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Quelques pistes sur la situation difficile (mais pas désespérée) du NPA après la Conférence nationale de juin 2011

lundi 18 juillet 2011, par Philippe Corcuff

« Ne succombez jamais au désespoir : il ne tient pas ses promesses. »
Repris dans Victor Malka, Mots d’esprit de l’humour juif.

Le NPA apparaît dans une situation particulièrement difficile à la sortie de sa Conférence nationale consacrée aux élections présidentielles. Il ne servirait à rien de le nier en jouant à l’autruche. Après une série de nets reculs (baisse importante du nombre de ses adhérents, très peu d’apports militants nouveaux suite à un mouvement social sur les retraites pourtant particulièrement massif et scores électoraux en berne, principalement), une forte logique de polarisation et de division interne s’est enclenchée dans ses cercles dirigeants. Mais comment aborder les différents fils qui se nouent dans ces difficultés ? Je formulerai (subjectivement) quelques rapides repères schématiques.

1 - De la conjoncture politique et des questions secondaires de tactique électorale

Les divisions au sein du NPA depuis son congrès constitutif (comme au sein de la LCR dans les dernières années de son existence) ont principalement concerné des problèmes de tactique électorale, qui pourraient pourtant apparaître comme secondaires. C’est dans un tel cadre que se sont affrontées les deux principales positions (A et B) lors de la CN, en délaissant la question, à mon avis principale, du renouvellement des pratiques politiques (dans la liaison entre l’interne et l’externe). Question principale, si le NPA prenait vraiment au sérieux le qualificatif de « nouveau » de son anticapitalisme, c’est-à-dire s’efforçait d’inventer une politique renouvelée d’émancipation à partir du quotidien des exploité-e-s et des opprimé-e-s et avec elles/eux, en évitant la tentation de la focalisation sur la politique institutionnelle (tentation présente dans la position B) comme la tentation avant-gardiste et substitutiste (tentation présente dans la position A).

Accord tactique global avec la position A

Sur le plan tactique des prochaines élections présidentielles, je suis plutôt d’accord avec la position A. Car rien ne servait de prolonger les discussions avec les diverses composantes du Front de gauche (les principaux effectivement concernés par la dialogue entamé par le NPA, car la forte revendication d’autonomie – légitime après des décennies de mésaventures staliniennes - des mouvements sociaux, des syndicats et des associations vis-à-vis des partis en France aujourd’hui rend peu opératoire d’un point de vue politique un dialogue avec eux, en-dehors de la constitution utile de cadres unitaires larges, mais qui ne sont pas inscrits dans les mêmes horizons temporels que les élections), tant les premières discussions avaient montré que le blocage des alliances électorales du PCF avec le PS n’était pas, cette fois encore, susceptible de sauter. Une prolongation ne pouvait qu’entretenir les illusions présentes et les déceptions ultérieures. Et si l’on considère le plan principal du renouvellement des pratiques politiques, cela ne pouvait que nous enkyster un peu plus sur le terrain trop prégnant de la définition étroitement institutionnelle de la politique.

Toutefois, une petite ombre au tableau de mon accord se profile : la tentation d’effacement d’un texte voté à une large majorité lors de notre congrès il y a à peine quelques mois, « Nos réponses à la crise ». Cela pose des problèmes du point de vue des règles démocratiques minimales. Et cela quels que soient les avis (plus ou moins positifs ou négatifs) que l’on ait sur ce texte : ce qu’un congrès a institué, seul un autre congrès peut le défaire, pas une conférence nationale ! Pour ma part, je pense que, malgré ses faiblesses, ce texte portait d’ailleurs quelques avancées du point de vue des repères d’une nouvelle force politique radicale : place de la question écologiste, reconnaissance de l’utilité politique et pédagogique d’expériences alternatives dès la société capitaliste malgré leurs inévitables limites, ou élargissement de l’analyse des contradictions principales du capitalisme (contradiction capital/travail, mais aussi contradiction capital/nature, contradiction capital/démocratie et contradiction capital/individualité).

