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Commentaires sur les questions de la Consulta du RQIC

lundi 3 mars 2003

Voici quelques arguments en faveur du rejet des fameuses questions proposées par le RQIC, recueillis lors d’une soirée de discussion sur la ZLÉA aux AmiEs de la Terre de Québec (mardi le 18 février).

QUESTIONS de la Consulta
1) Êtes-vous d’accord pour que le gouvernement canadien souscrive au projet de Zone de libre-échange des Amériques (ZLÉA) tel
qu’il se négocie actuellement ?

Je suis d’accord__ Je ne suis pas d’accord__

2) Êtes-vous d’accord pour exiger du gouvernement fédéral qu’il ne signe pas d’ententes commerciales dans les Amériques à moins qu’elles n’impliquent :

Un processus de négociation et d’adoption transparent et démocratique
La préservation intégrale du pouvoir d’Etat de légiférer pour promouvoir le bien commun, l’intérêt public, la démocratie et le respect de l’environnement ;
- La primauté des droits individuels et collectifs sur le commerce et le profit ;
- L’égalité entre les femmes et les hommes.

Je suis d’accord__ Je ne suis pas d’accord__

Considérant que nous sommes CONTRE la ZLÉA, adopter de telles questions irait à l’encontre de notre objectif.

LA ZLÉA, de même que toutes autres ententes basées sur le commerce, a non seulement des objectifs différents de ceux que propose la question 2 (Q2) , mais complètement OPPOSÉS.

Sachant que l’entente commerciale tel que rêvée dans la Q2 est IMPOSSIBLE, on s’auto- ridiculise comme mouvement de résistance, on passe pour tout à fait naïves et naïfs.

La Q2 rassure les gens qui y voient de belles « alternatives », mais c’est faux puisque la réforme d’ententes commerciales est impossible. En fait on laisse croire aux gens moins informés sur la ZLÉA qu’une telle entente est possible !!!

Les gens pourraient, devant la belle-simple-gentille proposition de la Q2, ne pas pousser plus loin leur réflexion sur de VÉRITABLES alternatives et aussi être tentés de catégoriser encore plus facilement d’autres analyses et propositions comme étant TROP RADICALES.

La Q2 reflète bien l’étroitesse de notre vision occidentale-d’un-pays-riche-du-nord, puisqu’elle ne s’exporte pas à d’autres pays du Sud, considérant que les populations du Sud sont confrontées à des réalités politiques (par exemple l’état de leur l’État…) et économiques (occupés à assurer leur survie, comment des gens dans la profonde misère peuvent surveiller les décisions des élites nationales et faire respecter de telles exigences ?) très différentes.

Aucune remise en question quant à savoir QUI négocie de telles entendes (on insinue dans la Q2 être d’accord pour que le gouvernement fédéral négocie en NOTRE nom une entente).

Avec de telles questions, notre récupération par les élites est INÉVITABLE : on ne se gênera pour nous dire de ne pas s’inquiéter, ces messieurs s’occupent de toute !

Les élites politiques et économiques prétendent déjà être préoccupées par nos exigences telles qu’amenées dans la Q 2…

Dans la Q1, le fait de préciser ACTUELLEMENT enlève de la portée à la consulta. Dans un an les élites en cravates pourront bien nous dire que notre opposition ne s’applique plus…

La FTQ, qui a tant poussé pour nous enfoncer ces questions dans le…la gorge, n’est plus au RQIC.

Pourquoi ne pas avoir repris la même question qu’ailleurs dans les Amériques, soit pour ou contre la ZLÉA point à la ligne ?

Considérant que le Sommet des peuples en avril 2001 s’est prononcé dans sa déclaration finale CONTRE la ZLÉA, de quel droit le RQIC remet-il cette conclusion en question ?

Le RQIC étant composé de réseaux et fédérations nationales, ces grandes structures ont-elles vraiment consulté leurs groupes membres ? Est-ce qu’à l’échelle plus locale, les groupes vont vraiment aller dans la même direction ?
Avec des questions aussi démobilisantes, quelle sera l’ampleur de la participation des militantEs, pourtant ESSENTIELLE pour assurer que cette consultation est un certain poids politique ?

On devrait non seulement interroger les gens clairement sur la ZLÉA, mais aussi sur tout autres accords et ententes COMMERCIALES, parce que lorsque le commerce prime, tout le reste lui est subordonné…

Si un moyen de résistance tel la consulta ne peut s’organiser de manière DÉMOCRATIQUE à l’échelle du Québec, ben qu’on fasse autre chose !

Si Assez de militantEs se mobilisent autour d’une autre question, pourquoi aller de l’avant avec notre propre consultation ? De toute façon, considérant la relative portée de la consultation populaire (300 000 comme objectif) c’est loin d’être certain que les gens en général seront conscients de la divergence du mouvement. (Comme par exemple lors du Sommet de Québec, où seulEs les militantEs ben impliquéEs ont saisi la scission entre les tendances pour-la-diversité-des-tactiques et les pour-la-non-violence).

S. S.