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Premier budget de Stephen Harper : les baisses d’impôt prennent le pas sur les garderies et les services publics

À la recherche d’une majorité, les conservateurs en mettent plein la vue aux Canadiens

par le Syndicat Canadien de la Fonction Publique (SCFP)

mercredi 3 mai 2006

OTTAWA - Le premier budget du premier ministre Stephen Harper abandonne les enfants, les familles ouvrières et le rôle du gouvernement fédéral dans les programmes sociaux, avertit le SCFP.

Loin de défendre le Canada, le premier budget de Stephen Harper trace un plan qui amènera le gouvernement à renoncer à d’importantes responsabilités nationales.

« Obsédé par les baisses d’impôt, M. Harper entraîne le gouvernement fédéral vers un abandon de son rôle dans la prestation de services publics de qualité », affirme Paul Moist, président national du Syndicat canadien de la fonction publique.

« Ce budget ne contient strictement rien qui puisse contribuer à la création du programme de développement de la petite enfance et de garderies que méritent les enfants et les familles, déplore M. Moist. Essentiellement, les conservateurs effacent toute trace du premier programme social national à être créé depuis une génération. »

Les conservateurs ne sont pas tendres envers les travailleurs et les collectivités. La réduction de 1 pour cent de la taxe sur les produits et services coûtera à Ottawa plus de 5 milliards $ par année en revenus perdus, ce qui intensifiera la pression pour réduire les dépenses de programmes. Pire, Stephen Harper augmente le fardeau fiscal des familles ouvrières d’environ 200 $ par année en accroissant le taux fiscal des revenus les plus faibles et en réduisant l’allocation de l’impôt de base.

« Les Canadiens ne doivent pas se laisser prendre à ce jeu. L’insistance sur les baisses d’impôt aujourd’hui mènera à une réduction des programmes demain », croit Paul Moist.

En tout, le gouvernement accordera plus de 21 milliards $ en réductions d’impôt au cours des deux prochaines années, et il ne consacrera que 8 milliards $ aux dépenses. La majeure partie des nouvelles dépenses iront à l’inefficace allocation pour les services de garde des conservateurs au lieu de bénéficier à un vrai programme, et les dépenses consacrées à la police, la défense et la sécurité augmenteront. Le financement destiné à l’infrastructure est bienvenu, mais il ne suffira pas à combler le déficit du pays à ce chapitre. Le budget réduit aussi les montants accordés à l’éducation, à la formation, à la recherche et au développement, aux communautés autochtones et à l’environnement.

« Le gouvernement fédéral veut faire adopter les baisses d’impôt rapidement, mais il renie ses engagements en matière de dépenses, affirme Paul Moist. Attendez de voir la suite si les conservateurs obtiennent une majorité aux prochaines élections - encore plus de baisses d’impôt pour les riches, d’immenses réductions des dépenses pour les autres et plus d’argent pour la prétendue « sécurité » afin de nous garder à l’œil. »