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Ce n’est pas toujours la faute de BUSH

André Nault

vendredi 29 octobre 2004

Les problèmes politiques mondiaux ne tirent pas toujours leurs origines des Etats-Unis avec la politique étrangère, très patriotique, de leurs politiciens. Regardons de plus près quelques points pour cette analyse.

Dans le film de Michael Moore, Fareneith 9/11, on veut nous faire croire que tous déboires des Etats-Unis sont dus à la politique que W. Bush met de l’avant. Je suis convaincu que M. Kerry aurait fait aussi pire. Il est peut-être trop facile de tirer la roche à une personne sans regarder l’entourage de celui-ci. Regardons ce qui ce passe ici. M. Martin a été élu comme Premier ministre du Canada et l‘un des premiers gestes qu’il a posé ce fut de se déclarer favorable au bouclier anti-missile américain. Combien de chefs d’état ont défié la politique américaine dans le monde ? Trop peu. La très grande majorité ont baissé la tête afin de ne pas affronter cette puissance américaine.

Selon un sondage fait par le Conseil des Canadiens, près de 81 % des Canadiens s’opposent à un tel déploiement mais encore une fois nos politiciens au pouvoir vont favoriser une plus grande entente avec les Américains. Nous avons donc des politiciens qui se foutent complètement de l’opinion des électeurs et qui continuent à appuyer des politiques qui favorisent les biens nantis et l’industrie militaire. À preuve, l’augmentation du budget militaire canadien, et ce, sans conférence fédérale-provinciale !!! Est-ce que les Canadiens veulent s’engager dans cette direction ? Ce n’est pas de la mollesse qu’il nous faut dans cette situation mais un peu plus de rigueur et de fermeté afin d’exprimer notre désaccord avec cette politique d’agression. En favorisant ce délire militaire, nous favorisons la course aux armements tout en augmentant la pauvreté des populations à travers le monde.

Un deuxième exemple qui a été très peu souligné par nos médias d’information, ce fut l’appui, presque enthousiaste, de M. Martin au changement de régime en Haïti. Sans appuyer aveuglément la façon que Jean-Bertrand Aristide gouvernait, il est plus de notre devoir de lui fournir les outils nécessaires au développement de son pays plutôt que d’accorder un appui inconditionnel aux Américains dans ce changement de régime. Si M. Aristide trouvait que le plan du Fond monétaire international était trop drastique et qu’il ne pouvait pas le mettre en application, il était de notre devoir en tant que pays de lui porter secours et non d’appuyer son départ. M. Martin, serait-il possible que l’on puisse avoir une politique étrangère qui soit la nôtre et non pas une copie conforme de celle de nos "amis USA". Je suis certain que si vous aviez été le Premier ministre lors du déclenchement de la guerre d’Irak, nous serions dans un beau merdier, surtout que cette guerre s’est déclarée sur la base de mensonges. Pourquoi en serait-il différent pour Haïti ?

Le dernier exemple que je veux souligner, c’est celui de l’intégration de notre économie à l’économie américaine. Ce type d’intégration ne se fera qu’en détériorant nos acquis sur différentes questions comme l’eau, la santé, la forêt, l’environnement et aussi notre propre identité en tant que Québécois et Canadiens.

À trop vouloir se fondre avec le puissant, nous ne faisons que s’affaiblir. Arrêtez de nous fragiliser par rapport à notre position de pacifistes dans le monde.

André Nault

Membre du Comité de coordination UFP Estrie
Lettre ouverte parue dans La Tribune de Sherbrooke le 27 octobre 2004