Chirac, Villepin et Sarkozy sont pleinement responsables de la violence dans les banlieues populaires. Les propos provocateurs de Sarkozy visaient à faire monter la tension : aucune déclaration officielle pour regretter la mort des deux jeunes de Clichy ; au contraire, de fausses versions ont très vite circulé, afin de rendre les deux jeunes victimes responsables du drame qui leur a coûté la vie. Aucune excuse non plus pour la grenade lancée contre la mosquée de Clichy !
La réalité quotidienne des quartiers populaires, c’est le chômage de masse, la précarité, l’absence de logement social, la négation des droits, les contrôles d’identité incessants et, pour finir, les propos insultants et discriminants de Sarkozy.
Au lieu de répondre à l’urgence sociale, le gouvernement ressuscite une loi datant de la guerre d’Algérie : tout un symbole ! Cette loi donne aux préfets le pouvoir d’instaurer le couvre-feu, d’interdire réunions et manifestations, d’ordonner des perquisitions de jour et de nuit, de conférer tous les pouvoirs de justice... à la justice militaire ! En suspendant les libertés individuelles et civiques, le gouvernement franchit un nouveau pas dans la guerre contre les pauvres et la jeunesse. Politique sécuritaire et libéralisme vont de pair.
Il ne faut pas se tromper de cible. L’ennemi, ce n’est pas la voiture du voisin, le bus ou l’école du quartier. L’ennemi, c’est le gouvernement. C’est lui qui détruit les services publics, casse le code du travail, fabrique du travail précaire, expulse des familles de leurs logements et réprime les lycéens.
La LCR appelle à braver le couvre-feu là où il serait instauré, en manifestant unitairement et pacifiquement dans les communes, de nuit s’il le faut.
Jeunes en colère, habitants des quartiers, ensemble, exigeons toute la lumière sur le drame de Clichy, la fin des provocations policières, le départ de Sarkozy, l’arrêt des réformes libérales, la priorité aux services publics, à l’école, au logement, à la prévention et à la création d’emplois stables.
Il faut recréer de la solidarité et de l’espoir. C’est l’appel que je lance à tous les jeunes, à tous les citoyens, à toutes les organisations démocratiques et de gauche.
Olivier Besancenot