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ALORS QUE L’ ÉCONOMIE DES U.S.A. SOMBRE :

BUSH, ET LE PENTAGONE FOMENTENT UNE GUERRE CRIMINELLE CONTRE L’IRAK

Nécessité du Combat Indépendant Anti-guerre

dimanche 8 septembre 2002

Par Deirdre Griswold

Une crise mondiale se développe rapidement. La forme qu’elle prend en ce moment même est la préparation pour une guerre totale contre l’Irak par l’administration Bush et le Pentagone.

A ce qu’on dit, le Pentagone expédie par bateau d’énormes quantités d’équipement militaire à partir de ses bases d’Europe vers le Moyen-Orient, et les effectifs des troupes US dans le secteur ne font que s’enfler.

Le Herald of Scotland a signalé le 16 août "Le Pentagone a déplacé 50.000 soldats, marins, aviateurs et fusiliers marins à portée de frappe de l’Irak pendant les 10 mois passés sous couvert de déploiements visant le terrorisme mondial, selon les plus hautes sources militaires du Royaume-Uni.

"La discrète concentration comporte la présence de pas moins de cinq porte-avions nucléaires, chacun avec une force d’attaque de 70 à 80 avions à réaction. "

Il y a aussi "plusieurs forces expéditionnaires de l’U.S Marine, des bataillons d’infanterie renforcés par des hélicoptères de combat, des tanks et des transports de personnel blindés, embarqués dans des bateaux d’assaut spéciaux dans et autour de l’Océan Indien et du Golfe Persique. "

Le journal écossais ajoute que "il est clair que ces préparatifs sont faits en vue d’une campagne aérienne qui pourrait être engagée même si des états voisins comme l’Arabie Saoudite et la Jordanie refusaient de permettre l’utilisation de leurs terrains d’aviation pour une action offensive. "

La prise d’assaut de l’Ambassade irakienne à Berlin le 20 août par un petit groupe de personnes se disant dissidents irakiens a été dénoncée par Bagdad comme le travail d’agents américains et israéliens. Tandis que la Maison Blanche nie cela, comme on pouvait s’y attendre, le bref épisode de la prise d’otage est pour le moins le produit des espérances que l’arrivée d’une guerre US éveillerait parmi les opportunistes qui veulent faire partie d’un gouvernement fantoche.

Que cela se soit passé à Berlin, cependant, fait soupçonner une implication U.S plus directe, depuis que l’administration Bush a été irritée par le refus du Chancelier Gerhard Schroeder, dans ses discours de campagne, de prêter appui à sa guerre contre l’Irak

UNE CRITIQUE SANS MORDANT

Partout au monde les médias capitalistes sont remplis de spéculation : l’attaque commencera t’elle plus tôt ou plus tard ; le président George W. Bush sera t’il capable de rallier le soutien de quelques "alliés" US ; la réunion avec la plupart de ses assistants de pointe à Crawford, (Texas), le 21 août, a t’elle été secrètement prévue pour finaliser les plans de la guerre ; et les peu enthousiastes paroles de prudence venant de quelques vieilles bouches républicaines changeront-elles quelque chose.

Toutes les discussions internes aux organes et conseils de la classe dirigeante aux États-Unis considèrent comme allant de soi que la cabale de droite qui dirige le gouvernement - ce groupement si intimement lié à l’entreprise criminelle mondiale rongée par le scandale - a le droit de tuer des dizaines de milliers d’Irakiens pour la poursuite de ses buts. Pas ouvertement, mais sous-jacente à toutes leurs analyses, il y a la vieille maxime impériale,"Puissance fait Droit."

Personne ne doit penser non plus que les vétérans de la guerre de 1991 de Bush l’aîné qui élèvent maintenant la voix aient quelques scrupules pour ce qui est de mettre les troupes US "en danger". Leur seul souci est que trop de sacs mortuaires rentrant à la maison pourraient enflammer un incendie d’opposition dévastateur et gâcher leurs plans pour la totale domination des pays riches en pétrole où l’Europe, l’Asie et l’Afrique du Nord se retrouvent.

