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Vendredi 1er Octobre 2010 : Solidarité Contre la tentative de coup d’Etat en cours en Équateur

vendredi 1er octobre 2010

Au cours de la journée du 30 septembre, une série d’incidents graves se sont déroulés en Équateur. Des secteurs de la police et de l’armée ont tenté de renverser le gouvernement de Rafael Correa par un coup d’État. La Gauche se réjouit vivement de l’échec du coup qui visait le renversement d’un gouvernement progressiste et démocratique.

Depuis plusieurs semaines, la droite tentait de déstabiliser le gouvernement jusqu’à la tentative de coup d’état d’hier.

L’urgence de la solidarité reste entière bien que le président Correa ait été libéré hier soir. L’enjeu c’est bien l’approfondissement du processus démocratique face aux pressions de l’armée et des forces conservatrices. Et la mobilisation populaire en équateur necessite toute notre attention !

Après avoir séquestré pendant plusieurs heures le président et réprimé violemment les protestations citoyennes dans les rues de Quito, les policiers mutinés ont dû battre en retraite par l’intervention de l’armée. Certains secteurs militaires ont tenté de faire pression sur Correa, mais l’état-major est demeuré fidèle à l’ordre constitutionnel. Notons également la protestation populaire spontanée qui a affronté dans les rues les putschistes. Plusieurs milliers de citoyennes et citoyens ont pu acclamer le président Correa en fin de soirée devant le Palais présidentiel. Les gouvernements des pays d’Amérique du Sud, regroupés au sein de l’Union sud-américaine, se sont réunis d’urgence pour appuyer Correa et le maintien de l’ordre démocratique. La « belle fin » de cet épisode ne doit cependant pas diminuer la gravité de la tentative de putsch.

La « protestation policière », initiée pour protéger des intérêts corporatistes a masqué, ou bien a été manipulée, afin de déstabiliser et renverser le pouvoir présidentiel. Pendant que des secteurs de l’armée de l’air bloquaient l’aéroport, des effectifs policiers se sont emparés de l’Assemblée nationale et des casernes stratégiques de la capitale. Des actes d’insubordination des forces policières ont été recensés dans les principales villes du pays. L’ancien président, Lucio Guttierez, qui a dû démissionner en 2005 suite à des protestations populaires, a appuyé, depuis Brasilia où il se trouve, la tentative de coup en déclarant qu’il s’agissait de mettre fin au mandat de Rafael Correa. Les policiers ont de plus attaqué la télévision et la radio nationales, alors que les reporters du canal latino-américain Telesur ont été victime d’intimidation. Ce ne peuvent être des événements isolés. Il s’agit clairement d’actions dont l’objectif est le reversement du gouvernement.

Rappelons que le président Rafael Correa a été élu à deux reprises (2006 et 2010). Depuis son arrivée, l’Équateur vit une série de réformes démocratiques et de politiques sociales. En 2008, une nouvelle Constitution a été adoptée suite à un processus participatif d’ampleur nationale. De plus, le gouvernement équatorien a réalisé un moratoire sur sa dette, qui lui a permis de la renégocier et diminuer grandement son fardeau, se qui lui a permis d’augmenter les dépenses sociales en faveur des plus démunis.

Après le coup d’État au Honduras, en juin 2009, appuyée par les États-Unis et les secteurs conservateurs de la région, le risque de coup d’État sur des gouvernement de gauche est bien réel en Amérique latine.