MONTREAL, le 4 janv. - Lors d’une conférence de presse conjointe, Marc Laviolette, ex-président de la CSN et membre du Conseil d’administration du CHUM, et les docteurs Amir Khadir et Paul Saba, ont demandé au Ministre de la santé, Philippe Couillard, de maintenir la décision annoncée le 23 juin dernier et qui prévoyait d’implanter le futur CHUM dans le centre-ville, sur le site de l’actuel hôpital Saint-Luc. Amir Khadir, porte parole de l’Union des forces progressistes a souhaité que le ministre Couillard garde le contrôle de ce dossier et maintienne la recommandation du comité interministériel en faveur du 1000 St-Denis comme site du futur CHUM.
"Nous parlons aujourd’hui pour sortir le débat des mains des lobbyistes et des promoteurs de cliniques privées qui s’affairent à un puissant jeux de chantage et de démagogie, soutenue par une vision où la santé est affaire de fric et de profits plutôt qu’un service public. Il faut que le ministre de la santé refuse de laisser Robert Lacroix, le recteur de l’Université de Montréal, et son ami Paul Desmarais de Power Corp., agir à sa place pour forcer le Québec à opter pour la cour de triage d’Outremont", a expliqué le docteur Khadir.
Le choix du site doit reposer, selon le Dr Saba qui co-préside la Coalition des Médecins pour la justice sociale, sur un processus transparent qui réponde à la question : de quel CHUM avons-nous besoin pour donner de meilleurs services à la population, de la manière la plus équitable et abordable ? "On doit poser la question de savoir quel site répond le mieux aux besoins de la population en terme d’accès aux soins, d’argent mieux dépensé dans les services plutôt que dans le béton, de développement urbain ou de sécurité".
Or, entre Saint-Luc et Outremont, le Dr Saba rappelle que le site du centre-ville semble s’imposer aux yeux de la plupart des intervenants. Le Dr Saba rappelle également que le terrain du CP peut être utile à d’autres usages dans les domaines de la santé ou du savoir. "Pourquoi dont-on fermer l’Hôtel-Dieu, alors que les besoins en lits sont si grands ?"
Monsieur Marc Laviolette, membre du CA du CHUM depuis une dizaine d’années pour y représenter les usagers, a assisté au débat public et au long processus de consultations impliquant les médecins, la faculté de médecine et les employés du présent CHUM, qui ont amené le ministère de la santé à opter au printemps 2004 pour le site de l’hôpital Saint-Luc.
Selon Monsieur Laviolette, l’implantation du CHUM dans la cour de triage du CP entraînerait un déficit d’au moins 125 lits en soins de première et deuxième ligne pour une population souvent plus pauvre et marginalisée dans les secteurs de l’est de la ville "qui n’a pas le réseau politique influent des hommes d’affaires qui proposent le site Outremont. Il est où l’intérêt du public, la qualité et l’offre des soins dans le projet de M. Lacroix ?" "Au-delà de tous les autres considérations, souligne M. Laviolette, la population de Montréal et surtout celle actuellement desservie par les 3 hôpitaux qui forment l’actuel CHUM au centre-ville, ne peut pas accepter la fermeture de deux hôpitaux dans ce secteur".
"Ce qui est certain, de renchérir Amir Khadir, c’est que le projet de Monsieur Lacroix d’implanter le futur CHUM à Outremont, va coûter 700 millions de plus, entraver le transport de banlieue par train alors que le gouvernement parle de développement durable. Et tout ceci pendant que continueront de circuler à proximité les produits chimiques, qui représentent 5 % du trafic ferroviaire du CP. Là, vraiment ce n’est pas cohérent...".
Renseignements : Eric Martin, attaché de presse de l’UFP, (514) 583-5837,
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