Si l’on s’arrête sur le résultat de la CN du point de vue de notre candidat aux élections présidentielles, je pense que la candidature de notre camarade Philippe Poutou constitue dans la conjoncture une plutôt bonne solution qui, si nous réussissons à recueillir les 500 signatures (ce qui n’est pas le cas le plus probablement envisageable), pourrait révéler de bonnes surprises. C’est la candidature d’un non-professionnel de la politique, par ailleurs salarié et militant syndical, qui pourrait devenir un des rares ouvriers candidats dans l’histoire de la Ve République, permettant alors de clairement se distinguer des autres candidats. Ce serait une façon de combattre en actes le décrochage de la gauche vis-à-vis des milieux populaires et ouvriers comme de mettre en cause la dévalorisation des notions de « populaire » et d’« ouvrier » dans le champ politique et dans l’espace médiatique. Et cela n’implique pas nécessairement une campagne ouvriériste, car notre classe de référence c’est le salariat dont les catégories ouvrières sont une des composantes principales mais pas la seule. D’autre part, la question écologiste, la question féministe, le combat contre les discriminations (racistes et postcoloniales, homophobes, etc.) et la prise en compte des précarisations devraient pouvoir enrichir notre conception de la question sociale au cours de la campagne électorale.

Un « parti anti et hors système » ? Une intuition juste

Par ailleurs, comme nos camarades Léon Crémieux et François Sabado en ont eu la juste intuition  [1], la remontée du Front national nous lance un défi particulier : être encore davantage « le parti anti et hors système ». Mais pas seulement au sens marxiste du terme : anti-système capitaliste, mais aussi en un sens libertaire du terme : anti-système de la représentation politique professionnelle. Et si les deux logiques sont aujourd’hui en interaction (système capitaliste et système de la représentation politique professionnelle), elles constituent bien deux logiques, ne renvoyant pas aux mêmes mécanismes. C’est la force sur ce plan du point de vue libertaire : le capitalisme pourrait disparaître sans que la domination proprement politique associée à la représentation politique professionnelle ne disparaisse.

Cela ne conduit pas nécessairement à un point de vue arrogant selon lequel, face à la menace de l’extrême-droite, nous disposerions « avec nos petits bras » de la seule réponse, car personne ne possède les clés de l’histoire (et notre caractère encore groupusculaire pourrait largement faire sourire si certains d’entre nous manifestaient une telle arrogance). Il y a plusieurs réponses qui vont vraisemblablement être avancées face à la remontée du FN, dont les mobilisations unitaires antiracistes et antifascistes sur le plan associatif et syndical (auxquels nous participerons et que nous tenterons même de stimuler) ainsi que les politiques publiques sociales-libérales de la gauche officielle. Mais si ces différentes réponses échouent à freiner une progression du FN, la constitution d’un « parti anti et hors système » de la gauche radicale constituera une autre corde à l’arc des réponses anti-fascistes. Et il n’y a guère que nous qui pourrions l’apporter : c’est de notre responsabilité propre en tant que parti anticapitaliste. Il n’y a donc rien là-dedans d’une « politique du pire » (à la manière de la politique des staliniens allemands dans les années 1920-1930 privilégiant la lutte contre la social-démocratie à celle contre le nazisme, avec les résultats catastrophiques que l’on connaît). Au contraire, ce serait une façon, avec les ressources qui sont les nôtres, d’éviter une « politique du pire », en contribuant à la constitution d’un arsenal plus varié face à la menace de l’extrême-droite.