Comme les G.I. l’ont tous trop bien découvert pendant la Guerre du Viêt-Nam, la classe des officiers et leurs copains du complexe militaro-industriel considèrent les jeunes travailleurs en uniforme comme rien de plus qu’un élément de leur machine de guerre.

Ils sont appréciés à cause des grandes sommes d’argent dépensées pour leur entraînement - pas parce qu’ils sont Joe ou Jane ou Rasheed ou Juana, avec des personnalités et des rêves et des espoirs. Au contraire, l’entraînement militaire est prévu pour effacer autant que possible les traits individuels excentriques et charmants de chaque personne unique et changer les êtres humains sensibles en machines à tuer automatisées.

Au cas où quelqu’un penserait que les larmes de ces criminels pour leurs soldats tombés ne sont pas des larmes de crocodiles, qu’il regarde seulement le traitement minable des vétérans, dont les avantages médicaux et autres sont supprimés même alors que de jeunes recrues sont envoyées en hâte à l’étranger pour une nouvelle guerre.

LE GANGSTÉRISME CONTRE UN PETIT PAYS

Ceux qui dans la bourgeoisie capitaliste s’inquiètent du résultat de la guerre proche n’ont jamais admis que la politique US envers l’Irak pendant des décennies n’a été rien qu’une atroce opération de gangstérisme contre un petit pays qui est pratiquement sans défense en comparaison de la massive puissance de feu de haute technologie du Pentagone. Toute parole alarmiste sur les "armes de destruction massive "et sur "l’axe du mal " n’est qu’une escroquerie de public-relations pour obscurcir l’évidence ­ ce sont les États-Unis, et pas l’Irak, qui sont le Darth Vader dont le monde a peur. [1].

Les commentateurs ici ne semblent jamais arriver même à mentionner que l’intention ouverte de Washington de parvenir au "changement de régime" ­ ce qui signifie le renversement du gouvernement irakien ­ constitue une violation de nombreuses lois internationales, qui interdisent de tels actes d’agression flagrante et d’ingérence dans les affaires d’autres pays.

Ces lois ont été promulguées, à propos, seulement après les énormes bouleversements anti-coloniaux partout dans le Tiers-monde, quand des centaines de millions des gens se sont rebellés et ont menacé la continuité de leur exploitation par le capital de l’Occident et du Japon.

Les commentateurs ne semblent non plus se rappeler que la Constitution des États-Unis elle-même - que les majestueux aventuriers brandissant le drapeau aiment invoquer comme la source de leur autorité quand ils ne revendiquent pas l’inspiration divine ­ interdit explicitement dans son tout premier article ce que font le président et sa cabale La Constitution spécifie que seul le Congrès peut déclarer la guerre.

De la Corée il y a plus d’un demi-siècle jusqu’à maintenant, chaque guerre américaine ­appelée maintenant par euphémisme "intervention"—a été illégale et inconstitutionnelle. Mais une guerre "non déclarée" peut être tout aussi sanglante et destructrice qu’une guerre déclarée.

Les objections des poids lourds de la politique étrangère républicaine qui sont récemment intervenus- le général Brent Scowcroft, Henry Kissinger, le républicain Dick Armey ­ sont basées sur leurs craintes que l’administration ne soit pas assez habile et assez patiente pour traîner la masse du peuple avec elle dans cette guerre.

Ils ne s’opposent pas à la politique étrangère impérialiste du gouvernement capitaliste des États-Unis, mais à la manière précipitée et maladroite dont elle est en train de s’effectuer.

Comme les généraux allemands qui avaient la frousse avant de conduire certaines des offensives les plus féroces d’Hitler, ces républicains redoutent aussi l’horreur et l’atrocité qui suivent à tous les coups une guerre, pas seulement dans les pays arabes mais partout au monde. Kissinger, on doit se le rappeler, avait récemment quitté précipitamment la France à cause d’accusations résultant de son rôle dans le coup d’état du Chili et du meurtre du Président Salvador Allende.

