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Rapport de la Journée contre la ZLÉA en Équateur

lundi 30 décembre 2002

Sally Burch - ALAI et membre du Conseil International du FSM

Les Journées de Résistance contre la ZLÉA (Zone de Libre-Échange des Amériques) se sont conclut à Quito le vendredi 1er novembre, avec l’assemblée Continentale des Peuples, où l’on a déterminé les principales idées à suivre à la continuation de la Campagne Continentale contre la ZLÉA, l’ALCA en espagnol (Área de Libre Comercio de las Américas).

La veille, à 19h00, les organisations qui ont participé aux Journées de Résistance contre la ZLÉA à Quito ont été reçus par les "Ministres des Amériques", réunis dans cette ville pour négocier les accords du la ZLÉA, à qui ils ont présenté le "Message de la Mobilisation des Peuples des Amériques". Les leaders sociaux ont signalé que ce fut grâce aux manifestations qui se sont déroulé dans les rues pendant toute la journée qu’une délégation de 65 personnes de tout le continent a pu être reçue (les ministres n’en avaient invité que 2) ; cette délégation était accompagnée par un grand groupe de manifestant à l’extérieur de l’hôtel ou s’est déroulée la réunion. Une fois sur place, ils ont fait savoir qu’ils n’étaient pas là pour établir un quelconque dialogue, car un dialogue implique une idée d’égalité, mais qu’ils étaient là seulement pour transmettre un message qui exprime la position de la société civile et des peuples face à la ZLÉA.

Léonidas Ise, président de la Conférence des Nationalités Indigènes de l’Équateur - CONAIE, organisation à la tête des mobilisations-, après avoir dénoncé la répression de la police pendant les manifestations pacifiques, où il y a eut plusieurs gens blessés et intoxiqués par les gazes, il a déclaré devant les ministres : "Nous ne voulons pas la violence ; mais quand il n’y pas d’éducation, de santé, de logement et nous ne pouvons pas donner à nos enfants un bout de pain, un cahier ou un ballon, comment une telle inégalité est-elle possible ?". Lorsque nous levons la voix, les États-Unis nous accusent de terroristes. Mais, qui est-ce qui est à l’origine de tout cela ? C’est l’inégalité". En revanche, il a dénoncé le manque de volonté politique des gouvernements pour mettre sur la sellette les banquiers fugitifs qui volent impunément les citoyens. Dans le Message pour les Ministres, élaboré par les organisations internationales et équatoriennes présentes dans la Rencontre Continentale, on affirme que la ZLÉA n’est pas légitime du moment où vous êtes en train de le négocier de façon antidémocratique, en négociations presque secrète, à l’insu de la société, défendue par la police et les militaires et auxquelles seulement le patronat a accès sans informer et encore moins consulter la population ni les congrès nationaux".

Après avoir exposé les arguments principaux de la raison pour laquelle la ZLÉA ne convient pas aux pays de l’Amérique Latine, le Message affirme que la ZLÉA ne serait autre chose qu’une constitution économique supranationale par laquelle nous céderions la souveraineté de nos nations à l’hégémonie des intérêts américains". Et ajoute : "Nous ne sommes pas contre l’interrelation et les accords entre les pays. Nous sommes pour un modèle différent de celui que l’on veut imposer avec la ZLÉA ; nous sommes pour des accords souverains et démocratiques qui garantissent vraiment un développement juste, égalitaire et soutenable pour chacune de nos nations".

Assemblée de Clôture

L’Assemblée Continentale des Peuples du 1er novembre, fut la clôture des Journées de Résistance contre la ZLÉA. Le Président de l’Assemblée fut Blanca Chanchos, un indigène quetchua, du Sécretariat Opératif du Forum Sociale Mondial - représentant de pour l ’Équateur

On a remarqué les mobilisations menées en Équateur et dans d’autres pays de la région le 31. Par exemple, les mnédias ont parlé des manifestations qui se sont déroulé dans 31 villes du Brésil, 10 du Méxique et aussi au Canada, au Honduras, et en Bolivie. On a remarqué également le caractère nationale des mobilisations en Équateur, oú des marches ont été faites dans différentes provinces et qui se sont rejoint dans le sud du pays le 23 novembre, cette marche fut organisée par CONAIE et CONFEUNASSC, aussi a eu lieu une marche de 15000 personnes dans la ville de Cuenca le 31 novembre en plus des nombreuses mobilisations à Quito. Ainsi les différents réseaux sociaux présents sur place on fait connaître les résultats de leurs délibérations, tout au long de la semaine et on ammené des propositions afin de continuer et solidifier la Campagne Continentale. Les différents secteurs ; jeunes, femmes, paysans, catholiques, peuples indigènes ainsi que et des campagnes comme Grito de los Excluídos(Le Cri des Exclus) et Jubileo Sur (Sud Retraite) ont fait connaîttre leurs plans. L’emphase a été mise sur le besoin d’approfondir le travail de sensibilisation, d’éducation et de mobilisation de la population en générale quant aux conséquence de la ZLÉA pour les peuples de la région.

Beverley Keene, déléguée de Jubileo Sur, a mis l’enphase sur le lien entre la ZLÉA, la dette externe et l’offensive militaire états-unienne, en indiquant que ces trois points font partie d’une même stratégie des États-Unis afin de garantir ses intérêts dans la région. João Pedro Stedille du Mouvement des Sans Terre du Brésil, dénonce la ZLÉA comme étant rien de moins « qu’un simple accord commercial qui consiste en un plan stratégique des entreprises états-uniennes et du gouvernement d’Amérique du Nord contre nous , pour avoir le contrôle, non seulement du commerce, mais aussi de l’économie, du territoire, de la société, de la monnaie, de la culture, de la nourriture ». Il démontre le besoin de créer un mouvements mondial de défense des peuples face aux politiques de la ZLÉA, lesquelles sont bien similaires à celles proposés par l ’OMC. À ce sujet Stedille indique deux occassion de mobilisation pour l’année à venir(2002) : en avril prochain, le Sommet des Peuples de Buenos Aires, peu importe si les gouverneurs des pays et les ministres se réunissent ou non (ce qui était initialement prévu) et en septembre 2002 lors de la Réunion de l’OMC à Cancún, au Mexique. Il a proposé aussi que dans chaque pays des Amérique une consultation soit faite en 2003,quant aux rôle et conséquences de la ZLÉA, attendre jusqu’en 2005 afin de ratifier un accord serait déjà très tard.

Des délégués de plusieurs pays, tels le Mexique, le Vénezuela et le Canada ont exprimé leur décision d’organiser une consultation populaire dans les semaines et les mois à venir, en prenant comme exemple le Brésil qui a réalisé une consultation populaire au début de septembre, 10 millions de personnes y ont participé, et on voté à 98% contre la participation du pays à la ZLÉA. Cette assemblée à permis de souligner l’importance des journées de réflexion et d’échanges afin de développer une meilleur argumentation contre la ZLÉA. Aussi ce fut clair que les mobilisations simultanées en Équateur et dans d’autres pays inaugurent une nouvelle étape de la Campagne Continentale.
26/11/2002

(tiré du site du Forum social mondial)