Quand la focalisation sur la tactique électorale nous fait oublier le principal : le renouvellement de pratiques politiques émancipatrices

Toutefois la tactique électorale ne constitue qu’un plan secondaire quant aux réponses face à la menace de l’extrême-droite comme, plus largement, quant à la constitution d’un « parti anti et hors système » anticapitaliste et libertaire. Le principal relève à mon sens du renouvellement de pratiques politiques émancipatrices, au carrefour de l’interne et de l’externe.
La campagne pour les élections présidentielles pourrait d’ailleurs être un terrain intéressant pour le renouvellement des pratiques politiques. Mais la prégnance des conceptions étroitement propagandistes (qui sont une forme soft d’avant-gardisme que l’on retrouve au sein des deux positions principales du NPA) nous éloigne de cette perspective. D’ailleurs, bien au-delà des campagnes électorales, le NPA - souvent englué dans des routines, un défaut d’imagination pratique et de faibles dispositions expérimentales, du sommet à la base (ce qui pointe les limites des discours « basistes » qui se focalisent sur la dénonciation des comportements de « la direction » ; « basisme » qui dans une certaine rhétorique trotskyste traditionnelle se nourrit paradoxalement d’une vision élitiste du monde, puisque le principal relèverait presque toujours des « problèmes de direction ») - est pour l’instant largement passé à côté des enjeux du renouvellement des pratiques politiques, quelles que soient les « positions ». Ces « positions » n’en font d’ailleurs pas, le plus souvent, une question suffisamment digne d’intérêt politique pour en nourrir leurs textes si fréquemment abscons et si proches finalement dans leurs langues de bois.
Face à nos maigres résultats (nos quelques résultats positifs ont surtout été dus aux façons renouvelées d’intervenir en public portées par notre camarade Olivier Besancenot, qui d’ailleurs appartenait à « la direction » et non pas à « la base »), le NPA devrait faire preuve d’humilité, d’inventivité et surtout de praxis vers et avec les exploité-e-s et les opprimé-e-s. Or ce qui sort de la CN et de l’état de nos milieux dirigeants, c’est plutôt l’arrogance compétitive, la surproduction rhétorique et les petits plaisirs des guerres intestines. C’est peut-être que le NPA n’est pas encore né...

2 - Quelques pistes sur le principal : préserver les possibilités de naissance du NPA et d’émergence de pratiques politiques émancipatrices renouvelées

Si l’on veut s’efforcer de sortir de ce climat dépressif et de la forte tentation d’une semi-paralysie par surinvestissement de nos milieux dirigeants dans des dynamiques de rancœur tendant à nous focaliser sur notre nombril collectif (chacun ayant des montagnes de « bonnes raisons », avec l’appui de listes impressionnantes des « turpitudes » des « autres »), il nous faut peut-être déplacer un peu notre perspective quant à notre propre histoire récente.

Hypothèse principale : le NPA n’est pas encore né !

Dans ce cadre, mon hypothèse principale est donc la suivante : le NPA n’est pas encore né ! Pas ce que nous appelons factuellement le NPA, bien sûr, mais le projet du NPA, l’idéal du NPA tel qu’il s’est exprimé au cours du processus ayant mené au congrès constitutif et tel qu’il s’est, de manière certes imparfaite, cristallisé dans nos « Principes fondateurs » : une force anticapitaliste pluraliste, renouvelant à la fois le contenu de ce que pourrait être une politique alternative au capitalisme (le contenu programmatique et le projet de société) et le rapport même à la politique (les pratiques politiques, en interne, à l’extérieur et dans le rapport entre les deux), à visée majoritaire (et non pas groupusculaire).

Dans cette non-encore naissance du NPA, le plan du renouvellement des pratiques politiques apparaît le plus nettement sous-développé. On connaît peu les expériences (internes/externes/entre les deux) menées au sein du NPA en ce sens - nos instances dirigeantes n’ayant pas trouvé le temps de monter des circuits de mutualisation, tout à leurs occupations autrement « sérieuses » -, mais elles ne semblent pas, à vue de nez, très nombreuses. On connaît par ailleurs les déboires de deux tentatives médiatisées (quoiqu’on pense des raisons de leurs échecs respectifs) allant dans ce sens : 1) le comité « l’appel et la pioche » à destination des précaires, et 2) le comité quartier populaire d’Avignon en direction des couches populaires particulièrement discriminées parce qu’issues de l’immigration postcoloniale.
Si l’on part de cette hypothèse et que l’on ne croit pas à une philosophie déterministe de l’histoire, cela signifie que le NPA pourrait encore naître, mais que ce n’est pas une nécessité (une forme dégénérescente pourrait tout à fait sortir de ce que factuellement on appelle le NPA aujourd’hui et d’autres groupes pourraient ultérieurement reprendre le flambeau dans d’autres conditions, par exemple). Nos considérations tactiques sur le court terme devraient alors être soumises à deux exigences prioritaires : 1) préserver les possibilités de naissance ultérieure du NPA, et 2) préserver les possibilités d’émergence de pratiques politiques émancipatrices renouvelées à partir de l’embryon de l’encore-à naître NPA.

