Accueil > Politique québécoise > Luttes syndicales > Un travail chez Olymel, la réalité du travailleur

Les travailleurs de l’usine d’Olymel de Saint-Simon

Un travail chez Olymel, la réalité du travailleur

LETTRE OUVERTE

vendredi 19 mai 2006

Le 9 juin, l’usine d’Olymel de Saint-Simon fermera ses portes. Ce choix, c’est celui de l’employeur, certainement pas celui des travailleurs. En tant que travailleurs de cette usine, nous avons quand même pu constater l’ampleur de ce que notre emploi représente comme impact économique pour les autres résidents de la MRC et nous en restons sans mot.

Travailler chez Olymel, ce n’est surtout pas une partie de plaisir. À l’humidité et au froid toute la journée, souvent avec des mouvements et des postures qui se définissent mal ergonomiquement. Il faut comprendre que notre salaire, qui s’établit en moyenne autour de 20 $ de l’heure, comprend une prime de risque. Un risque qui est en lien avec notre type de travail.

Il n’y a pas beaucoup de personnes qui sont prêtes à travailler dans des conditions pareilles, et ce malgré le salaire. D’ailleurs, il y a toujours des postes non-comblés dans plusieurs usines d’Olymel. Pour 10 personnes qui viennent essayer l’emploi, très peu demeurent à l’emploi.

En restant debout toute une journée, les pieds dans l’eau, devant un convoyeur à effectuer un travail manuel de chaîne répétitif, la majorité des travailleurs en ressort avec des lésions professionnelles et des limitations physiques qui ont aussi une influence sur notre qualité de vie à l’extérieur de l’usine. Avec un dossier de ce type-là à la CSST, les travailleurs d’Olymel à Saint-Simon auront bien du mal à se retrouver un emploi ailleurs et nous en sommes très conscient.

Même à cela, les travailleurs de Saint-Simon ont toujours été fiers, fidèles, professionnels et consciencieux dans leur travail. C’est une fierté de travailler à cette usine parce que la qualité et la cadence qui en ressortent sont les meilleures de l’entreprise. Le professionnalisme de nos travailleurs a fait de cette usine la plaque tournante des exportations pour les marchés spécialisés du Japon et des États-Unis. En fait, concernant notre rapidité d’exécution, nous rencontrons - et même dépassons - les rendements exigés de l’employeur (98 à 100.3 %) depuis des années, et nous en sommes très fiers malgré le manque de reconnaissance de notre employeur.

Il faut aussi noter aussi que nous avons toujours été prêts à s’asseoir avec l’employeur, comme dans le cas des deux médiations de grief et du plan de travail, qui a soit dit en passant été proposé par le syndicat pour relancer les relation de travail, mais il semble que nous sommes les seuls qui avaiemt cette volonté. Durant l’été 2005, le syndicat a même entrepris une démarche pour régler tout les dossiers de griefs avec l’employeur. La direction locale a décidé d’arrêter cette démarche pour se concentrer sur l’ouverture de l’usine de Princeville. Dès l’annonce de la fermeture, Olymel a coupé les communications avec nous. Même le siège social de la rue Pratte ne répondait pas à nos questions et à nos préoccupations. Qu’Olymel a-il à nous reprocher ? Pourquoi ce silence ? Nous n’avons pourtant commis aucun geste laissant croire à Olymel qu’il n’y avait plus rien à faire avec nous et qu’il valait mieux mettre la clef dans la porte ! Nous n’avons rien à gagner dans cette fermeture et surtout pas notre employeur ! Pourtant nos emplois quittent vers l’Ouest canadien et l‘argent qui s’y rattachent aussi.

Que vaut cette convention collective que nous avons signé avec Olymel jusqu’en septembre 2007. Pour nous, les travailleurs d’Olymel, respecter notre signature et notre parole a toujours été important. Malheureusement, nous ne percevons pas la même considération de la part de l’employeur et c’est plutôt désolant.

La fermeture annoncée de l’usine de Saint-Simon, c’est terrible pour l’économie régionale, c’est terrible pour Olymel et c’est aussi terrible pour les 700 familles des travailleurs d’Olymel Saint-Simon.

M. Nadeau, arrêtez cette « job de bras », nous ne somme plus en 1998 dans le poulet, nous sommes en 2006 et c’est le temps d’évoluer.

 30 -

Pour information :
Richard Martin
Pour les travailleurs de l’usine d’Olymel de Saint-Simon