vendredi 24 mars 2006
Québec, le 23 mars - Le budget présenté par le ministre des Finances Michel Audet, en annonçant une diminution de la taille et des capacités d’intervention sociale de l’État, s’avère « irresponsable parce qu’il ignore la dette sociale et environnementale envers les générations futures », estime Françoise David, porte-parole de Québec Solidaire.
En dépit d’augmentations intéressantes en santé et en éducation, le budget Audet prévoit :
* une baisse d’effectifs de 16 000 emplois dans la fonction publique (20%) d’ici 2014
* une réduction des crédits au ministère de l’Environnement
* une réduction des sommes consacrées à l’aide sociale
Ces mesures s’ajoutent à la non-gratuité des médicaments et à la demi-indexation des prestations des personnes assistées sociales, à la réduction des impôts sur les gains en capital et à l’absence de moyens efficaces de lutte à l’évasion fiscale.
« Cela n’est pas moderniser l’État, c’est plutôt le priver des moyens de jouer son rôle, qui est d’offrir les services à ceux et celles qui en ont le plus besoin, de protéger l’environnement et de soutenir le développement humain des générations futures. », explique Amir Khadir, porte-parole de Québec Solidaire. « Ces générations futures, ce sont les enfants d’aujourd’hui qui, par milliers, vivent la pauvreté et pour qui le budget d’aujourd’hui ne prévoit strictement rien », ajoute Françoise David.
Le gouvernement choisit plutôt de prioriser un remboursement accéléré de la dette publique sans avoir tenu un débat d’envergure nationale sur la question. De plus, la création d’un fonds des générations financé essentiellement par des redevances hydrauliques est un moyen hautement questionnable.
« Alors que la participation fiscale de l’entreprise est systématiquement réduite, le gouvernement presse Hydro-Québec d’harnarcher plus de rivières et d’accroître la production et la vente d’électricité à l’étranger. Cela représente une menace pour l’environnement. De plus, M. Audet envisage même une augmentation des tarifs. La plus grosse part du fardeau de la dette reposera encore sur les épaules des personnes à faible et moyen revenu », dit Amir Khadir.
Même lorsqu’il se veut généreux envers les travailleurs et les travailleuses en proposant le remboursement de leurs dépenses en transport en commun, le gouvernement réussit encore à transformer une mesure apparemment « sociale » en avantage fiscal pour l’entreprise. En effet, l’employeur peut déduire de ses impôts le double du montant payé pour un titre de transport. De plus, cette mesure pénalise les jeunes, les personnes âgées et les sans-emploi, qui devront continuer d’assumer de hauts tarifs pour utiliser les transports en commun.
Né en février 2006 de la fusion du mouvement Option citoyenne et de l’Union des forces progressistes, Québec solidaire est un parti de gauche écologiste, démocrate, féministe, altermondialiste et souverainiste consacré à la promotion et à la défense du bien commun et de la justice sociale.