Les militants se retrouvant dans la plateforme B lors de la dernière conférence nationale de la LCR ont demandé à pouvoir s’exprimer dans une tribune hebdomadaire.
Les collectifs unitaires antilibéraux se réunissent de nouveau les 20 et 21 janvier. Après la rupture opérée par la direction du PCF avec la proclamation de la candidature de Marie-George Buffet, l’élan aurait pu être brisé net. Mais heureusement, il n’en a rien été. Les collectifs continuent de se réunir et ils expriment une formidable volonté de poursuivre, contre les logiques de division, dans la voie de la construction d’une alternative au libéralisme et au social-libéralisme. Le succès de l’appel en faveur de José Bové qui, en quelques jours, a réuni plus de 15000 signatures, confirme la force et la profondeur des aspirations à l’unité de la gauche antilibérale.
Face au danger que représente le face-à-face entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, qui tire l’ensemble du paysage politique à droite, cet objectif reste plus que jamais nécessaire. Il s’agit de battre le social-libéralisme au sein de la gauche, dans l’optique d’une rupture avec le capitalisme libéral. En perspective, la construction d’une nouvelle force politique est incontournable.
À l’élection présidentielle, il revient donc aux collectifs de continuer à s’adresser à l’ensemble des composantes de la gauche antilibérale, autour de l’idée d’une candidature qui fasse « trait d’union » entre toutes les sensibilités concernées, pour le retrait de Marie-George Buffet et Olivier Besancenot, sur la base du travail réalisé en commun depuis des mois, à commencer par le texte « Ambition-Stratégie » et les 125 propositions du projet de programme. C’est de ce point de vue que le succès de l’appel en faveur de José Bové est positif. Il lui faut s’inscrire nettement dans le cadre d’une candidature collégiale, qui procède de la décision consensuelle des collectifs, de la réunion des 20 et 21 janvier, et porte leurs acquis, qui soit proposée comme « trait d’union » possible entre toutes les composantes du mouvement antilibéral, comme l’ont été, dans la phase précédente, les noms de Clémentine Autain et d’Yves Salesse. Ce qui suppose qu’il ne s’agisse pas d’une candidature supplémentaire, mais de créer une dynamique susceptible d’aboutir au retrait simultané des candidatures Buffet et Besancenot.
Dans la foulée, c’est aux législatives que le combat pour l’unité a l’occasion de s’enraciner encore plus. Grâce à la bataille livrée à la présidentielle, sur la base des 125 propositions et du refus de participer à un gouvernement ou à une majorité formés par le Parti socialiste, il est possible d’aboutir à des candidatures unitaires labellisées dans un maximum de circonscriptions. Il importe que s’engage un processus de discussion entre les collectifs et les forces politiques locales - lesquelles se sont, dans de très nombreux cas, impliquées dans la démarche de construction de l’unité antilibérale -, dans le but de déboucher finalement sur un accord politique et une répartition assurant la diversité des candidatures.
Il est encore possible, pour la majorité de direction de notre organisation, de prendre la mesure de l’impasse où l’a conduit sa politique d’isolement, afin de réaliser un tournant unitaire qui la remette en phase avec les potentialités qui n’ont cessé de s’affirmer depuis le 29 Mai.