LA CRISE CAPITALISTE LES CONDUIT VERS LA GUERRE

La détermination de Bush, du Vice-président Dick Cheney, du Ministre de la Défense Nationale Donald Rumsfeld et de son adjoint Paul Wolfowitz et du Conseiller pour la Sécurité Nationale Condoleezza Rice pour précipiter la guerre, risquant même la critique des membres de leur propre parti et la condamnation des autres puissances impérialistes, indique qu’ils considèrent les enjeux comme très importants.

Mais qu’est ce qui est un enjeu ici ? Pas la "sécurité nationale" des États-Unis que Bush prétend défendre. L’Irak ne menace aucunement les Etats-Unis, et toutes les tentatives de l’administration pour l’associer à l’attaque du 11 septembre se sont révélées frauduleuses.

Le problème réel consiste en ce que l’administration ne peut pas tolérer le continuel défi par la direction irakienne des efforts faits par les États-Unis pour leur enlever leur indépendance, gagnée en 1958 par une révolution anti-coloniale, et placer leur pays sous la domination totale des compagnies pétrolières U.S.

Dans les esprits des stratèges géopolitiques du monde des grosses affaires, il devrait y avoir un moment où l’hégémonie U.S serait incontestée partout au monde. Ils ont démoli le bloc des pays socialistes qui avaient essayé d’exister à l’extérieur de leur sphère d’influence et d’exploitation. Ils ont renversé de nombreux régimes anti-coloniaux dans le Tiers-monde par des actions militaires secrètes et des sanctions économiques manifestes. Ils ont dit à leurs rivaux impérialistes de ne pas mettre en question l’hégémonie des USA..

Alors, de la plus improbable des origines - les fondamentalistes de droite qui avaient travaillé pour la C.I.A. dans la guerre contre un gouvernement afghan pro-socialiste - est venue une attaque contre deux symboles de la puissance US. L’administration a vite utilisé le choc et la réaction ici pour faire accepter un préparatif militaire de première importance et une autre guerre en Afghanistan - cette fois contre d’anciens alliés des États-Unis. Elle a aussi donné le feu vert à Israël pour renouveler son assaut contre le peuple palestinien au nom du combat contre le "terrorisme".

Bush a élaboré une nouvelle doctrine : Personne, grand ou petit, ne pourra rester sur la touche dans sa fausse " guerre au terrorisme" ou alors il sera considéré comme étant en train d’aider " l’ennemi". Cependant même ces menaces ont échoué à rallier l’appui à la guerre qui vient.

Maintenant, à l’heure actuelle de ce qui devrait être leur plus grand triomphe, ces magouilleurs politiques pour le compte de la classe dirigeante milliardaire se retrouvent en face de la faiblesse la plus grande et la plus destructrice du capitalisme : la crise économique dresse de nouveau sa tête horrible. Une lutte mondiale grandit parmi les puissances impérialistes pour le contrôle des marchés mondiaux. La rendant encore plus horrible chaque jour, il y a la crise générale de surproduction qui est en train de provoquer le repli de sociétés multimilliardaires et de descendre en vrille les marchés boursiers.

Quelle sera alors l’humeur des travailleurs l’année prochaine si la crise continue et si des millions d’emplois sont perdus juste quand la dette privée est à une hauteur historique et que le "réseau de sécurité" social a été démantelé ?

Dans ces circonstances, si la crise économique s’approfondit, une autre guerre en Irak peut être le prélude à une période de tension mondiale grandissante et la menace d’encore une autre guerre inter-impérialiste.

La classe capitaliste tire les masses des travailleurs dans la fosse d’un conflit militaire dont on ne peut percevoir le fond. Des événements se déroulent qui auront l’effet le plus profond sur des millions de gens sur toute la surface du globe. Le motif de ce carnage est le plus grossier qui soit : les superprofits des sociétés capitalistes mensongères, intrigantes.

La seule voie pour échapper au désastre est un combat défensif indépendant, anti-guerre. On ne peut pas compter sur les vieux faucons fauteurs de guerre de quelque parti capitaliste. Mais la situation actuelle détient la promesse réelle que les masses de travailleurs - maintenant pris entre le marteau et l’enclume ­ vont se battre pour défendre leurs propres intérêts de classe et résisteront aux diktats des exploiteurs escrocs et criminels qui ont dirigé leur vie.


[1Darth Vader =personnage sinistre et menaçant