Deux pistes pour envisager de sortir de la mouise

J’avancerai deux pistes, à la croisée de ces deux exigences, susceptibles de nous aider à nous sortir des graves difficultés actuelles :

a) l’émergence et la consolidation de réseaux transversaux aux différentes « positions » et hors-« positions » (voir l’intéressante plate-forme locale de Lyon pour la CN, ayant refusé la polarisation en cours sur des questions de tactique électorale) comme le récent Réseau de réflexions et de pratiques autogestionnaires et libertaires dans le NPA et sa liste [libertaires-au-npa@googlegroups.com], susceptibles de développer une culture pratique imaginative et expérimentale au sein de notre organisation ;

et, surtout, _b) l’arrivée de nouvelles vagues militantes (du moins des vaguelettes !) apportant un nouveau dynamisme : soit liées à des mouvements sociaux (sur ce point, on ne doit pas oublier que le NPA n’a presque pas bénéficié d’un point de vue militant du récent mouvement social des retraites, contrairement à la LCR par rapport à d’autres mouvements sociaux antérieurs, ce qui met en évidence que répéter le plus souvent « grève générale » et « Prolétariat » ne suffit guère à être audibles dans les secteurs les plus radicalisés des exploité-e-s et des opprimé-e-s concrets), soit liées aux campagnes électorales (comme cela a été le cas pour la LCR avec les deux campagnes présidentielles d’Olivier Besancenot ; la candidature de Philippe Poutou, si elle peut passer le difficile barrage des 500 signatures, offre quelques atouts en ce sens).

Des risques de la polarisation interne (A/B) et des dangers de rétrécissement dogmatique du périmètre politico-intellectuel du NPA

Cependant, en l’état, les forces innovatrices et expérimentales n’apparaissent guère suffisantes et suffisamment constituées au sein de notre organisation. Et la logique de polarisation interne en cours ne peut que dégrader tant l’outillage existant (effets de paralysie, nouveaux départs, etc.) que notre attractivité vis-à-vis des exploité-e-s et des opprimé-e-s. D’autant plus que si la position minoritaire (B), fort hétérogène, révèle bien en son sein des tentations institutionnalistes, qui en pratique éloignent de l’invention d’une nouvelle politique émancipatrice à partir du quotidien des opprimé-e-s et avec elles/eux, la position majoritaire (A), elle aussi fort hétérogène, révèle en son sein des tentations avant-gardistes et dogmatiques nous éloignant également en pratique de l’éventuelle naissance du NPA. Il ne s’agit pas ici de reprocher à des camarades d’avoir telle ou telle lecture du trotskysme, du léninisme et du marxisme, mais de pointer la tentation de certains d’entre eux d’en faire le cœur de l’identité du NPA, en contradiction avec le pluralisme de l’anticapitalisme constitutif de nos « Principes fondateurs », qui ne définissent d’ailleurs le NPA ni comme « marxiste », ni comme « léniniste », ni comme « trotskyste ». Faut-il rappeler la formulation très ouverte de ces derniers :

« Nous voulons que le NPA fasse vivre le meilleur de l’héritage de celles et ceux qui ont affronté le système depuis deux siècles, celui de la lutte des classes, des traditions socialistes, communistes, libertaires, révolutionnaires. Un parti qui hérite des luttes démocratiques et antifascistes. Un parti qui garde la mémoire des combats contre les dérives autoritaires et bureaucratiques qui ont terni les espoirs émancipateurs. Un parti qui se nourrit du féminisme, de l’anticolonialisme, de l’antiracisme comme des luttes contres toutes les discriminations. Un parti qui donne une tonalité clairement anticapitaliste à l’écologie politique radicale et une tonalité clairement écologiste à l’anticapitalisme. Un parti soucieux des aspirations individuelles à la reconnaissance et à la créativité face à l’uniformisation marchande de la vie quotidienne. »

