Accueil > Notre dossier de l’heure > NON à la guerre de l’empire ! > Obus roi

Obus roi

mardi 10 septembre 2002

Au lendemain des attentats du 11 septembre, la chaîne Clear Channel, qui compte 1200 stations radiophoniques aux USA s’était bien défendue d’avoir informellement banni la chanson "Give peace a chance". http://www.guardian.co.uk/arts/story/0,3604,554743,00.html

Il faudrait pourtant peut-être que le congrès avalise une semblable décision pour de bon et dans toutes les radios, question d’éviter les tergiversations. Car le temps de la paix semble bien révolu pour l’administration américaine. Sous la présidence de Bush fils, le budget militaire des USA a fait un nouveau bon prodigieux. Il vient d’atteindre des sommets, même en ne comptant que les chiffres officiels. 379,3 milliards pour 2003, soit plus d’un milliard de dollars par jour ! (http://www.cyberpresse.ca/reseau/monde/0202/mon_102020063038.html

Pour l’instant, c’est vers l’Irak que Bush tourne cet invraisemblable arsenal. On le comprend, puisque l’Irak est le deuxième pays du monde pour ce qui est de la richesse en pétrole, juste après l’Arabie Saoudite, où les Américains sont d’ailleurs déjà fermement implantés. Rêvant déjà aux lendemains d’une invasion, le Washington Post évoque poétiquement un "bonanza for American oil companies" http://www.washingtonpost.com/ac2/wp-dyn/A18841-2002Sep14?language=printer

Pour justifier son action, Bush a avancé que l’Irak avait des armes de destructions massives et a exigé que Sadam permette à des inspecteurs d’aller vérifier de visu. Ce faisant, il espérait peut-être que l’Irak refuserait, se souvenant que la dernière fois, certains des inspecteurs avaient joué le rôle d’agents doubles pour fournir des informations aux USA qui s’en étaient servi pour bombarder lourdement le pays, après avoir fait sortir les inspecteurs "pour des raisons de sécurité". http://www.monde- diplomatique.fr/2002/09/GRESH/ et http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3232—270719-,00.html

Malheureusement pour le plan des Faucons, l’Irak a accepté d’admettre les inspecteurs en désarmement de l’ONU. Grave problème pour les velléités pacificatrices et pétrolières Républicaines… Il faudra chercher un nouveau prétexte, du moins si l’on veut rester dans les limites de la décence.

Alors cherchons…

Arguer que l’Irak possède des armes biologiques ? Peut-être. Mais ce serait un peu cynique puisque les germes qui ont terrorisé l’Amérique après le 11 septembre venaient d’un laboratoire américain, tout comme ceux que l’Irak a reproduit depuis la guerre contre l’Iran, au temps ou les USA utilisaient encore Sadam. http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3222—290524-,00.html Et ce serait oublier que les USA ne veulent rien savoir d’un programme international de surveillance de ces armes, refusant d’être eux- mêmes surveillés…http://www.monde-diplomatique.fr/2001/11/WRIGHT/15796 et http://www.monde- diplomatique.fr/1999/07/ENDICOTT/12209.

Répéter que l’Irak a des armes chimiques ? Comment le dire sans rire lorsqu’on sait que les USA et leurs alliés ont largué des dizaines de tonnes d’uranium sous forme de bombes et de munitions sur l’Irak, avec des conséquences désastreuses sur les populations civiles, et même sur les soldats alliés ? et http://www.monde- diplomatique.fr/2002/03/PARSONS/16228
Ânoncer que l’Irak est sur le point d’avoir des bombes nucléaires ? Ce serait oublier que les USA sont le seul pays à avoir utilisé cette arme contre des civils dans un conflit, et qu’ils ont à eux seuls des stocks suffisants pour rayer l’Irak de la surface du globe, ou même l’ensemble des nations civilisées si d’aventure l’idée leur souriait soudain.

Mais de toute manière, pourquoi les puissants USA auraient-ils besoins d’être décents, eux que personne sur le globe ne peut plus imaginer semoncer ? S’ils veulent agir, personne ne prendra le risque insensé de mettre des bâtons dans leurs grosses roues aveugles. Sauf peut-être en cessant d’acheter tous les bidules qu’ils vendent partout et qui financent à terme leur machine de surveillance et de guerre totale.

Devant pareille impudence, on ne peut qu’espérer un sursaut de la conscience chez les hommes de bonne volonté, tant aux Etats- Unis qu’ailleurs dans le monde. Une guerre, c’est une catastrophe. À tous les points de vue. L’Irak a perdu un million et demie de ses citoyens depuis le début des attaques de 1990-1991. Aujourd’hui, même des voisins comme le Koweït, qui devraient pourtant le craindre, demandent qu’on laisse le pays se reconstruire et qu’on admette les inspecteurs onusiens. C’est qu’ils savent que les frappes aériennes hebdomadaires des USA et de leurs vassaux sur l’Irak n’ont pas cessé depuis la guerre du Golfe. Et les enfants nés difformes, cancéreux ou simplement morts en raison du conflit ne se comptent plus. http://www.wsws.org/francais/News/2000/janvier00/18jan00_irak.shtml

Dans un tel contexte, ne devrions-nous pas tenter de chercher une issue pacifique à cette crise. Comme Scott Ritter, ancien inspecteur en désarmement de l’ONU en Iraq http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3232—270719-,00.html, comme Nelson Mandela, prix Nobel de la paix, comme plusieurs chefs d’états du monde et comme la majorité des citoyens de la planète, ne devrions-nous pas demander à Bush de "donner une chance à la paix", et de laisser les inspecteurs faire leur travail. http://solidariteetprogres.online.fr/News/Slugs/breve_565.html

Pour écrire à George W. Bush de ressortir ses disques des Beatles et de se calmer, vous pouvez utiliser l’une des adresses suivantes : president@whitehouse.gov ou VICE.PRESIDENT@WHITEHOUSE.GOV Et tant qu’à lui écrire, pourquoi ne pas lui rappeler que son pays n’a pas encore signé l’accord international pour bannir les mines antipersonnel ? Pourquoi ne pas lui rappeler que son pays n’a pas ratifié les accords de Kyoto pour réduire la pollution et l’effet de serre même s’il est responsable du quart de ce fléau ? Pourquoi ne pas lui rappeler que son pays est le seul de l’Occident qui utilise encore la peine de mort ? Etcetera Etcetera Etcetera Etcetera…. http://www.monde-diplomatique.fr/2001/07/GOLUB/15358

François Privé Citoyen d’un pays qui profite des largesses des USA