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Retour en classes... ou à la lutte

mardi 23 août 2011, par Gauche socialiste

Pendant que les cégépiens et les universitaires du Québec se préparent à entrer en classes, au Chili, les étudiants refusent obstinément d’y retourner même après trois mois de grève. La détermination du mouvement étudiant chilien rappelle celle du mouvement québécois de l’hiver 2005. Tous deux ont dû affronter un gouvernement méprisant qui crache sur notre droit à une éducation de qualité, publique et gratuite. La catastrophe de l’éducation au Chili (privée, chère et inégalitaire) devrait avertir la population québécoise de la nécessité de renverser les hausses de frais de scolarité. Le courage de ses étudiantes et étudiants devrait inspirer notre lutte à venir.

Après plusieurs années consécutives à présenter un budget antisocial, le gouvernement Charest continue de manœuvrer le bulldozer de droits sociaux avec son attitude suffisante et méprisante. Les mesures d’austérité, dont les hausses de frais de scolarité, de santé et d’énergie, sont rejetées par la majorité de la population, car elles affectent durement les travailleurs, les étudiants et les classes populaires, en particulier les femmes. Mais comme elles assurent des gains aux hommes d’affaires, québécois ou étrangers, les trois partis traditionnels les appuient. Seule une résistance musclée des mouvements sociaux pourra renverser la vapeur.

Le mouvement étudiant chilien impressionne : depuis trois mois, des manifestations de dizaines de milliers de personnes paralysent chaque semaine les principales villes du pays. Jeudi 18 août, malgré la pluie et le froid de 3 °C dans la capitale Santiago, 100 000 manifestantes et manifestants ont défié le gouvernement. Deux semaines auparavant, les gaz lacrymogènes et les matraques policières ont tenté de faire respecter l’interdiction de manifester émise par le gouvernement. En réponse : les Chiliennes et Chiliens sont descendus encore plus massivement dans les rues en organisant, spontanément, des cazerolazos, tintamarres de casseroles qui ont résonné dans tous les recoins du pays. Même si déjà, le gouvernement a cédé sur plusieurs points (création de bourses, étatisation de certains établissements secondaire, investissements dans les universités publiques), les étudiantes et étudiants poursuivent la lutte pour obtenir la vraie garantie d’une éducation publique, gratuite, de qualité et non-marchande.

Deux éléments font la force du mouvement et peuvent inspirer le mouvement québécois. L’unité du mouvement : malgré leurs différences idéologiques, universitaires et secondaires sont unis par la même demande d’éducation publique, universités publiques ou privées, de "droite" et de "gauche" font front commun. Ensuite, les fédérations étudiantes ont activement cherché et obtenu l’appui des autres secteurs. D’abord les parents, les profs et les employés de soutien, ensuite les syndicats, particulièrement les mineurs, ont débrayé pour appuyer le mouvement.

C’est ce dont le Québec a besoin : un large mouvement social en faveur de l’éducation publique, de la santé publique et des services publics en général.

POUR LA GRATUITÉ SCOLAIRE À TOUS LES NIVEAUX !

POUR UNE ÉDUCATION PUBLIQUE DE QUALITÉ !

À LUTTER POUR NOTRE DROIT À L’ÉDUCATION !


Pour en savoir plus sur le mouvement étudiant chilien de 2011, voir notre dossier Chili