Un penchant dogmatique récusant de fait ce pluralisme pourrait nous entraîner intellectuellement bien en deçà du pluralisme effectif qui fut celui de la LCR ; la figure regrettée de notre camarade Daniel Bensaïd ayant particulièrement incarné depuis le début des années 1990 le dialogue critique d’un marxisme hérétique et ouvert avec une diversité de radicalités intellectuelles. Il faut ici prendre garde que des considérations tactiques justes ne permettent pas de couvrir de telles régressions. Car s’il s’agissait de créer le NPA pour revenir en arrière par rapport à la LCR… ?!!!
Dans le même temps, les deux principales « positions » mettent en avant, chacune de leur côté, des exigences justes : en particulier, l’importante critique des risques de l’engluement dans politique institutionnelle et professionnalisée pour la position A et la nécessité de l’ouverture du NPA pour la position B.

En attendant la naissance du NPA : un nécessaire compromis entre A et B pour des raisons pragmatiques

En l’absence de forces inventives pour l’instant suffisantes, la moins mauvaise solution, dans l’objectif de préserver la possibilité de naissance ultérieure du NPA, pourrait être un compromis entre la position A et la position B pour animer l’organisation, dans une logique que Proudhon appelait « l’équilibration des contraires », en faisant le pari pragmatique que les risques respectifs portés par les uns et les autres seront contrebalancés par les apports respectifs des uns et des autres. L’état des tensions, leurs composantes affectives, les rancœurs et les arrogances concurrentes semblent certes nous éloigner de ce moindre mal raisonnable. Mais, à défaut d’une telle attitude raisonnée et raisonnable de nos secteurs dirigeants, le risque est grand d’une non-naissance quasi-définitive du NPA. Il faudrait rappeler à ceux qui seraient tentés de passer outre que dans une telle dynamique mortifère, au nom du « parti anti et hors système » pour les uns et de « l’ouverture contre le sectarisme » pour les autres, la possibilité même de l’émergence d’un « parti anti et hors système » et/ou d’une force politique anticapitaliste ouverte pourrait être gravement, voire irrémédiablement, affectée. La nouvelle gauche radicale embryonnaire retournerait alors aux dérives groupusculaires de la vieille extrême-gauche.

Dans le cas où le déraisonnable aurait eu le dernier mot, sur le plan personnel, tout en demeurant adhérent du NPA (les menaces successives de départ comme mode de dramatisation du débat sont particulièrement pénibles dans notre organisation et, surtout, l’on ne voit guère pour l’instant où la possibilité de naissance de quelque chose comme le NPA pourrait germer ailleurs ?), je me mettrai de côté par rapport à la polarisation A/B, en me contentant de modestement contribuer à l’éventuelle campagne de Philippe Poutou. Être conscient que l’on va dans le mur et continuer à participer aux logiques qui y mènent serait encore plus déprimant. Il restera alors surtout à nourrir des initiatives transversales comme le Réseau de réflexions et de pratiques autogestionnaires et libertaires dans le NPA, des expérimentions locales et des espaces de recherche radicale et pluraliste sur le plan théorique. Comme le désespoir, la participation à un suicide collectif n’a rien d’obligatoire, mais ne constitue qu’une possibilité, qui a peut-être ses charmes, mais vraisemblablement très surfaits…

Philippe Corcuff (comité NPA Nîmes), 13 juillet 2011


* Ce texte est une version légèrement modifiée d’une contribution envoyée le 12 juillet 2011 sur la liste du Réseau de réflexions et de pratiques autogestionnaires et libertaires dans le NPA.

Source : Europe solidaire.


[1dans « Pour un débat stratégique dans le NPA », ESSF (article 20968), rubrique « Stratégie du Phénix », 5 avril 2011.