ce n’est que la pointe de l’iceberg.

C’est pourquoi la lutte contre la violence faite aux femmes est une lutte intrinsèque au mouvement des femmes. Elle est le fer de lance contre le patriarcat. Et dans le contexte de la mondialisation où tout devient une marchandise, les femmes vont encore plus subir violence et discrimination : les femmes en Bosnie, en Afghanistan, en Irak, au Libéria la porte sur leurs dos en ce moment, comme bien de leurs consoeurs partout dans le monde, et le porte en silence ce qui est encore plus suffocant.

C’est pourquoi, il nous faut dire ici et maintenant la situation faite aux femmes : trois à la une des journaux en une semaine c’est énorme…trop…beaucoup trop. La campagne entamée par la FFQ et la Coalition des femmes contre la pauvreté et la violence faite aux femmes et qui visaient à dénoncer tous les actes de violence faits aux femmes devra continuer, les efforts redoublés car les objectifs de sensibilisation e de dénonciation n’ont pas encore eu l’impact souhaité. Il faut sortir ces crimes contre les femmes du silence. C’est pourquoi il faut prendre la parole.

C’est l’été …voyons-donc ! Des refrains pleins la tête, de l’insouciance dans les yeux, le soleil sur la peau, le vent dans les cheveux…mais c’est l’été, il faut en profiter. Sortir, bouger, marcher, rencontrer, placoter, c’est l’été, voyons donc… ! Pas de danger…voyons donc… !!!